Dans un climat de tension et de pourrissement dans lequel est plongé le secteur, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a décidé de convoquer les syndicats à une réunion de travail décisive qui aura lieu cet après-midi au siège du ministère.
Selon des sources syndicales, toutes les questions en suspens seront traitées, dont la question épineuse relative à la révision du statut particulier. Cette réunion importante marque le changement de stratégie de la tutelle vis-à-vis des partenaire sociaux, après la dénonciation du recours à la grève et les menaces de ponctions sur les salaires des grévistes. La réunion d’aujourd’hui est celle de la dernière chance pour le secteur : soit sauver l’année scolaire si des résultats positifs sanctionneront la rencontre, soit enfoncer le clou au grand dam des élèves et de leurs parents si le blocage et les divergences demeurent toujours de mise.
En tout cas, ministre, syndicalistes et parents d’élèves souhaitent que la réunion sera l’occasion d’aplanir tous les différents et d’aboutir à une issue définitive et consensuelle de la crise. Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) espère que cette rencontre inédite soit celle où le gouvernement, à travers la ministre de l’Education, accède aux revendications des travailleurs du secteur. « Je souhaite que cette rencontre sera positive et j’espère que la ministre a des solutions à proposer », souligne le porte-parole du CLA, estimant que logique du bricolage ne mène à rie. « Cette rencontre vient en plein conflits sociaux. Espérons qu’elle soit sanctionnée par des solutions concrètes pour stabiliser le secteur », déclare, pour sa part, Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest. Mais qu’est ce qui a poussé la tutelle à changer de stratégie et de méthode de travail ? Depuis sa nomination, Mme Benghebrit a privilégié les réunions bilatérales avec les syndicats qu’elle reçoit séparément. Ce style n’a rien donné, étant donné que la situation s’est aggravée après la création de l’intersyndicale qui regroupe sept syndicat et qui a paralysé l’école les 10 et 11 février dernier, suite à un appel à une grève nationale.
C’est justement cette grève commune des syndicats qui a amené la ministre à changer de stratégie, tant les revendications sont communes. Il faut donc les soulever dans une réunion où tous les représentants des syndicats seront présents. C’est ce qui donne le caractère décisif à la rencontre d’aujourd’hui .
l F. H.