Benlamri : «Je ne suis pas Kabyle, mais je suis prêt à mourir pour la JSK»

Benlamri : «Je ne suis pas Kabyle, mais je suis prêt à mourir pour la JSK»

Ces derniers temps, la JSK a traversé une période un peu difficile. Comme dans chaque club à travers la planète, lorsque les choses ne tournent pas rond, on pointe toujours les cadres de l’équipe et Benlamri n’a pas échappé à la règle. Après quelques jours de silence, le solide défenseur des Jaune et Vert sort de son silence pour tirer plusieurs affaires au clair, lui qui est connu pour son franc-parler, d’ailleurs, il répondait à nos questions sans faire le moindre calcul, mieux encore, il parle de certaines choses pour la première fois, lui qui a entamé l’été dernier sa troisième saison à la JSK. Entretien.

Pour commencer, on peut savoir pourquoi Benlamri n’a pas pris part au match de jeudi dernier ?

Contrairement à ce qui a été dit un peu partout, moi je ne suis pas un tricheur, j’ai toujours mouillé mon maillot et j’ai toujours joué sans faire le moindre calcul. Depuis que je suis à la JSK, je n’ai jamais fui mes responsabilités, alors ce n’est pas à quelques jours de la rencontre du MCA que je sors des histoires pour ne pas prendre part à ce match. Je n’ai pas pu prendre part au clasico pour la simple raison que j’ai été en équipe nationale militaire et je ne pouvais pas rejoindre l’équipe à la veille de la rencontre, il n’y a que cette raison qui m’a privé de la rencontre de jeudi dernier.

Le jour du match vous étiez présent à Bologhine…

Comme je vous l’ai déjà dit, j’étais en équipe nationale militaire, je n’ai pas pu rejoindre l’équipe ni mardi ni mercredi, le jour du match j’ai eu l’autorisation de quitter la caserne, j’ai jugé alors utile de me déplacer au stade afin de suivre la partie de mon équipe, même non concerné par le clasico, je ne pouvais pas laisser mes équipiers seuls.

Comment avez-vous suivi cette partie à partir du tunnel qui mène au vestiaire ?

J’aurais aimé être sur le terrain que de suivre le match en tant que supporter, croyez-moi que je ne pouvais pas me retenir surtout lorsque l’équipe a encaissé deux buts dès le départ. Dès que les attaquants adverses arrivaient dans notre zone, je me rertournais complètement pour ne pas regarder l’action. A la fin de la rencontre, je nageais dans le bonheur, j’ai félicité mes équipiers et je partageais aussi leur joie, c’est comme si j’ai joué ce match, moi je suis un supporter de la JSK avant que je ne sois un joueur de ce club.

A ce point vous êtes attaché à la JSK…

Croyez-moi, j’aime vraiment ce club. Moi je ne suis pas hypocrite, j’aime vraiment la JSK et les gens me connaissent bien, je dis toujours les choses en face sans faire de calculs, je n’ai peur de personne, je dis toujours la vérité.

C’est pour cette raison que les supporters et les dirigeants vous estiment beaucoup, non ?

Pour être franc avec vous, moi je ne suis pas Kabyle mais je suis prêt à mourir pour la JSK et je défie quiconque de dire le contraire. Certes, les Kabyles aiment beaucoup leur club mais il y a d’autres personnes qui ne sont pas de cette noble région mais qui aiment la JSK et moi je suis un vrai amoureux des couleurs jaune et vert. Je ne fais jamais de calculs, je mouille toujours mon maillot et je joue toujours pour la gagne, c’est ma devise et je ne changerai jamais cette mentalité.

Alors vous ne songez pas à quitter la JSK comme on l’annonce un peu partout…

Moi je songe à quitter la JSK ? C’est du n’importe quoi. Cette idée ne m’a jamais effleuré l’esprit. D’ailleurs, vous  me donnez une bonne occasion pour mettre les points sur les i concernant cette affaire. Moi aussi j’ai été surpris de lire ces trucs dans la presse, que compte parler à mes dirigeants pour leur demander mes papiers, je ne sais pas d’où on a ramené cette histoire. Alors pour mettre fin à toutes ces rumeurs, je ne quitterai jamais la JSK, pour que je quitte ce club, on doit me chasser, le jour où les responsables de la formation du Djurdjura ne voudront plus de moi, ce jour je quitterai la JSK mais pour le faire de mon propre gré, non.

Cependant, quelques équipes comptent bien vous contacter lors du prochain mercato hivernal…

Ecoutez, à chaque mercato, hivernal ou estival, j’ai toujours reçu des propositions mais je n’ai jamais négocié avec personne, je n’ai même pas étudié les propositions que j’ai reçues l’été passé, c’est la meilleure preuve pour démontrer à certaines personnes mal informées mon grand attachement à la JSK.

Puisque vous avez parlé de certaines personnes mal informées, on n’a pas hésité à vous pointer du doigt ces derniers temps, surtout lorsque l’équipe traversait une zone de turbulences…

Pourquoi on me pointe du doit ? Qu’est-ce que j’ai fait pour qu’on parle de moi dans le mauvais sens ? Moi, je mouille mon maillot et sur le terrain je ne fais pas de calculs, une fois sur le rectangle vert je pense uniquement à la victoire. Peut-être que cette mentalité n’a pas plu à certains, peut-être que la réussite de Benlamri dérange, peut-être que certains sont jaloux de moi parce que je suis très estimé par les supporters… Mais, moi, je n’accorde pas d’importance à toutes ces histoires, je répondrai sur le terrain.

A un certain moment, après les trois défaites de suite exactement, on n’a pas hésité à parler d’une lourde ambiance au sein du groupe et que quelques joueurs ne s’adressaient plus la parole…

Ecoutez, ces choses ne sont pas nouvelles dans le football. Dans les grands clubs du monde on a entendu parler de ces histoires. L’année passée, quelques éléments aussi ne s’adressaient pas la parole mais on a réalisé une belle saison pour la simple raison que sur le terrain on travaillait tous pour l’intérêt du club. Je pense qu’il n’y a pas le feu à la JSK, la preuve, l’équipe a gagné avec l’art et la manière à Bologhine jeudi dernier.

Mais à l’issue de la rencontre que vous avez perdue devant l’ASMO vous n’avez pas hésité à parler de la solidarité…

Dans une même  famille, on trouve des frères qui ne s’adressent pas la parole mais le soir, c’est tout le monde qui rentre à la maison pour passer la nuit sous le même toit. Parfois, c’est tout le monde qui se retrouve autour d’une même table alors je pense que même en football on doit avoir cette mentalité. On doit être solidaires entre nous sur le terrain, on doit toujours travailler la main dans la main pour le seul intérêt du groupe, sur le terrain, on doit être comme des frères, maintenant, en dehors du stade, chacun est libre de choisir ses amis.

Revenons à votre équipe, la victoire de jeudi dernier fera beaucoup de bien au groupe, non ?

Ah oui ! bien sûr, battre le Mouloudia avec l’art et la manière à Bologhine est une belle affaire que mes coéquipiers ont réalisée jeudi dernier, surtout après tout ce qu’on a enduré ces derniers temps et avec cette mauvaise série de trois défaites de suite. Les victoires font toujours du bien, d’ailleurs, avec les bons résultats, on oublie plusieurs choses qui perturbent l’équipe, pour moi, le football c’est les bons résultats. Avec les succès, on ne peut rien reprocher aux joueurs mais lorsque ça ne tourne pas rond, on commence à chercher les poux sur la tête d’un chauve.

Ziti et Rial ont réalisé un grand match lors du clasico dans l’axe de la défense, votre place n’est pas menacée…

Je suis très content pour eux. Croyez- moi, je ne fais pas une montagne pour une non-titularisation. D’ailleurs, pour le match contre l’ESS, je serai prêt à rester sur le banc, je vais aller plus loin aussi dans cette histoire rien que pour démontrer ma bonne foi. Je dirais aux gens qui veulent nuire au club et qui n’ont pas hésité à citer mon nom que Benlamri est prêt même à suivre les matchs de la JSK à partir de la tribune officielle avec un drapeau jaune et vert à la main, pourvu que l’équipe tourne bien et qu’elle gagne ses matchs. Moi je place toujours l’intérêt du club au- dessus des intérêts personnels.

A la JSK on mise sur une autre victoire devant l’ESS pour bien se relancer dans les affaires du championnat…

Exactement. A Bologhine, mes camarades ont réussi à provoquer le déclic, maintenant, on doit enchaîner avec un autre succès pour confirmer notre réveil mais aussi pour enregistrer notre vrai départ en championnat car pour moi, la JSK n’a pas encore dit son dernier mot pour ce qui concerne la course au titre. Je le redis encore une nouvelle fois, on a un bon groupe qui peut rivaliser avec n’importe quelle équipe de notre championnat.

Pour terminer, vous devez reprendre les entraînements avec le groupe hier soir, une explication avec l’entraîneur est au programme, non ?

Au moment où je vous parle, je suis à quelques minutes seulement de la ville de Tizi Ouzou. Je vais me présenter à l’entraînement pour reprendre avec le groupe et commencer la préparation pour le prochain rendez-vous de l’équipe en championnat mais je ne suis pas au courant de cette explication car à mon avis, je n’ai aucun problème ni avec l’entraîneur ni avec un autre membre de l’équipe.

A. H. 

«Non, je ne suis pas hypocrite, j’aime vraiment ce club»

«Le banc de touche ? Je suis prêt même à suivre les matchs de la JSK de la tribune, pourvu que l’équipe gagne»

«Sur le terrain on doit être comme des frères, en dehors du stade, chacun est libre de choisir ses amis»

«Pour que je quitte la JSK, on doit me chasser »

«Battre l’ESS pour enregistrer notre vrai départ en championnat»