le ministre des finances rassure et soutient que l’Algérie n’est pas en crise, mais en phase de gestion de contraction budgétaire.
Améliorer les services et les prestations douanières et fiscales en vue de rapprocher le citoyen de ses institutions, et bannir les mauvaises prestations, tel a été l’appel principal du ministre des Finances Abderrahamane Benkhalfa, en direction des éléments de l’administration fiscale et douanière, hier à partir de l’Institut algéro-tunisien de l’économie fiscale et douanière de Koléa.
A cet effet, le ministre est revenu longuement sur la nécessité d’amener les opérateurs économiques à faire confiance en ces institutions, et les considérer comme de vrais partenaires. «Les douanes et les impôts ne sont pas là pour vous taxer ou vous bloquer, ils doivent être des partenaires à part entière», explique le ministre. Et d’ajouter: «Nous voulons changer l’image des douanes et des impôts, dans le but de créer une collaboration efficiente pour asseoir un climat d’investissement à même d’opérer le changement économique escompté.» Sur le même chapitre, M. Benkhelfa insiste durant le cours inaugural qu’il dispensait aux étudiants algériens et tunisiens, que devant les défis économique qui attendent l’Algérie, le rôle des services de douanes et des impôts doit s’inscrire dans la continuité de la stratégie adoptée par les pouvoirs publics pour relancer l’économie nationale.
A ce titre le ministre précise que le plus important est de sortir de la dépendance des revenus issus de la fiscalité des hydrocarbures, en s’appuyant sur l’élargissement de l’assiette fiscale tout en maintenant les taux d’imposition. Pour ce faire, il est indispensable d’instaurer une stratégie forte de l’investissement, en vue d’opérer concrètement le principe de substitution aux hydrocarbures, et enfin une vision économique partagée par les administrations fiscale et douanière, et les acteurs économiques.

Concernant la chute vertigineuse du dinar ces derniers temps, le ministre explique que pour avoir une monnaie forte, il faut avoir une économique basée sur la productivité et la compétitivité. «C’est vrai que nous sommes sous une pression, mais c’est le cas de plusieurs pays, sauf que nous jouissons d’un sursis issu du fait que nous ne sommes pas endettés», précise-t-il. Dans ce sens, le ministre précise que cette équation peut paraître difficile, mais c’est le rôle de la Banque d’Algérie de valoriser les facilitations émises par l’Etat en vue de booster l’investissement et contribuer à améliorer le paysage fiscal en Algérie. Par ailleurs, questionné sur le lancement de bureaux de change, justement pour appuyer cette stratégie de consolidation des relations entre l’administration et les opérateurs économiques et afin d’éradiquer le marché informel de la monnaie, le ministre renvoie la balle à la Banque d’Algérie. Sur un plan général, M.Benkhelfa rassure et soutient que l’Algérie n’est pas en crise, mais en phase de gestion de contraction budgétaire. A ce sujet, il précise que durant les trois années à venir, cette stratégie doit aboutir à réaliser des résultats probants en matière de fiscalité ordinaire dans le but de permettre justement ce passage d’une économie de rente, à une économie diversifiée. En somme, le message du ministre des Finances était on ne peut plus clair: les mentalités et les comportements doivent changer. Il est impératif pour réussir cette sortie de crise, de lutter contre la bureaucratie, d’améliorer les services essentiels pour booster l’investissement, et redorer le blason des administrations douanières et fiscales, dans l’ultime but d’inciter les opérateurs économiques à faire confiance, contribuer, et accompagner les efforts des pouvoirs publics pour relever les défis actuels.