Béni-Mansour (Boudjellil): Persistance de la pénurie d’eau

Béni-Mansour (Boudjellil): Persistance de la pénurie d’eau
algerie punérie d’eau

Les habitants de la localité de Béni-Mansour, dans la commune de Boudjellil, subissent depuis une semaine une pénurie d’eau sans précédent à cause d’une défaillance dans le système de distribution.

 

La situation risque de s’éterniser, d’autant plus que le rafistolage effectué quelques jours avant les fêtes de l’aïd, et qui a consisté en le colmatage de la conduite principale desservant le village n’a pas résisté longtemps à la pression de l’eau.

C’est donc par citernes que se ravitaille la population. Des dizaines de tracteurs proposent à partir de la commune voisine d’Ath-Mansour Bouira à 1500 dinars une citerne d’eau de 2500 litres.

Les habitants qui ont attendu vainement que la situation se rétablisse la veille de l’aïd ont vite fait de déchanter, la mairie n’ayant pas tenu sa promesse. La colère couve au sein de la population qui a averti les autorités par le biais de la brigade de gendarmerie d’une éventuelle contestation au cas où l’assemblée populaire communale n’agit pas pour mettre fin à son calvaire.

«Nous avons attiré l’attention des autorités qu’au cas où la commune n’intervient pas rapidement, le maire assumera seul les conséquences», révèle au Temps d’Algérie un citoyen de Béni-Mansour.

Notre interlocuteur n’écarte pas le recours à une action de rue afin d’attirer l’attention des autorités de wilaya, seules à même d’intervenir auprès de l’assemblée populaire communale.

«Outre le problème de vétusté de la conduite qui éclate en divers endroits, il y a une partialité flagrante en matière de distribution d’eau, dès lors que l’eau est rationnée pour certains quartiers du village, tandis que d’autres sont alimentés sans discontinuité», accuse un agent de l’APC chargé du programme de distribution d’eau.

Pour le fonctionnaire, cet état de fait a été rendu possible par l’absence de vannes, ou leur défection dans certains cas, au niveau de la conduite de distribution qui profite à certains quartiers.

Le chargé de distribution cite à titre d’exemple le quartier situé en amont de la brigade de gendarmerie, le quartier du stade, le quartier au-dessus du cimetière et la partie haute du village (Bourar).

Selon les dires de certains villageois, ces quartiers profitent de cette «manne» depuis de longues années, et les maires qui se sont succédé, bien que tenus au courant de cette irrégularité, ont fermé les yeux pour la simple raison qu’ils -les quartiers cités précédemment (ndlr) – constituent un vivier électoral pour les élus.

Cette accusation est d’autant plus vraisemblable qu’au moins des membres de l’exécutif de l’actuelle et de l’ancienne APC résident dans ces quartiers.

Et à l’approche de l’échéance des élections locales, il n’est pas à écarter une instrumentalisation de cette situation dans le but de garder à la tête du pouvoir local la même équipe, du moins les mêmes intérêts, aux commandes de l’assemblée populaire communale de Boudjellil depuis 1997.

Cette situation nourrit l’animosité entre les villageois et va parfois jusqu’à se manifester par des disputes.

L’année passée, à la même période, des voisins en sont venus aux mains tandis que d’autres, dépités par l’absence des autorités, se sont organisés pour réparer eux-mêmes les conduites ainsi que les vannes de distribution.

«Las d’attendre que le maire se manifeste, nous avons pris en charge l’ouverture de tranchées, l’achat des vannes ainsi que les services d’un plombier», affirme un habitant du village. L’initiative du wali visant à faire face aux pénuries d’eau et d’électricité par l’installation de deux comités «est salutaire, mais la solution définitive au problème d’eau vécu par la population de la wilaya réside dans le raccordement de toutes les communes au barrage de Tichy-Haf», préconisent les villageois.