Les enseignants contractuels, qui exigent leur intégration automatique, en faisant valoir leurs années d’expérience, ont cru trouver l’argument fatal pour faire plier la ministre de l’Education nationale Mme Nouria Benghebrit. Et cela en organisation ce qu’ils appellent « la marche nationale pour la dignité ». Ils ont démarré jeudi de Bejaia et comptent marcher sur Alger.
Mais Mme Benghabrit, qui se défend de toute obstination, explique qu’elle veut simplement appliquer ce que dicte la loi. Pour elle, « le recrutement direct des contractuels est impossible. La loi est claire et ne le permet pas », a-t-elle dit lors de la réunin jeudi avec les directeurs de l’Education. En revanche, la ministre a jugé que la proposition portant valorisation de l’expérience professionnelle des enseignants contractuels était « acceptable sur le principe ».
La question est actuellement discuté au niveau de la Direction de la Fonction publique, qui doit rendre sa réponse, au plus tard dimanche. Les « négociations avec la direction de la fonction publique sur la valorisation de l’expérience professionnelle des enseignants contractuels se poursuivent et les résultats seront connus dimanche prochain », a-t-elle précisé.
La ministre de l’Education attend une « réponse de la part de la fonction publique sur les modalités à mettre en œuvre pour concrétiser cette proposition sur le terrain ». Allusion au nombre de points relatifs à l’expérience professionnelle qui seront cumulés aux résultats des examens écrits et oraux. Dans un souci d’atténuer les appréhensions des contractuels quant à ce concours, Mme Benghebrit a tenu à les « rassurer » d’autant que « toutes les chances de réussite sont de leur côté », a-t-elle dit.
Pour rappel, un concours sera organisé le 30 avril prochain pour le recrutement de plus 28.000 enseignants pour les trois paliers (primaire-moyen-secondaire). Les résultats de l’examen écrit seront donnés le 12 mai, permettant aux candidats retenus de passer le test oral les 8 et 9 juin, alors que les résultats définitifs seront rendus publics le 30 juin. Les spécialités ont été élargies cette année à 28 nouvelles filières à l’instar des sciences politiques, des sciences de la communication, du droit, de l’économie et de certaines spécialités scientifiques.
Plus d’un millions de candidats, tous détenteurs de licences de l’enseignement supérieur se sont déjà inscrits sur le portail ouvert par l’office national des examens et concours. Mais vu le nombre limité de postes offerts, la crainte des candidats est de voir se multiplier des interventions. Ce qui viderait le concours de sa signification. Mme Benghebrit a donné sa parole pour que l’éthique soit de rigueur, elle a même menacé de sanctions toute tentative d’intervention.