Benyounès au sujet des licences d’importation : «Il y aura des résistances et des intérêts touchés»

Benyounès au sujet des licences d’importation : «Il y aura des résistances et des intérêts touchés»

Bien décidé à réinstaurer les licences d’importation, le ministre du Commerce affirme s’attendre à des résistances car, dit-il, «des intérêts seront touchés». Il promet néanmoins une totale transparence dans l’attribution desdites licences.

Certains produits, dont les importations sont élevées, feront désormais l’objet de licences d’importation. C’est le cas du sucre notamment dont les quantités importées sont supérieures à la consommation interne.

Amara Benyounès affirmait, hier, que la mise en place de ces licences ne se fera pas sans résistance en raison des intérêts que cela touchera. Le ministre a tenu cependant à rassurer : ces licences d’importation ont une double caractéristique : la transparence dans l’attribution et l’absence de discrimination.

L’ensemble des opérateurs pourra concourir et une commission tranchera et rendra publiques ses décisions. Présidant une cérémonie de promotion des cadres de son secteur, le ministre du Commerce considère que l’Algérie ne sera pas en infraction avec les règles de l’OMC.

D’ailleurs, dit-il, ceux qui s’y opposent «ne veulent pas de transparence». Evoquant les importations de l’Algérie, le ministre du Commerce affirme qu’on ne peut évoquer leur réduction sans prendre en compte un certain nombre de paramètres.

Il explique qu’à titre d’exemple, 62 % des importations concernent les biens d’équipement et les matières premières qui sont indispensables au fonctionnement de l’économie du pays et ne peuvent être réduits au regard de l’importance des projets déjà lancés.

Concernant les produits alimentaires, les importations ont atteint les 9,5 milliards de dollars pour des produits indispensables comme le sucre, le blé ou le lait qui ne peuvent, là non plus, pas être réduits.

S’adressant aux cadres de son secteur, Benyounès affirme qu’il ne peut y avoir de complaisance en matière de gestion du commerce extérieur rappelant que la liberté du commerce demeure une règle mais pour un certain nombre de produits, de l’ordre sera mis pour éviter certaines pratiques. Benyaounès dit avoir trouvé un «certain laisser-aller» à son arrivée à la tête du ministère du Commerce, notamment en matière de commerce.

Des comportements, dit-il, qui ne seront plus tolérés. Les normes, dit Benyounès, en matière d’importation doivent être respectées par tous et les dérogations devront à l’avenir devenir une exception. Concernant le commerce interne, il dira que son département va réduire les activités réglementées.

Il n’est pas normal, dit-il, que pour ouvrir un café, il faille un délai de dix-huit mois. Impossible, dit-il, d’apporter des réponses administratives à des problèmes économiques, notamment en matière d’exportation où le problème réside dans le fait qu’en dehors des hydrocarbures, il n’existe pas d’offre d’exportation. Au personnel de son département, Benyounès dira que leur sécurisation constitue pour lui une priorité.

Quand il est arrivé, dit-il, beaucoup de postes étaient vacants et des employés, avec plus de dix-sept années de service, n’avaient toujours pas été promus.

Le ministre du Commerce dit avoir remédié à cette situation en procédant à la promotion de plusieurs cadres et en privilégiant l’élément féminin.

N. I.