Benzerga Omar «Mon objectif, m’imposer en équipe A le plus vite possible»

Benzerga Omar «Mon objectif, m’imposer en équipe A le plus vite possible»

Lacen, Kadir et autres ne m’impressionnent pas, même si je ferai mon apprentissage à leurs côtés».

Omar Benzerga est un Franco-Algérien, âgé de 20 ans et qui évolue au milieu de terrain. Il a été convoqué par Abdelhak Benchikha en octobre 2009 pour un regroupement avec l’EN des U23. Il y a presque un mois, il s’est engagé avec le FC Nantes Atlantique pour quatre saisons.

Le 10 juillet dernier, Benzerga a pris part à son premier match amical sous les couleurs de son nouveau club face à Valenciennes. Il a eu le mérite d’inscrire l’unique but de la partie. Dans cet entretien qu’il nous accordé, il affiche ses ambitions.

Alors Omar, vous avez signé dernièrement au FC Nantes, un club qui va vous permettre de progresser ; quelles sont vos impressions ?

Je suis très heureux d’avoir rejoint le FC Nantes Atlantique, un club prestigieux. Jouer chez les pros en Ligue 2 est un palier très intéressant pour moi. En m’engageant avec cette formation, je suis persuadé que j’apprendrai beaucoup.

Quelle est la durée du contrat avec les Canaris ?

Je me suis engagé pour quatre ans avec le FC Nantes, je suis sûr que j’ai fait le bon choix.

Vous étiez sous contrat avec Lille ou libre de tout engagement ?

Non, j’étais libre de tout engagement vis-à-vis mon ancien club, en l’occurrence le LOSC. En 2007, j’avais signé mon premier contrat avec Lille pour une durée de trois ans. Ce qui fait qu’en juin 2010, j’étais libre d’aller jouer dans le club de mon choix.

Est-ce que vous aviez des contacts avant de vous engager avec Nantes ?

Oui, j’en avais. Le premier contact qui était très sérieux est celui de l’Olympique Lyonnais. L’entraîneur Claude Puel me voulait à tout prix à l’OL, car il me connaît très bien. Il était mon entraîneur à Lille. Mais j’ai voulu rejoindre le FC Nantes, même s’il est en Ligue 2.

Pourquoi avez-vous refusé alors l’OL ?

Pour la simple raison que Claude Puel me voulait en équipe réserve de l’OL, mais moi, je voulais à tout prix jouer en équipe pro.

Et comment ça se passe à Nantes ?

Ça se passe très bien. Je m’y sens très à l’aise. J’ai pris part au premier match amical face à Valenciennes et j’ai même eu le privilège de marquer l’unique but de la partie. Je me suis donné à fond durant la préparation, c’est pourquoi je me sens en forme.

Et avec Gentili, votre entraîneur…

Le courant passe très bien. J’ai discuté avec lui dernièrement et il m’a fait savoir qu’il est très satisfait de ce que j’ai pu démontrer jusque-là. Il me fait entièrement confiance.

La presse française prétend que vous n’avez pas joué au LOSC à cause d’un problème avec l’entraîneur Rudi Garcia…

Oui. A son arrivée au LOSC en 2008, Rudi Garcia m’a reversé en équipe réserve, ça s’est très mal passé avec lui, contrairement à son prédécesseur Claude Puel qui me faisait jouer. Par la suite, Rudi Garcia a inventé un problème avec lui devant la presse, alors qu’en vérité, il n’y en avait rien du tout.

A quel poste évoluez-vous au juste ?

Je joue au milieu. Je peux évoluer comme milieu du terrain axial ou excentré sur le flanc droit.

Beaucoup l’ignorent, mais vous faites partie de l’Equipe nationale algérienne olympique sous la houlette de Abdelhak Benchikha…

Oui, je suis un international algérien chez les U-23. Ça ne fait pas longtemps que j’ai été convoqué en équipe nationale.

Votre première convocation remonte à quand au juste ?

Ma première convocation remonte en fait à octobre 2009. Abdelhak Benchikha m’avait convoqué pour un stage de préparation qui avait eu lieu à Beaucaire à Marseille. J’ai même pris part au dernier stage de préparation au Coverciano.

Quelle a été votre réaction ?

C’était un immense plaisir. Ma joie était indescriptible. C’était une fierté de défendre les couleurs de mon pays. En plus, les U-23, c’est tout près de l’équipe A.

Comment avez-vous trouvé l’ambiance ?

Excellente. Sincèrement, je ne m’attendais pas à vivre de tels moments. Les joueurs sont tous des enfants de bonne famille, et il y a une très bonne entente entre nous. Je vais peut-être vous surprendre en vous disant que l’ambiance qui existe au sein de l’EN est mille fois meilleure qu’en équipe de France.

Pourquoi ?

Comme vous le savez, nous, les Arabes, on a des traditions qu’on préserve. L’ambiance en équipe algérienne est une ambiance familiale.

Vous avez évolué en catégorie jeunes de l’équipe de France, pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

C’était une très bonne expérience, j’ai appris beaucoup de choses. J’ai fait les U-16, les U-17 et les U-18.

Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de votre passage en équipe de France ?

C’est le championnat d’Europe des moins de 17 ans. Cet Euro a eu lieu en 2007 en Belgique. On avait réussi à atteindre la demi-finale de cette compétition, on s’est fait éliminer face à l’Angleterre. C’était certes amer à diriger une telle élimination car on était tout près du sacre, mais c’était quand même un grand moment dans ma carrière de disputer une compétition comme l’Euro.

Comment ça se passe avec M. Benchikha chez les U-23 ?

Très bien. Nos relations sont excellentes. Il est comme un père pour moi. C’est un entraîneur très compétent et qui sait communiquer avec le groupe. Ce qui m’a plu chez M. Benchikha, c’est qu’il est franc, direct et respecte ses joueurs. Il a réussi à instaurer une grande confiance entre le groupe et lui. C’est pour cela que je vous ai dit qu’il il y a vraiment une ambiance familiale.

Vous avez joué en équipe de France et maintenant vous êtes avec l’équipe d’Algérie, quel conseil pouvez-vous donner aux joueurs qui hésitent toujours à choisir entre la France et l’Algérie, comme Tafer, Belfodil, Brahimi et Feghouli ?

Ecoutez, c’est très difficile pour eux. Il est vraiment difficile de faire un choix. C’est à eux de décider, car cela concerne leur avenir. A mon avis, s’ils sont capables de jouer avec l’équipe A française, tant mieux pour eux. Sinon il vaut mieux qu’ils viennent jouer pour l’Algérie. Je pense qu’on n’a pas le droit de refuser une convocation de l’équipe nationale. Toutefois, il faut être compréhensif avec eux car ils peuvent changer d’avis à n’importe quel moment, y compris moi.

Si on comprend bien, si la France vous fait appel, vous risquez de choisir les Bleus…

Sincèrement, dans la vie d’un footballeur, tout est possible. Je peux choisir la France, comme je peux rester avec l’équipe d’Algérie, mais une chose est sûre, je réfléchirai bien avant de prendre une quelconque décision afin de ne pas me tromper. L’équipe française A ne se refuse pas aussi.

En rejoignant l’Algérie, quel est l’objectif que vous vous êtes tracé ?

J’ai choisi l’Algérie par conviction, car c’est mon pays d’origine. Je veux montrer mon véritable niveau en sélection algérienne pour frapper aux portes de l’équipe A. Cette dernière est mon objectif premier, ce qui me permettra de réussir une grande carrière.

Au cas où Saâdane vous convoquerait, répondrez-vous présent ?

Evidemment. C’est le jour que j’attends avec impatience. Je ne pourrais jamais refuser une convocation de l’équipe A d’Algérie.

Vu la forme éblouissante que vous affichez actuellement et vu que les deux prochains matchs comptant pour les éliminatoires de la CAN face à la Tanzanie et la RCA seront d’un niveau assez moyen, vous pouvez quand même bénéficier de la confiance de Rabah Saâdane, surtout que vous avez laissé une bonne impression avec les U-23…

Oui, je sais que les deux premiers matchs face à la Tanzanie et la République centre africaine seront d’un niveau moyen, si l’on se réfère à la qualité des deux adversaires. J’espère que je serai convoqué avec les A ; ça sera le tournant de ma carrière.

Mais vous allez trouver devant vous les Kadir, Boudebouz, Yebda, Ziani, Lacen et les autres…

Effectivement, ce sont d’excellents joueurs qui ont montré un beau visage lors de cette Coupe du monde, seulement je ne regarde pas autour de moi. Je connais mes capacités et je travaille pour réussir. Ce sont des joueurs que je respecte beaucoup, mais ils ne me font pas peur. Je profiterai de ma présence à leurs côtés pour faire mon apprentissage.

Connaissez-vous particulièrement des joueurs de l’EN ?

Oui, je connais Ryad Boudebouz, qui était avec moi dans les catégories jeunes de l’équipe de France et je que je souhaite suivre ses traces, Djamel Abdoun, qui joue avec moi au FC Nantes, mais qui n’a pas encore repris le chemin des entraînements.

Rabah Saâdane a été maintenu à la tête de l’équipe A, pensez-vous que c’est une bonne décision ?

Honnêtement, je ne connais pas M. Saâdane, mais j’ai suivi le parcours de l’Algérie lors des éliminatoires et même au Mondial. Je pense qu’il a fait de bons choix comme lors de la CAN.

Il faut reconnaître une chose : l’Algérie a réussi à atteindre les demi-finale de cette compétition. En Coupe du monde aussi, elle a montré un visage séduisant, mais il y a eu des hauts et des bas. Donc, le maintien de Rabah Saâdane à la tête de la sélection est une très bonne chose, car cela permet une certaine stabilité au sein du groupe.