À deux jours de la tenue du 4e congrès ordinaire du RND, Abdelkader Bensalah, secrétaire général par intérim depuis bientôt une année, a longuement discouru sur la crise du parti qu’il a conjuguée au passé. Une manière d’exorciser les vieux démons et garantir le déroulement des assises dans une ambiance sans remous.
“Le couronnement d’un effort collectif est une étape cruciale dans la marche du parti après les moments difficiles qu’il a traversés lorsqu’il a frôlé l’effondrement. Le dialogue a permis au RND de sortir vainqueur de la crise”, a fermement soutenu le n°1 du RND, hier, à l’ouverture de la dernière réunion de la commission nationale de préparation du 4e congrès, qui aura lieu les 24 et 25 décembre à l’hôtel
El-Aurassi. L’homme, qui a été plébiscité avant l’heure au poste de secrétaire général du parti pour les cinq prochaines années par le truchement de motions de soutien initiées par
les congressistes aux étapes préliminaires aux assises organiques, a estimé qu’il ne convient plus de parler de fronde ou de contestation dans les rangs du RND.
“Cette crise a trouvé un règlement grâce à l’attachement des militants et militantes à la nécessité de bannir l’exclusion, la marginalisation et les décisions unilatérales en tenant compte des défis qui se posent au pays, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur”, a-t-il asséné comme une vérité implacable. “Le parti est sorti de sa crise, grâce à moult sacrifices, plus conscient des enjeux de la prochaine étape qui exigent un effort plus soutenu pour mener en force la prochaine campagne électorale”, a-t-il poursuivi dans sa lancée, sans vraiment donner l’impression d’avoir révélé le sens réel d’une séquence de la vie organique du RND.
Il est pourtant loisible de décrypter, sur la base de ces déclarations, les raisons qui ont incité Ahmed Ouyahia à démissionner prématurément de son poste de secrétaire général du parti — qu’il occupait depuis plus de douze ans — aux balbutiements de la crise.
À vrai dire, c’est le départ précipité d’Ouyahia, qui a été démis trois mois plus tôt de ses fonctions de Premier ministre, qui a conféré de la légitimité au mouvement de sauvegarde du RND, animé essentiellement par l’ancien ministre de la Santé, Yahia Guidoum, l’ex-P/APC d’Alger-Centre, Tayeb Zitouni, et l’ancienne présidente de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Nouria Hafsi. Dans l’absolu, la contestation aurait pu être étouffée dans l’œuf sans nécessairement imposer des changements aux commandes du parti.
D’ailleurs, l’on est tenté de croire qu’elle n’a servi que d’alibi à l’éviction d’Ahmed Ouyahia et son remplacement par Abdelkader Bensalah, dès lors qu’elle n’a pas pesé du tout dans la suite des événements. Il a suffi d’intégrer les trois personnalités suscitées dans les instances du RND (comité politique et commission nationale de préparation du congrès) pour que la fronde perde de la vigueur jusqu’à disparaître complètement. C’est donc à juste titre qu’Abdelkader Bensalah a conjugué, hier, la crise au passé.
Le quatrième congrès se déroulera, sans aucun doute, dans une ambiance lisse, sans enjeux et sans surprises. L’actuelle direction du parti, fut-elle intérimaire, a veillé à aplanir toutes les divergences, y compris le soutien au quatrième mandat du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qu’elle a rendu public plusieurs semaines avant la date du rendez-vous organique. Le secrétaire général par intérim a saisi l’opportunité de la présence des journalistes à la réunion d’hier pour réitérer “le soutien sans ambages du RND au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et basé sur le bilan des réalisations de celui-ci en faveur du développement et de la stabilité du pays”.
Il a affirmé que cette position sera consacrée au cours du congrès, qualifiant “cette échéance constituera une étape cruciale pour ancrer davantage, après une crise véritable, la présence du RND sur la scène politique nationale”.
S. H