Le discours tenu, hier, par le chef de l’Etat ressemble à une réponse du berger à la bergère. Les citoyens qui espéraient entendre la démission de Bensalah n’ont eu droit qu’à un prêche en guise de réponse.
Abdelkader Bensalah ne démissionnera pas. Mieux encore, il persiste à maintenir sa feuille de route en prévision de l’élection présidentielle, prévue le 4 juillet prochain. Le chef de l’Etat exhibe tel un trophée « les prouesses » réalisées en termes de justice et de lutte contre la corruption comme souhaité par le peuple.
Reprenant la langue de bois, il brandit la menace qui pèse sur l’Algérie, ourdie par la fameuse « main étrangère » aidée de l’intérieur, appelant les Algériens à plus de « vigilance ». Cet « appel au patriotisme » reflète les vieux réflexes du pouvoir qui a toujours recouru à ce stratagème pour éviter de répondre aux préoccupations et autres exigences du peuple. Finalement, le régime est un mauvais élève qui ne changera jamais. Cette obstination a au Bensalah et son soutien, le chef de l’armée, Ahmed Gaïd Salah.
Les Algériens qui eux non plus, ne comptent pas désarmer, reprendront très probablement leur bâton de pèlerin pour sortir encore et encore battre le pavé durant le mois de ramadhan qui semble réjouir le pouvoir.

Ce dernier compte camper sur ses positions en espérant voir s’essouffler les manifestants car laminés par le mois de jeun. Un bras de fer déraisonnable dont les impacts tant économique que social risquent de conduire vers une crise multidimensionnelle.