Benyounès taillé en pièces à l’APN et Benghebrit torpillée au 1 er jour du bac, Deux ministres qu’on veut abattre

Benyounès taillé en pièces à l’APN et Benghebrit torpillée au 1 er jour du bac, Deux ministres qu’on veut abattre

Tapis dans l’ombre, ils ne ratent aucune occasion pour démolir ceux qui dérangent leurs combines

Voilà un couple de ministres, Nouria Benghebrit, de l’Education nationale et Amara Benyounès, du Commerce, qui concentre à lui seul toutes les contradictions d’une Algérie tiraillée entre la mafia financière et la secte politico-religieuse.

En une journée, les deux membres de l’Exécutif, Nouria Benghebrit, ministre de l’Education nationale et Amara Benyounès, ministre du Commerce, ont été les cibles des plus féroces attaques. Au premier jour du bac, Mme Benghebrit a été torpillée. Une erreur impardonnable s’est glissée dans un sujet d’examen. Et quel sujet? Celui de la langue arabe, le talon d’Achille de la ministre de l’Education. Le pain tombe toujours du côté beurré, dit l’adage populaire et les islamo-conservateurs ne pouvaient espérer mieux que cette tartine, eux qui justement reprochaient à Benghebrit sa non-maîtrise de la langue arabe. Qui est derrière cette grave faute? N’a-t-elle pas été commise à dessein pour nuire justement à la ministre de l’Education qui passe une sérieuse épreuve avec cet examen du bac? Les islamistes ont du grain à moudre avec cette affaire. Dès son installation, la ministre de l’Education fait trembler le camp des conservateurs puisqu’elle n’a pas caché sa détermination de revoir le contenu des programmes scolaires. Quel est son péché capital? Cette Dame va donc remplacer l’éducation religieuse par les «humanités», faire des sciences sociales, de l’enseignement de la philosophie, des mathématiques et de la physique un rempart contre l’obscurantisme? D’où vient cette femme, sans voile, qui empêchera nos enfants d’apprendre comment faire les ablutions et laver les morts? Et la salve fatale accueille la nomination de Mme Benghebrit: «Elle est d’origine juive!», assènent les réfractaires à la modernisation de l’Ecole algérienne.

Durant la même journée d’hier, le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a subi un véritable lynchage verbal. Hier, ça a volé au ras des pâquerettes au Parlement où siège hélas, une clientèle effarouchée, en perpétuelle alarme. Les vigiles de cette secte se revendiquent du Livre Saint et l’essentiel de leur réflexion se résume à l’ostentation verbale. Il n’est plus question de raisonnement logique ou des lois de la République quand le débat au sein de l’APN se limite à l’invective et à reproduire les ragoûts du café du coin, il faut croire que cette assemblée n’est même plus digne d’une chambre d’enregistrement. Elle a perdu même son acoustique.

Comme Nouria Benghebrit, Amara Benyounès a un contentieux à régler avec les islamistes. Pratiquement sous le coup d’une fetwa des salafistes qui l’accusent de vouloir accorder des autorisations pour la commercialisation des boissons alcoolisées, Benyounès a eu le mauvais génie de vouloir mettre de l’ordre dans le bazar. Tout en croisant le fer avec les islamistes, le ministre du Commerce ouvre un autre front en touchant au péché lucratif du lobby des importateurs. Et voilà une terrible collusion entre la mafia des importateurs et des islamistes. Une guerre sans dentelle est désormais ouverte.

Voilà un couple de ministres, Nouria Benghebrit, de l’Education nationale et Amara Benyounès, du Commerce, qui concentre à lui seul toutes les contradictions d’une Algérie tiraillée entre la mafia financière et la secte politico-religieuse. Mais que font les autres membres du gouvernement? Pour l’heure, ils observent amusés, cette croisade des deux «B» face à la mafia islamo-financière.