Bentaleb, à l’instar de tous ses camarades, était très ému à la fin du match face à la Corée du Sud, allant jusqu’à verser des larmes. Ce qu’il ressentait, c’est surtout de la fierté, la fierté de défendre ce maillot qu’il rêvait de portait, alors qu’il avait l’opportunité de faire d’autres choix. Le joueur ne regrette rien aujourd’hui et il le fait savoir, même s’il a des liens particuliers et forts avec la France et l’Angleterre.
«J’ai des liens très forts avec la France, mais j’ai toujours voulu servir l’Algérie»
«Je suis né en France, j’ai grandi en France et j’ai appris à jouer au foot en France. J’ai des liens très forts avec ce pays. Mais j’ai toujours voulu me mettre au service de l’Algérie. Je me sens fier de faire partie de ce groupe, et en même temps, je ressens beaucoup de joie pour ce que fait l’équipe de France en ce moment. J’ai de très bonnes relations avec plusieurs joueurs en France. Il y a aujourd’hui une génération très douée qui est capable de redorer le blason du football français, mais moi, toute mon attention aujourd’hui est concentrée sur la sélection de mon pays», dit-il, en indiquant qu’il voue aussi un grand respect pour le football anglais et sa sélection. «Je n’avais pas l’intention de jouer pour l’Angleterre, je n’ai pas fait une demande dans ce sens, je ne suis pas un citoyen anglais, même si j’aime résider en Angleterre.»
«Nous sommes tous fiers de nous battre pour les couleurs nationales»
Le milieu de terrain des Spurs fait savoir aussi que son intégration parmi les Verts s’est faite sans le moindre souci. «Ce n’était pas difficile pour moi, les choses se sont faites naturellement. Je me suis senti très à l’aise dès le premier jour, comme si je faisais toujours partie du groupe et je tiens d’ailleurs à remercier tous ceux qui m’ont facilité cette tâche. Je suis bien entouré, il y a des garçons formidables, nous constituons un groupe solide et nous sommes tous fiers de nous battre pour une même cause, celle de défendre les couleurs nationales.»
«Tous les joueurs adhèrent à la philosophie de jeu d’Halilhodzic»
Parlant de son entraîneur, Nabil Bentaleb confirme qu’il existe une grande communion entre le sélectionneur national et les joueurs. «Halilhodzic est un entraîneur intelligent qui maîtrise son sujet. Sa philosophie de jeu, c’est d’aller récupérer le ballon le plus vite possible. Après, chaque joueur peut devenir un constructeur, il doit trouver la meilleure solution pour progresser vers l’avant et faire en sorte de ne pas perdre la balle. Nous avons de très bons attaquants, à l’image de Slimani, Soudani et Feghouli qui sont tous capables de faire la différence à n’importe quel moment. En ma qualité de milieu relayeur, j’ai la lourde responsabilité d’alimenter ses joueurs en bons ballons, c’est un plaisir de le faire. Je peux vous assurer que tous les joueurs adhèrent au système de jeu que propose le sélectionneur, tout le monde s’y retrouve.»
«Je me dis que c’est peut-être ma première et dernière Coupe du monde, autant prendre du plaisir et profiter de chaque instant»
A19 ans, Bentaleb prend déjà part à sa première Coupe du monde qui se déroule de surcroît dans le temple du football. Cela l’impressionne-t-il ? «Je n’avais pas peur», répond-il, «mais j’avais un sentiment que je n’arrivais pas expliquer, en relation peut-être avec l’énorme chance que j’avais, celle de réaliser le rêve le plus fou, celui de participer à une phase finale de Coupe du monde. J’attendais avec impatience le début de cette compétition. J’ai eu la chance de jouer en Premier League, le meilleur championnat au monde, devant des milliers et des milliers de supporters chaque semaine. Mais la Coupe du monde, c’est quelque chose de grandiose. Et quand elle se déroule dans le pays du football, elle est exceptionnelle. Je veux prendre du plaisir, je veux profiter de chaque instant, car on ne sait jamais, il se peut que ce soit ma première et dernière Coupe du monde. C’est le sentiment de tout le monde ici, et c’est pour ça qu’on va faire tout ce qui est en notre possible pour honorer notre pays. On veut jouer et c’est ce que nous allons faire. Il faut enlever cette étiquette d’équipe qui ne fait que défendre qui a collé à la sélection nationale au dernier Mondial. On vient de montrer que nous avons une équipe qui sait attaquer et qui sait marquer des buts, et c’est ce qu’on fera également face à la Russie.»