Berriane : La justice poursuit 42 personnes

Berriane : La justice poursuit 42 personnes

Jusqu’en fin de journée, aucune information sur les décisions prises par le juge d’instruction n’a filtré, alors que les services de sécurité préparaient une grande opération de recherche de personnes citées pour avoir pris part aux violences qui ont fait 35 blessés parmi les gendarmes, dont plus d’une quinzaine grièvement atteints, soit par des brûlures, soit par les jets de bouts de métal et de boulons.

Tout a commencé durant la soirée de mardi dernier, lorsqu’un groupe de jeunes mozabites (les rares qui fréquentent encore une mosquée ibadite située en plein cœur du quartier malékite) a fait l’objet d’agression verbale.

Pour éviter toute étincelle pouvant déclencher les affrontements, les gendarmes ont réagi rapidement. La riposte des assaillants ne s’est pas fait attendre. Une pluie de jets de pierres, de bouts de ferraille, de boulons et de cocktails Molotov s’est abattue sur les gendarmes, causant des blessures à bon nombre d’entre eux.

Ce n’est qu’au lever du jour que le calme est revenu, avant que la situation ne s’enflamme la nuit suivante, puis celle de jeudi.

Plus d’une trentaine de gendarmes blessés, dont une dizaine brûlés au second degré et un commandant de la gendarmerie a perdu l’usage de son oeil.

Le déplacement du wali, mercredi soir, sur les lieux des affrontements, concentrés surtout, au lieudit Chaâba, n’a pas pour autant calmé les esprits, et ce n’est que jeudi soir que l’ordre a commencé à s’imposer, après l’entrée en force des gendarmes.

De nombreuses interpellations et perquisitions ciblées ont été menées durant la nuit de jeudi, puis la journée de vendredi, au cours de laquelle un important dispositif a quadrillé le quartier.

L’opération de recherche et de fouille des maisons a permis l’interpellation de 52 personnes, parmi lesquelles 42 ont été présentées, hier, au parquet de Berriane.

Une importante quantité de bouts de ferraille, de lance-projectiles et de cocktails Molotov a été récupérée par les gendarmes, auxquels, nous a-t-on déclaré, « des consignes strictes et sévères sur le respect de l’ordre public ont été données ».

Un ordre, faut-il le rappeler, que les services de sécurité ont du mal à imposer, depuis déjà plus de deux ans, faute d’une gestion appropriée du conflit relationnel qui a éclaté entre deux communautés, ibadite et malékite, à la suite d’un incident banal qui a rendu la cohabitation très difficile entre elles.

Les accords de réconciliation, arrachés par les notables des deux quartiers après de longues négociations, sont à chaque fois mis à rude épreuve, par des groupes d’adolescents, encouragés par l’impuissance des autorités sécuritaires à imposer le respect de l’ordre public dans la ville.

Un des exemples de cette faiblesse a été donné il y a une semaine : un jeune arrêté a réussi à prendre la fuite, alors qu’il avait été appréhendé par les services de police auxquels un poste radio a été subtilisé. A signaler que les forces de sécurité ont déclenché hier soir une grande opération de recherche au cours de laquelle de nombreux jeunes ont été arrêtés.