Paisible ville côtière, la ville de Syphax, cet homme cultivé, fin politique mais surtout roi conscient de la nécessité d’indépendance pour la survie de son royaume, Beni Saf garde encore ses atouts. Le touriste y découvre des plages à perte de vue, une nature sauvage féerique et une ville magnifique.
Le fait d’être située sur la côte constitue un grand avantage, en ce sens que la nature lui offre ce qu’elle n’apporte pas ailleurs. Charmante, à l’exception du lieu-dit «falaise de Sagla», car inondée d’ordures, Beni Saf regorge de potentialités énormes dues pour la plupart, à sa position géographique et constitue, de ce fait, une véritable attraction touristique.
Ville de pêcheurs, cette bourgade qui a connu l’époque romaine, compte une population de 46.000 habitants et s’étend sur une superficie de 61 km2. Créée en 1883, comme commune, Beni Saf compte un littoral de 15 km avec de belles plages : Rachgoun, Madrid, La Marmite, Sidi Boussif et la plage du Puits.
Cette ville côtière sait en plus mettre en valeur ses richesses naturelles et devient ainsi l’une des villes côtières les plus importantes de la région. L’orientation stratégique a fait de Beni Saf une destination touristique et un haut lieu de loisirs, accueillant plus de 4 millions d’estivants. Elle offre un dépaysement garanti et une grande diversité. Nombreuses sont les potentialités touristiques et les opportunités de développement, à l’image de la ZET de Rechgoun qui s’étend sur 15 hectares. Néanmoins, face au déficit en matière de lits, les responsables du tourisme de la wilaya de Aïn Témouchent ne cessent d’interpeller les investisseurs. Cette région ne dispose que de 5 hôtels, de 6 camps de toile et d’une auberge.
NUITS BLANCHES
En cette période estivale, la ville ne connaît pas le sommeil. Connue pour la douceur de son climat, Beni Saf dispose de plages réputées. La ville de Syphax séduit et s’abandonne à tous ses prétendants, qui affluent par milliers de tous les horizons, en quête de fraîcheur naturelle. Elle dispose de cafés, crémeries et autres commerces et restaurants. Dans cette contrée, 24 heures permettront au visiteur de découvrir le charme et la beauté de cette région côtière, avec le coucher du soleil qui scintille de mille feux, à moitié caché par la belle et grande mer. Dans le ciel bleu azur, on peut voir le ballet de mouettes. Du haut des falaises, la Grande Bleue nous gratifie de son air frais agréable. Le long de ses avenues où l’on se balade allègrement, alors que les enfants profitent le soir de l’éclairage public pour disputer des matchs de football. Le même décor agrémente Rechgoun, distante de trois bornes de Beni Saf. Le long de ses plages, elle vit en cette période estivale de grands moments ambiants.
L’INFORMEL BAT SON PLEIN
Le marché locatif au niveau de la commune de Beni Saf est florissant. Tout est pris d’assaut. Bungalows, appartements privés, maisons, sont tous occupés durant cet été. Les prix oscillent entre 50.000 et 70.000 les deux semaines, selon l’espace et le lieu. En effet, la manque d’infrastructures hôtelières encourage le citoyen à s’investir dans ce créneau mais dans un cadre informel. «J’ai loué un simple garage et une pièce pour 55.000 DA , et c’est juste pour dix jours», lance un estivant d’El Bayadh.
Du côté du commerce, jeunes et moins jeunes s’y adonnent sans vergogne. Vendeurs de cacahuètes, de sandwich, de glace, de cigarettes… sillonnent à longueur de journée les plages
LE PORT DE PÊCHE MÉRITE MIEUX
A l’entrée du port, près de l’endroit où les bateaux de pêche, entourés par les mouettes, débarquent le poisson, résonne des voix à la criée. La production annuelle de ce port qui a vu une augmentation en embarcations qui sont aujourd’hui à plus de 192 entre chalutiers, sardiniers et petits métiers, est de plus de 14.000 tonnes. A cela, s’ajoute les exportations en crustacés dépassant parfois les 100 tonnes. La région est connue par l’importance de la production halieutique en poissons bleus, puisque les ressources halieutiques en Algérie sont constituées principalement de petits pélagiques, à savoir la sardine, la saurel, l’allache et l’anchois. Ainsi le port de pêche de Beni Saf, et malgré les difficultés notamment l’envasement, reste tout de même le plus important en matière de flottille et en capacités de production.
D’ailleurs, il sera procédé à la mise en place d’un chantier de réparation navale, un foyer pour pêcheurs, et un entrepôt frigorifique. Avec également une école de pêche qui lui est rattachée, le port de pêche de Beni Saf est une opportunité pour l’industrie de la pêche. A ce sujet, est-il expliqué, les responsables de cette wilaya misent beaucoup sur l’industrie de la pêche qui devra s’orienter de plus en plus vers un développement durable. C’est-à-dire viser la rentabilité et la compétitivité tout en respectant le potentiel des espèces exploitées, de leur habitat et de l’environnement marin, et surtout le respect des principes du développement durable.