« La guerre d’Algérie fut une guerre « cruelle », « effroyable ». « La France a commis des massacres de masse en Algérie »…Cela me fait rougir au nom de l’armée française »…
On pourrait penser d’emblée que ces aveux et ces professions de foi émanent des historiens honnêtes comme Benjamin Stora ou de Gilles Manceron ou encore un acteur de la guerre d’Algérie qui voudrait soulager sa conscience. Et bien, surprise, ils sont sortis de la bouche du « French doctor », Bernard Kouchner !
L’ex ministre français des affaires étrangères qui a perdu le Quai d’Orsay à « cause » de la guerre d’Algérie, vient de passer aux aveux. Face à la caméra de notre confrère « Algérie Focus » qui l’a rencontré à Madrid au hasard d’une conférence, Kouchner s’est confessé de la manière la plus nette possible. Morceaux choisi d’un mea-culpa lourd de sens d’un homme débarrassé de son obligation de réserve.
Bernard Kouchner qui commentait la tempête qu’a soulevée en Turquie la pénalisation en France du génocide arménien, précise que son pays n’a pas commis de génocide en Algérie. « Il n’y a pas eu de génocide en Algérie, il n’y a pas eu d’intention manifeste de tuer les gens pour ce qu’ils sont et non pas pour ce qu’ils ont fait. En Algérie il n’y a pas eu ça « .
Pour autant, l’ex MAE a eu des mots extrêmement durs à l’égard du colonialisme français en Algérie.
» Il y a eu des massacres exceptionnellement important, des massacres de masse, des tortures déployées, qui me font encore rougir au nom de l’armée française « , avoue Kouchner, dans un grand moment de lucidité retrouvée.
Mais l’ex bras droit de Sarkozy n’y va jusqu’à appuyer la nécessité pour la France de reconnaître ses crimes et s’en excuser. Bernard Kouchner affirme ainsi « qu’il faut laisser le temps au temps pour effacer ces souvenirs horribles ».
Bernard Kouchner enfilera après son costume « d’officiel » pour clamer « qu’il faudra du temps pour que les relations entre les deux pays soient complètement naturelles et coulent de sources « . Il revient un peu sur sa fameuse déclaration qui avait scandalisé les autorités algériennes en 2009 quand il avait estimé que les relations avec l’Algérie vont « s’améliorer après la génération de novembre ». Cette fois, Kouchner qui précise avoir été « mal compris », a été plus subtil il est vrai.