Accueilli, mercredi 13 mai à Bethléem, en Cisjordanie, par le président palestinien Mahmoud Abbas, le pape Benoît XVI s’est adressé à son hôte dans ces termes : « Monsieur le président, le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine sur la terre de ses ancêtres, sûre et en paix avec ses voisins, à l’intérieur de frontières reconnues au niveau international. »
Après la réception officielle, le pape a célébré, au sixième jour de son pèlerinage en Terre sainte, une messe en présence de milliers de fidèles sur la place de la Crèche, devant la Basilique de la Nativité. Il a affirmé dans son homélie qu’il priait pour que le blocus israélien imposé à Gaza depuis la prise de pouvoir par les islamistes du Hamas en juin 2007 soit « bientôt » levé.
« Profonde Compassion »
S’adressant aux « pèlerins venant de la bande Gaza déchirée par la guerre », dont une centaine devait assister à la célébration, il a lancé : « Je vous demande de rapporter à vos familles et à vos communautés l’assurance que je les garde en mon cœur et ma tristesse pour les pertes subies, les difficultés et les souffrances que vous avez dû endurer. Soyez assurés de ma solidarité dans l’immense tâche de reconstruction à laquelle vous devez faire face et de mes prières pour que l’embargo soit bientôt levé. » Peu avant, il avait assuré la population de Gaza de sa « profonde compassion » après l’offensive israélienne de décembre/janvier qui a fait plus de 1 400 morts dans cette enclave pauvre et surpeuplé. Le chef de l’Eglise catholique a en outre appelé les jeunes palestiniens à résister à la tentation du « terrorisme ».

En recevant le pape, M. Abbas a pour sa part dénoncé l’occupation israélienne et affirmé qu’il était « grand temps de mettre fin aux souffrances » palestiniennes. Il a affirmé que la « voie de la paix » était « on ne peut plus claire ». « Elle jouit du soutien de la communauté internationale : c’est le règlement basé sur deux Etats, la Palestine aux côtés d’Israël coexistant en paix et dans la stabilité », a-t-il ajouté.
Dans l’après-midi, le pape doit visiter le camp de réfugiés d’Aïda, à l’entrée de Bethléem, où il pourra voir de près un tronçon en béton de la barrière de séparation érigée par Israël, qualifiée de « mur de l’apartheid » par les Palestiniens. « Je me rendrai au camp de réfugiés d’Aïda afin de manifester ma solidarité avec les gens qui ont tout perdu », a-t-il dit dans son allocution en arrivant à Bethléem.