Qu’en est-il de l’Algérie dans le printemps arabe ? Entre en dire trop ou pas assez, Bernard Kouchner, ancien ministre français des affaires étrangères, choisit la deuxième option.
Sa réponse à notre question fut brève, avec des points de suspension…et Alors qu’il commence à dresser un début d’analyse expliquant les échecs du printemps algérien, il résume la situation en une phrase : “Il y a un mélange de pétrole, de militaires, de politique qui est difficile à comprendre” en Algérie. Puis, le fondateur de Médecins sans Frontières se reprend :“C’est pas vrai, je le comprends très bien mais je ne veux pas vous en parler trop”.
Évitant d’aller au bout de sa logique, l’ancien ministre souligne les richesses de l’Algérie et s’adresse directement aux citoyens algériens : “Vous êtes le plus grand pays d’Afrique, et donc il y a des dangers (…) comme le sous-développement, et le sous-développement, c’est la pauvreté.”. Et de proposer : “Il faut qu’on lutte ensemble, mais surtout vous d’abord, c’est votre pays !”
Par ailleurs, Kouchner insiste particulièrement sur la nécessité pour le Maghreb d’instaurer un dialogue entre les différents pays, sous-entendu entre l’Algérie et le Maroc : “Vous avez des responsabilités, il faut les assumer.”
Laissant les politiques et les institutions nationales de côté, il en appelle davantage aux peuples, aux hommes, à leur capacité à travailler et faire face aux problèmes politiques ensemble, avant de conclure que “les hommes sont mieux qu’on imagine, c’est peut être la politique qu’il faut changer.”
Sarah Haderbache