L’Algérie aurait perdu 8,5 milliards (mds) de dollarsde recettes de Trésor d’ici à 2017, si elle avait maintenu en vigueur le démantèlement tarifaire des produits importés de l’UE, a indiqué mercredi à Alger le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, M. Mohamed Benmeradi.
« Le démantèlement tarifaire avec l’Union européenne a déjà eu pour conséquence une perte de recettes pour le Trésor équivalente à 3 mds de dollars », a déclaré le ministre lors des travaux de la commission mixte algéro allemande.
« Une simulation avec une facture constante des importations en provenance de l’UE, aboutirait à une perte additionnelle de 8,5 mds de dollars » sur la période allant de 2010, date du gel du démantèlement par l’Algérie, à 2017 qui est la date prévue par l’accord d’association pour la création de la zone de libre échange algéro-européenne, a-il ajouté. Le ministre a noté que ce démantèlement qui a atteint près de 80%, « suscite déjà de graves préoccupations sur le devenir de l’économie algérienne », en indiquant qu’un grand nombre d’entreprises algériennes, n’arrivant pas à faire face à la concurrence des produits européens importés sans taxes, sont menacées de disparition.
S’adressant au parterre d’hommes d’affaires allemands présents à cette rencontre, le ministre a indiqué qu’en dépit des incitations en matière d’investissement qu’offrait l’accord d’association avec l’UE, les investissements européens en Algérie ont demeuré inférieurs à 3,5 mds de dollars entre 2005 et 2011, dont plus d’un milliard est allé au secteur des hydrocarbures, et moins d’un milliard seulement vers la production des biens destinés au marché local ou à l’exportation.
Evaluant la mise en oeuvre de cet accord, entré en vigueur en 2005, M. Benmeradi a relevé que le processus de démantèlement a « sensiblement creusé le déséquilibre des échanges commerciaux hors hydrocarbures » de l’Algérie