Benyounès juge négativement l’accord d’association Algérie /Union européenne

Benyounès juge négativement l’accord d’association Algérie /Union européenne

Le ministre du commerce, pourtant connu pour ses options libérales juge plutôt négativement l’accord d’association Algérie/UE. Dans un entretien accordé à une revue du Parlement européen, dix années après l’entrée en de cet accord Benyounès estime qu’il « n’a pas eu l’effet escompté ». Particulièrement au niveau de la promotion des exportations hydrocarbures, de l’attrait des investisseurs étrangers (IDE).

Ce sont ces deux objectifs qui ont à la base motivé la mise en œuvre de cet accord en 2005. Il a, ainsi, constaté que l’UE consolidait, depuis l’entrée en vigueur de cet accord, sa part du marché dans les importations algériennes, soit 52% en moyenne annuelle, et ce, malgré la concurrence ardue des produits du reste du monde.

C’est la raison pour laquelle, le ministre du commerce plaide pour une sorte d’aggiornamento, considérant qu’une « analyse approfondie » est nécessaire pour dégager une « démarche cohérente et de rigueur » afin de faire évoluer cet accord vers un accord dynamique reflétant les objectifs de la politique économique algérienne.

A titre d’illustration, l’Algérie a importé auprès de l’UE pour 28,5 milliards de dollars et exporté pour 42,7 milliards de dollars. Concernant les exportations hors-hydrocarbures, le montant est passé de 552 millions de dollars en 2005 à 1,5 milliard de dollars en 2013, et sont constituées essentiellement des produits dérivés des mines et de l’énergie.

Des facteurs d’ordre endogène et exogène sont à l’origine de ce déséquilibre, détaille Benyounès qui pointe des facteurs externes « découragent » et, parfois, « freinent » les exportations algériennes. Ces facteurs se résument notamment dans les conditions techniques et réglementaires « de plus en plus exigeantes et difficilement maîtrisables » par les opérateurs économiques algériens pour accéder au marché européen, ainsi que dans l’absence de connexion entre les PME algériennes et européennes pour favoriser les exportations.

Il s’agit aussi du manque d’investissements européens tournés vers l’exportation à destination du marché européen ou de proximité et, également, de l’érosion des préférences accordées par l’UE à l’Algérie dans le cadre des accords de libre-échange conclus par l’UE. Conséquence de cette appréciation négative, le membre du Gouvernement algérien a jugé que compte tenu de tous ces éléments et de la dynamique que connaît l’économie algérienne depuis une décennie, l’accord d’association, signé en décembre 2001, ne reflète plus les données économiques internes et le contexte économique régional et mondial. Et suggère donc sa remise à plat.

Ainsi donc Amara Benyounès se met du même côté de la barricade que Louisa Hanoune et l’UGTA qui ont de tout temps fustigé cet accord, fait selon eux , sur le dos de l’Algérie. Mais une question se pose : pourquoi maintenant la sortie de Benyounès ? N’est- ce pas là une sorte de carton rouge adressé à l’Union Européenne dont une délégation a eu à « auditionner » la semaine écoulée des partis politiques. Dont ceux de l’opposition. Un audit qui n’est pas du gout des autorités, à en juger par les réactions de Louisa Hanoune, Amar Saâdani et Amar GhouL