Bensalah mécontente certains sénateurs

Bensalah mécontente certains sénateurs

Le Conseil de la nation a clôturé sa session sur fond de discorde. Une éventuelle crise risque de miner la chambre haute du Parlement.



Une source proche révèle que rien ne va plus au sein du bureau du Conseil de la nation. Pourquoi ?

Les sénateurs, explique notre source, sont mécontents de la gestion des affaires menée par le président Abdelkader Bensalah.

La même source relève l’absence de communication entre le président, les responsables des commissions et les membres du bureau.

«Il y a du flou dans la gestion des affaires administratives», explique notre source.

Près d’un mois après le renouvellement des structures du Sénat, les tâches n’ont pas encore été réparties entre les membres du bureau.

Le Conseil de la nation a baissé rideau sans pour autant terminer ses activités organiques.

Ainsi, les membres du bureau partent en congé sans avoir la moindre idée sur les missions qui leur seront confiées au sein de cette institution.

Ce n’est pas tout. Certains sénateurs reprochent même au président de toujours confier des missions à l’étranger aux mêmes personnes.

Ils constatent qu’il y a un manque de transparence dans la gestion et le partage des responsabilités.

Ce malentendu entre les sénateurs et le président risque sérieusement de déboucher sur une crise.

Comme il peut même relancer le débat sur l’utilité de cette chambre. Il faut rappeler que le Sénat avait fait l’objet d’une vive polémique il y a deux ans. Plusieurs partis politiques avaient revendiqué sa dissolution.

Le FLN était également favorable à cette proposition. S’expliquant sur ce sujet, le secrétaire général du FLN a déclaré, lors de son passage à l’émission Tahaoulat en décembre dernier, que «la révision concernera les pouvoirs exécutifs, les pouvoirs juridiques, elle concernera également, l’Assemblée populaire nationale et le Sénat (…).

Ce dernier sera l’objet de problèmes futurs». Et d’ajouter que «le Sénat est chargé de promulguer les lois qui ont été votées par les trois quarts des membres de l’Assemblée.

Mais si l’Assemblée vote contre une loi, le Sénat ne pourra la promulguer, ce qui posera des problèmes ultérieurement (…) alors allons-nous persister dans ce système majoritaire ?…».

Quelques jours auparavant, soit lors des travaux du conseil national du FLN, il a affirmé qu’«il faut revoir le mode de suffrage pour éviter à la minorité de bloquer le gouvernement».

La polémique sur l’efficacité de cette institution a fait couler beaucoup d’encre. Prenant sa défense, M.Abdelkader Bensalah a clamé que «le Conseil de la nation n’est pas la chambre de trop ni de plus. Il a son poids mais surtout des missions à accomplir».

Contrairement aux arguments avancés par les uns et les autres, M.Bensalah a soutenu que le Sénat continue à jouer un rôle important dans l’échiquier politique national, malgré le doute émis par certaines parties et l’ambiguïté des textes de loi.

«La Chambre n’est pas une caisse d’enregistrement, ni un relais du pouvoir exécutif et judiciaire», a-t-il affirmé en guise de réplique aux partis politiques qui plaident pour la dissolution du Sénat dans le cadre de la révision de la Constitution.