Benouza et ses assistants sont rentrés hier et racontent l’enfer

Benouza et ses assistants sont rentrés hier  et racontent l’enfer

Les quatre arbitres internationaux algériens, à savoir Mohamed Benouza, ses deux assistants Omari et Béchirène et le quatrième referee Sofiane Bousseter, sont rentrés hier au pays en provenance de la capitale malienne, Bamako, via Casablanca. L’appareil de la compagnie royal Air Maroc s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international d’Alger, Houari-Boumediène, aux alentours de 14h15. Quelques minutes plus tard, ils sont sortis pour récupérer leurs bagages. Les arbitres algériens ont dirigé, le 29 avril, le match aller des huitièmes de finale de la Ligue des champions africaine entre Djoliba et Sunshine, représentant du Nigeria. La rencontre a eu lieu au stade du 26-Mars de Bamako. C’est le lendemain du match que les trois arbitres devaient quitter le sol malien pour rentrer en Algérie. Mais ils étaient contraints de rester encore à Bamako à cause d’une tempête de sable qui s’est abattue sur la capitale  malienne. Le lendemain, c’est une contre-attaque des fidèles du président déchu, Amadou Touré Toumani, qui ont essayé de renverser le régime en place afin de reprendre le pouvoir. Résultat : l’état de siège a été aussitôt décrété. L’aéroport international de Bamako a été fermé par les autorités militaires. Aucun avion n’a pu décoller ni atterrir sur le sol malien. Ainsi, nos représentants étaient obligés de rester à Bamako. Ils n’ont pas quitté leur hôtel et attendent le dénouement de la situation pour pouvoir rentrer chez eux. C’est hier, dans les premières heures, qu’ils ont décollé de Bamako à destination de Casablanca pour rejoindre par la suite Alger.

Benouza : «Ce retard est dû à un problème interne»

Mohamed Benouza était désigné par la CAF comme arbitre central du match Djoliba-Sunshine. Rencontré à l’aéroport Houari-Boumediène d’Alger, il nous a fait la déclaration suivante : «Ce retard est dû à un problème interne. Au stade, on était sécurisés, mais la situation était un peu tendue.» Interrogé sur la possibilité du déroulement du match Mali-Algérie à Bamako, après ce qui se passe actuellement au Mali, Mohamed Benouza a rétorqué : «Je ne peux rien vous dire, je suis vraiment désolé. Une telle décision, c’est la CAF et la FIFA qui sont censées la prendre, pas moi.»

Bousseter : «On a échappé à la mort»

Sofiane Bousseter, qui était le quatrième arbitre, raconte l’enfer vécu. Il dira même qu’il a échappé à la mort en compagnie de ses compatriotes : «On a échappé à la mort de justesse. On entendait les coups de feu chaque jour. Vraiment, on était angoissés. Je tiens à vous dire que ce sont les membres de l’ambassade algérienne qui nous ont aidés. Ils nous ont prêté assistance durant tout notre séjour à Bamako. On était restés à l’hôtel enfermés. Même sur la route, on voyait les traces du coup d’Etat.»

Béchirène : «On est restés bloqués à l’hôtel»

Le juge assistant Béchirène était, lui aussi, sous le choc après tout ce qu’il a vécu à Bamako. Il raconte : «On est restés à l’hôtel durant tout notre séjour à Bamako. C’était très difficile pour nous. On n’a pas pu quitter l’hôtel un instant. On faisait les allers-retours entre le restaurant et nos chambres. La contre-attaque des partisans de l’ancien Président déchu nous a contraint à rester encore à Bamako.»