Bientôt le paiement électronique…
«En dépit du développement infrastructurel et technologique du pays, le paiement électronique reste très marginal.»
Malgré les avancées et les évolutions réalisées par notre pays, que cela soit en matière d’infrastructures ou dans le développement des entreprises, un retard est accusé dans le domaine du paiement électronique. Ce moyen de paiement moderne reste marginal avec seulement 3000 à 4000 TPE (terminaux de payement électronique). «Ce n’est pas normal qu’on soit à la 3G et qu’on soit dans les infrastructures les plus développées, mais quelqu’un qui se présente avec sa carte bancaire ne peut pas la faire fonctionner» a déploré, hier, l’expert financier et ex-délégué général de l’Abef, M.Benkhalfa, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, dans l’émission «L’invité de la rédaction».
Toutefois, M.Benkhalfa a soutenu que la crainte par les commerçants du contrôle fiscal et l’abondance du cash dans le secteur informel, empêchent le développement du paiement électronique en Algérie, c’est pourquoi, selon lui, l’installation d’une autorité de régulation, l’achèvement de l’architecture institutionnelle et technologique de la monétique, la conduite d’une action de communication avec les commerçants pour les rassurer sur «le secret bancaire» qui sépare les banques et les impôts, et aussi l’implication des banques dans la vulgarisation et le développement de ce mode de paiement constituent le moyen efficace pour développer ce système et combler le vide existant.
Il a aussi souligné que la poste a joué un grand rôle dans la familiarisation des Algériens avec la carte interbancaire. Or, cette dernière n’est utilisée que pour les opérations de retrait, alors qu’elle n’est pas faite uniquement pour cette opération.
M.Benkhalfa a déploré le fait que dans notre pays, on achète encore les tickets de transport en se présentant, alors que dans les autres pays du monde, on les achète par Internet.
S’agissant de la date de l’avènement et l’application de ce système de paiement, M.Benkhalfa estime que «nous pouvons y arriver dans les trois années à venir». Et parmi les avantages de ce nouveau mode de paiement figurent la diminution du cash, la réconciliation des secteurs formel et informel, ainsi que le confort, l’aisance et la sécurité apportés aux utilisateurs.
En outre, M.Benkhalfa a appelé à une réconciliation fiscale et un assouplissement des mesures anti-blanchiment d’argent. «Il faut aller vers une réconciliation avec le secteur informel, je plaide en faveur d’une flexibilisation des règles anti-blanchiment d’argent à l’entrée des capitaux». avant d’ajouter que «nous avons fait de la réconciliation politique avec le secteur informel, il faut la faire sur le plan économique aussi, nous ne pouvons pas continuer à vivre avec deux secteurs qui se regardent, qui d’ailleurs, l’un va impacter l’autre». M.Benkhalfa a aussi signifié que le secteur informel s’agrandit et à force d’une rigueur juridique, le risque qu’il contamine et prédomine le secteur formel est grand.
M.Benkhalfa a aussi déclaré: «Nous avons le taux de bancarisation le plus faible de la région, nous avons un point bancaire pour 24.000 habitants, et c’est très peu». Il a aussi déploré le fait que le secteur bancaire n’est plus une priorité, après qu’il l’ait été par le passé.
Par ailleurs, M.Benkhalfa a plaidé en faveur de l’application, dans les plus brefs délais, de la directive gouvernementale des 500.000 dinars.