Benyamin Nétanyahou prêt à tenir tête à Barack Obama

Benyamin Nétanyahou prêt à tenir tête à Barack Obama

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ne devrait pas accepter la création d’un Etat palestinien et un gel de la colonisation, selon les médias, lors de son discours de dimanche, présenté comme crucial. Il doit répondre au discours de réconciliation avec le monde musulman prononcé le 4 juin au Caire par le président américain Barack Obama, qui a pressé l’Etat hébreu d’endosser le principe de « deux Etats pour deux peuples » et appelé à un gel total de la construction dans les colonies de Cisjordanie, où vivent déjà prés de 290 000 Israéliens. Le premier ministre va s’exprimer à 20 h 10 locales (19 h 10 à Paris GMT) de l’université Bar-Ilan à Ramat Gan, dans la banlieue de Tel Aviv.

Quelques heures avant son intervention, les médias israéliens soulignent l’importance de son discours. Le quotidien populaire Yédiot Aharonot titre en une « le discours de sa vie » au-dessus d’une photo de M. Nétanyahou, tandis que le Maariv parle du « test de sa vie ». La radio militaire estime qu’il y avait peu de chances pour que le premier ministre évoque de « façon claire un Etat palestinien ». « Il est plus logique de penser qu’il va affirmer être prêt à aller très loin avec les Palestiniens, mais en assortissant le tout d’une longue liste de conditions et de réserves ».

La radio publique prévoit que Benyamin Nétanyahou affirme son soutien à la « Feuille de route », un plan de paix international approuvé en 2003 mais resté lettre de morte, qui prévoit la création d’un Etat palestinien à l’issue d’un processus de négociations. Mais, en échange, le premier ministre devrait exiger que les Palestiniens reconnaissent Israël comme un « Etat juif », que Jérusalem reste la « capitale du peuple juif » et ne soit pas divisée, et refuser un gel de la colonisation. Il devrait aussi dire que la solution du conflit ne peut être que régionale et que, parallèlement aux négociations avec les Palestiniens, les pays arabes doivent entamer un processus de normalisation avec Israël.

La radio publique avance que M. Netanyahu devrait aussi rappeler les 14 réserves émises par le gouvernement d’Ariel Sharon sur la « Feuille de route ». Israël exige notamment le calme durant les négociations, le démantèlement des « organisations terroristes, notamment le Hamas », et la mise sur pied d’un organisme de contrôle « de préférence américain » pour s’assurer que les Palestiniens respectent leurs engagements.