Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien, Amara Benyounès, n’a pas mâché ses mots à l’occasion de l’université d’été de son parti, qui s’est déroulé hier à Tichy, dans la wilaya de Béjaïa.
Dans une allocution qu’il a prononcée à l’ouverture de la rencontre, Benyounès est revenu avec force détails sur son limogeage en juillet dernier, sur son bilan, restant fidèle à ses positions politiques. Il a tenu à mettre les points sur les i concernant tout ce qui s’est dit à ce sujet.
Il a tenu à : « Mon départ s’est fait dans l’ordre des choses. Je suis arrivé et je suis parti comme cela se fait dans tous les pays du monde ». Ensuite, il a démenti formellement le fait qu’un conflit avec Saïd Bouteflika, le frère du président de la République, serait à l’origine de son départ : « Je n’ai aucun problème avec Saïd Bouteflika, qui ne s’est jamais ingéré dans les affaires de mon, et département encore moins avec le président de la République », a-t-il affirmé.
D’ailleurs, il n’a pas hésité a réitérer son soutien « sans conditions » au président de la république et à son programme : « Nous l’avons soutenus avant notre entrée au gouvernement, pendant et nous le soutiendrons après. »
Il est allé plus loin encore en déclarant soutenir le projet de révision de la Constitution, prévu pour bientôt, et participer à l’alliance présidentielle version Saâdani, les propositions du RND et du FLN se rejoignant, sauf que ce dernier veut qu’elle brasse dans la société civile. « Il faut seulement un cadre d’organisation adéquat », a-t-il expliqué. Le SG du MPA a annoncé la participation de son parti aux sénatoriales de décembre prochain, tout comme il a rappelé qu’il animera plusieurs meetings populaires en ce mois d’octobre.
Il a ajouté que la tenue du congrès de son parti se ferait durant le premier semestre 2016. Benyounès a ensuite dressé le bilan de son passage au département du Commerce, estimant que c’est aux Algériens de « juger son action ».
« Mon souci était de préserver les intérêts de l’Algérie », a-t-il dit, notant que « dans chaque gouvernement, il y a des sensibilités, des conflits personnels ou, autour de certaines ambitions, des conflits politiques et des objectifs ». Il a affirmé avoir « exécuté les missions » que le président de la République lui avait confiées. Abordant le sujet des licences d’importation, il a déclaré : « J’ai pris cette décision pour protéger l’économie nationale et exclure les étrangers de ce système. »
Il s’est interrogé par la suite : « Pourquoi les Algériens n’ont-ils pas le droit de créer un registre du commerce dans certains pays étrangers et les ressortissants de ces pays ont, eux, le droit de vendre et d’acheter en Algérie et de faire des fortunes. » Pour étayer ses propos, il a expliqué : « Nous sommes arrivés à sept milliards de dollars d’importation de véhicules. En 2014, nous avons importé 437 000 voitures dont 130 000 n’ont pas été vendues ».
Concernant la question du ciment, il a soutenu que l’Algérie « produit 18 millions de tonnes alors qu’elle en consomme 22 millions ». « Nous avons besoin d’importer quatre à cinq millions de tonnes, mais nous en importons dix millions, et cela se fait au détriment de la production nationale », a-t-il fait observer. Il est par ailleurs revenu sur les prix des produits agricoles durant le mois de ramadhan dernier : « Nous n’avons jamais vécu un mois de ramadhan aussi clément », remerciant au passage le SG de la Centrale syndicale UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd.
Evoquant les mesures prises par lui, a déclaré qu’il « n’en est pas seul responsable », soulignant que concernant la polémique qu’il y a eu au sujet de l’alcool « je voulais réguler le marché et faire appliquer les lois de la République ». A ce propos, il a expliqué que les Algériens consomment 200 millions de litres d’alcool par an et que le chiffre d’affaires de ces ventes est de 2 milliards de dollars ». Autrement dit, le marché de l’alcool est juteux.