Deux groupes de travail portant sur les cours particuliers payants et la violence en milieu scolaire ont été mis en place mercredi dernier au ministère de l’Éducation nationale. Objectif : trouver les voies et les moyens pour endiguer ces deux phénomènes.
Cette décision intervient à la suite d’une réunion entre la ministre de l’Éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit, et les représentants des syndicats et des associations des parents d’élèves, afin d’étudier les deux phénomènes dont souffre le secteur. Des cours particuliers payants sans aucune base juridique, d’abord. Cette pratique, qui a touché tous les cycles de l’éducation nationale, de l’avis du ministère de tutelle, “influe négativement sur l’égalité des chances entre les élèves et porte atteinte aux principes de l’Algérien en matière d’éducation, de savoir et d’obligation de la gratuité de l’enseignement”, selon un communiqué. La violence dans le milieu scolaire, ensuite. “Ce phénomène, très dangereux, met en péril la stabilité des établissements scolaires, nuit à la réputation de l’école et entrave sa bonne marche”, souligne la même source. Le département de Mme Benghebrit souligne, en outre, que l’organisation de ces rencontres s’inscrit dans le cadre du dialogue et de la concertation avec les partenaires sociaux, afin d’étudier ces deux phénomènes. D’où la mise en place de ces deux groupes de travail, destinés à définir les mesures à prendre à court et moyen terme, et par là même trouver les meilleurs moyens pour réduire l’impact de ces deux phénomènes. Cette réunion intervient à la veille des rencontres bilatérales entre la ministre de tutelle avec l’ensemble des syndicats des enseignants et des parents d’élèves, qui a pour principal ordre du jour la révision du statut particulier, décrié pour ses lacunes par les enseignants des trois paliers confondus. Il est attendu, en outre, de ces bilatérales des réponses de la tutelle aux autres doléances socioprofessionnelles, contenues dans les procès-verbaux des réunions précédentes signés en mars dernier. Il s’agit notamment de l’organisation d’un examen à la prochaine rentrée scolaire pour la promotion de 45 000 enseignants dans les trois cycles et le transfert systématique à d’autres postes pour les enseignants qui ne sont pas positionnés dans la grille actuelle. Des engagements qui ont permis au secteur de connaître une rentrée scolaire apaisée, comme l’a souligné la ministre de l’Éducation nationale, qui s’est félicitée “du grand sens de responsabilité” dont ont fait preuve les dix syndicats lors de la dernière réunion avec la tutelle.
C’est donc de l’issue de ces réunions initiées par la tutelle avec les partenaires sociaux avant la rentrée scolaire 2015-2016 que dépendra la situation à venir du secteur. Les syndicats de l’éducation, qui s’étaient engagés, alors, à garantir “une rentrée scolaire sereine”, vont-ils prolonger leur trêve ? C’est là la question qui taraude les esprits de la famille de l’éducation et dont la réponse dépendra de la capacité de la tutelle à tenir ses engagements. Un pari difficile dans la conjoncture actuelle, certes, mais le secteur de l’éducation est l’un des rares à ne pas à être touché par les effets de la crise. Mme Benghebrit pourrait, à l’occasion, procéder à des effets d’annonce, comme la titularisation de tous les enseignants avant fin 2015.