Alors que les élections locales viennent d’être bouclées, mais avec leur inévitables répercussions au niveau des communes où les urnes n’ont pas livré de majorité, une nouvelle consultation populaire pointe déjà à l’horizon : la révision constitutionnelle.
Le président Bouteflika serait sur le point de nommer une commission chargé de travailler à la rédaction d’un nouveau projet de constitution qui lui sera soumis, selon des sources. Cette commission sera composée de spécialistes en droit constitutionnel. Elle aura à consulter la classe politique avant de s’atteler à la rédaction de l’avant-projet qui devrait tenir compte des avis exprimés par les acteurs politiques.
Nous croyons savoir que cette commission sera présidée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation qui a eu déjà à diriger, en compagnie du général Touati, la commission nationale chargée des réformes politiques.
Une fois mise en place cette commission aura 90 jours pour rendre sa copie qui sera, une fois le feu vert de président acquis, soumise au double vote des parlementaires et du peuple dans le cadre d’un référendum.
Mais en attendant le référendum, une autre élection se profile déjà à l’horizon immédiat : c’est celle du renouvellement partiel du conseil de la nation qui devrait intervenir fin décembre. Il s’agira en effet pour les nouveaux élus issus du dernier scrutin, en leur qualité de collège électoral, de choisir 48 sénateurs qui remplaceront les 48 sortants dont le mandat arrivera à échéance fin décembre.
Le tiers présidentiel est concerné par ce renouvellement qui conduira le président Bouteflika à choisir 24 personnalités nationales pour faire leur entrée au Conseil de la nation. Les 48 sénateurs issus des collectivités locales et les 24 du tiers présidentiel représentent la moitié des sénateurs qui siégeront à la chambre haute à partir de janvier 2013.
Mais l’autre enjeu de ces élections et sans doute le plus important, c’est la désignation du remplaçant de Abdelkader Bensalah. Ce dernier, en vertu de la constitution n’a pas le droit de briguer un troisième mandat. Ce qui représente un casse-tête pour le président Bouteflika dont la voix est prépondérante dans le choix du président. Un choix qui sera ensuite entériné par un vote généralement confirmatif.
Qui va donc succéder à Abdelkader Bensalah en tant que deuxième homme de la République. Les spéculations vont déjà bon train. On parle de Ahmed Ouyahia, l’ancien premier ministre qui a l’envergure pour diriger une telle institution, d’autant plus qu’il est du RND, comme l’est Bensalah.
Mais s’il accepte, il doit enterrer définitivement son ambition présidentielle, car le président du Conseil de la nation, qui doit juste assurer l’intérim en cas de vacance de la Présidence, ne peut pas, en vertu de la constitution être candidat à la présidentielle.
Mais d’autres noms de personnalités circulent comme de potentiels successeurs de Abdelkader Bensalah que certains voient déjà au poste de vice-président dans le cadre de la nouvelle constitution.