Béthioua: Dix ans pour avoir tenté d’égorger son voisin

Béthioua: Dix ans pour avoir tenté d’égorger son voisin

M. Nadir

Béthioua: Dix ans pour avoir tenté d’égorger son voisin

Le tribunal criminel de première instance près la cour d’Oran a examiné, mardi dernier, une affaire dans laquelle un jeune habitant de Béthioua a tenté d’égorger son voisin à l’aide d’un cutter.

Selon le faits consignés dans l’arrêt de renvoi, la tentative de meurtre remonte au 28 décembre 2017 quand Z. Ryad, 26 ans, a été admis aux urgences médico-chirurgicales pour une profonde blessure à la gorge. Le jeune homme a dû subir une intervention chirurgicale et rester deux jours à l’hôpital, ce qui lui a valu une incapacité de 18 jours. Interrogé sur l’origine de sa blessure, Ryad a affirmé avoir été agressé par un de ses voisins, T. Hakim, qu’un léger différend opposait: «Un jour, je lui avais demandé de ne plus s’approcher de mon frère qu’il entraînait dans des mauvais plans. Depuis, il m’en a tenu rigueur jusqu’à tenter de m’égorger», a-t-il raconté.

La scène, qui s’est déroulée devant un café du quartier de Haï Salam, Béthioua, a été enregistrée par une caméra de vidéosurveillance. Et quand les policiers visionnent la bande, ils y voient notamment le dénommé Hakim tirer Ryad par les cheveux et lui passer une arme tranchante en travers de la gorge.

Confondu, T. Hakim, 22 ans, ne peut que reconnaître les faits en rejetant toutefois la préméditation et la volonté de donner la mort. Ce qui ne convainc pas le magistrat instructeur qui écroue le suspect sous les chefs d’accusation de tentative de meurtre avec préméditation, selon les articles 30, 254, 255, 256 257 et 261, alinéa 1 du code pénal.

A la barre mardi dernier, l’accusé a maintenu ses précédentes déclarations en jurant ne pas avoir tenté de tuer: «Il me provoquait sans arrêt et dans un accès de colère, je l’ai agressé avec une barre de fer. Je n’ai jamais prémédité de le tuer», a-t-il juré à la barre. Affirmations que le président du tribunal a rapidement écartées: «Les images de la vidéosurveillance vous montrent en train de le guetter et de tenter de l’égorger avec un cutter. Ce qu’il est impossible de réaliser avec une barre de fer», a-t-il relevé.

Appelé à témoigner, Z. Ryad a brièvement rappelé les douloureux événements de ce 28 décembre 2017 en annonçant avoir accordé son pardon à son agresseur.

Devant la gravité des accusations, le représentant du ministère public a requis 15 ans de réclusion criminelle en se contentant d’affirmer que «les faits sont établis».

L’avocat de la défense, qui a demandé la requalification des chefs d’accusation en coups et blessures volontaires, a soutenu que son client avait «réagi aux provocations de la victime» et qu’il n’avait pas l’intention de donner la mort. Il a, par ailleurs, sollicité les circonstances atténuantes en rappelant que la victime avait accordé son pardon.

A l’issue des délibérations, les membres du tribunal ont déclaré l’accusé coupable de l’ensemble des charges retenues et l’ont condamné à 10 ans de prison.