Yassine Benzia se lâche exclusivement au Buteur et à El Heddaf TV, juste après l’annonce faite par la FAF à propos de son choix final en faveur de l’Algérie. L’attaquant de Lille livre ses premières impressions et raconte comment cette décision a été prise. On vous laisse le soin de découvrir cette interview.
Quelles sont vos impressions après avoir choisi la sélection algérienne ?
Sincèrement, je suis très content de porter le maillot de la sélection algérienne. Je suis fier aussi car c’est une lourde responsabilité. Ma famille est aussi contente pour ça.
Est-ce que ç’a été difficile pour vous de choisir entre l’Algérie et la France ?
Non pas du tout. Ce n’était pas difficile à faire ce choix. D’ailleurs, je l’ai fait, il y a un moment, et j’ai dû attendre le moment opportun pour l’annoncer. L’Algérie est mon pays d’origine. L’Algérie est aussi une grande nation de football et c’est un honneur pour moi de défendre ses couleurs. Seulement, il y avait cette difficulté de laisser l’équipe de France espoirs parce que là-bas il y avait mes amis avec lesquels j’ai d’excellentes relations. C’était aussi difficile par rapport au sélectionneur avec lequel j’avais de très bonnes relations et, surtout, qui comptait beaucoup sur moi. La preuve, à chaque regroupement, il me convoquait dans le groupe.
Qu’est-ce qui a pesé dans votre choix de l’Algérie au lieu de la France ?
C’est ma famille. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a que ma mère et mon oncle qui sont venus ici en France. Les autres sont tous restés en Algérie, précisément à Oran. Il y a donc la fierté de la famille. Et puis, j’aime l’Algérie. J’ai trouvé aussi le challenge sportif très intéressant. Il y a des moyens en Algérie pour réussir. Il y a aussi une fédération qui est bien structurée. Vous voyez ! Je pense que sur le plan sportif, il y a un projet intéressant.
Quel était l’avis de vos proches, vos parents et notamment votre agent à propos de cette question ?
Ma famille et mes proches voulaient dès le départ que je joue pour la sélection algérienne. C’était aussi d’ailleurs ma propre idée car comme je vous l’ai dit, je voulais faire un choix par rapport à la fierté de ma famille et ma fierté aussi. Ils m’ont soutenu et encouragé à choisir le maillot algérien et je l’ai fait. Pour ce qui est de mon agent, il faut savoir qu’avant qu’il soit mon agent, c’est un excellent ami avec lequel j’échange sur toutes les questions relatives à ma carrière sportive. Donc lui, il a pesé le pour et le contre et il a donné son avis. Et le dernier mot m’est revenu et il m’a soutenu. Ce genre de décisions, c’est moi qui les prend et je l’ai fait. Aujourd’hui, avec ma famille, on est tout contents.
Parlez-nous de votre rencontre avec Christian Gourcuff en janvier. Pouvez-vous nous dire comment ça s’est passé et qu’est-ce qui s’est dit ?
Oui, c’est vrai, j’ai rencontré Christian Gourcuff. Tout d’abord, il y a eu une première rencontre à Lyon, l’année dernière. Il était venu nous voir et, par la suite, on s’est rencontrés une seconde fois au mois de janvier. On a discuté et ça s’est très bien passé. M. Gourcuff n’est plus à présenter. Il m’a parlé de son projet sportif avec la sélection nationale algérienne et ça m’a beaucoup intéressé. Vous savez, Christian Gourcuff est connu pour être un fin tacticien, un adepte du beau football. Donc, il veut réaliser un projet avec la sélection et ça m’a motivé.
Il vous a dit qu’il misait sur vous ?
Oui, il m’a dit qu’il misait sur moi comme sur l’ensemble des autres joueurs. Il est venu me voir en France, donc automatiquement il mise sur moi ainsi que les autres joueurs, bien sûr. Je pense qu’un coach ne peut pas se déplacer et solliciter un joueur sans miser sur lui, ce n’est pas cohérent.
Et pour ce qui est du tête-à-tête avec le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, comment ça s’est passé ?
J’étais très content et heureux d’avoir rencontré le président de la fédération, M. Mohamed Raouraoua. Je pense même que c’est le meilleur président d’Afrique. Il a su me mettre en confiance et son discours m’a beaucoup plu. On a échangé sur tout et son discours était très convaincant. Ç’a été un plaisir de le rencontrer, le président.
Au début, vous avez déclaré que vous alliez prendre tout votre temps avant de faire votre choix, mais ç’a été fait quand même plus tôt que prévu. Pourquoi ?
Oui, c’est vrai. Mais après mes rencontres avec le sélectionneur Christian Gourcuff et son assistant, Yazid Mansouri, ainsi qu’avec le président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, j’étais convaincu de faire ce choix. J’ai aussi discuté avec ma famille et j’ai aussi réfléchi. J’ai trouvé que je pouvais venir maintenant car je me sentais prêt à défendre les couleurs de l’Algérie et donner le plus qu’on attendait de moi. Je me suis dit donc que je pouvais venir en sélection rapidement et j’ai fini par faire ce choix. Je suis content et heureux de l’avoir fait.
L’affaire des binationaux a-t-elle pesé dans votre choix ?
Non pas du tout. Je peux même vous dire que je ne me sens pas du tout concerné par cette affaire. J’ai fait mon choix par conviction. C’est aussi un choix personnel, c’est tout.
Avez-vous remis à la fédération votre lettre d’engagement pour que vous puissiez être qualifié par la FIFA ?
Oui, c’est bon. J’ai remis cette lettre d’engagement aujourd’hui à la FAF (Ndlr : hier). J’espère maintenant que la procédure administrative se fera rapidement pour éventuellement être présent lors du prochain rendez-vous de la sélection. En tout cas, si M. Gourcuff me fait appel pour le prochain rendez-vous, ce sera un immense plaisir pour moi et une fierté de répondre à cette première convocation.
Vous tenez quand même à être présent face à l’Ethiopie ?
Oui bien sûr. Du moment que j’ai fait mon choix sans oublier la lettre d’engagement que j’ai envoyé à la fédération, cela veut dire que je suis prêt à être en sélection pour n’importe quel match. Maintenant, le prochain match sera face à l’Ethiopie (Ndlr : éliminatoire de la coupe d’Afrique des nations, Gabon 2017), je suis prêt à le jouer et donner un plus à l’équipe. Je sais qu’on attend beaucoup de moi, je tâcherai d’être à la hauteur Inch’Allah.
Il va y avoir une concurrence féroce en pointe de l’attaque puisqu’il y a un certain Islam Slimani, buteur de la sélection, et qui fait actuellement les beaux jours du Sporting du Portugal ?
Non, je ne pense pas que ce sera une concurrence. On va travailler dans l’intérêt de l’Equipe nationale. Tous les joueurs vont s’unir pour atteindre l’objectif tracé. Après, Islam Slimani est un joueur qui n’est plus à présenter. C’est un grand joueur et ce sera un plaisir pour moi de jouer à ses côtés. Tous les joueurs qui sont retenus actuellement en sélection sont des grands joueurs. J’espère que ça va bien se passer pour moi.
Adam Ounas n’a toujours pas tranché quant à sa carrière internationale. Il se trouve donc dans la même situation que vous, il y a quelques mois. Avez-vous un conseil à lui donner ?
Non, sincèrement. Je n’ai pas de conseils à donner à Adam Ounas. C’est un choix purement personnel qui le concerne lui seul. Ça concerne sa carrière et son avenir. Je pense qu’il va faire son choix.
Un dernier mot pour le peuple algérien ?
Oui, je salue tout le peuple algérien. Je leur dis que je suis fier d’être algérien et fier d’avoir opté pour la sélection algérienne. Sincèrement, j’ai hâte d’y être. Je vais travailler d’arrache-pied pour être tout le temps performant. Je leur promets que je ne les décevrai pas.
Merci Yassine et espérons que vous allez être qualifié pour le prochain match face à l’Ethiopie…
Inch’Allah, je l’espère bien. Je vous remercie beaucoup.