Dans le double objectif de sauver un terrain vague qui ne sert qu’hebdomadairement de souk et d’offrir à la collectivité un espace vert dans une région qui en est quasiment dépourvue, des habitants de Bethioua interpellent les autorités nationales et locales pour l’aménagement d’un terrain vague en jardin public. Situé en plein centre de la daïra, à proximité de l’APC et de nombreuses structures publiques, le terrain pourrait, selon la soixantaine de signataires d’une lettre adressée au wali d’Oran, offrir la possibilité de la construction “d’un jardin public à utilité écologique” dans une commune assiégée par les usines pétrochimiques. “Bethioua village est le terrain le plus pollué d’Algérie. Et d’après les experts, il a été vérifié que les 2/3 des nouveau-nés sont atteints d’allergies et de maladies respiratoires chroniques (…)”, déplorent-ils dans leur correspondance pour souligner les nécessités non seulement de la création du jardin public en question mais de multiplier les espaces verts pour permettre à la population de respirer un peu d’oxygène à défaut d’assainir l’atmosphère des émanations toxiques de la zone industrielle. La lettre adressée au premier responsable de la wilaya est accompagnée d’un croquis du projet de jardin “mûrement réfléchi et élaboré par des compétences” et d’une image aérienne indiquant parfaitement la situation géographique du terrain concerné. Au-delà du bénéfice environnemental sous-tendu pour la collectivité, la concrétisation d’un pareil projet sauverait probablement le terrain de l’intérêt, toujours à craindre, des prédateurs du foncier.
