Pas de rachat au baccalauréat cette année. La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, l’a confirmé.
S’exprimant, samedi dernier, en marge de la cérémonie de commémoration du 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution, la ministre a été catégorique : « Le rachat est exclu pour l’instant ». Elle a expliqué que le baccalauréat est l’examen le plus important pour lequel on a « l’obligation » et le « devoir » d’assurer la crédibilité. La première responsable du secteur a fait savoir, comme solution de rattrapage, qu’il sera question, cette année, de valoriser l’effort mené par l’élève durant toute l’année scolaire à travers la prise en compte de sa fiche d’évaluation continue. Précision de taille : ne sont concernés par cette mesure que les élèves qui ont obtenu le bac, notamment ceux ayant la moyenne de 10. La fiche d’évaluation aura pour effet d’« améliorer le choix de ces derniers au niveau de l’enseignement supérieur », explique la ministre. C’est pourquoi elle a estimé qu’il est essentiel pour les élèves de suivre les leçons jusqu’à la fin de l’année scolaire. « Mon objectif, c’est de développer une culture de valorisation du travail », dit-elle. Qu’en pensent les syndicats ?
« Un non-sens », a souligné le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba. Pour lui, la ministre doit expliquer davantage sa démarche qui reste à la fois « vague » et « confuse ». Pour lui, cette mesure prise d’une façon unilatérale, sans la consultation des partenaires sociaux, n’ajoutera rien de meilleur en matière d’organisation de l’examen du baccalauréat. De ce fait, il a estimé que la tutelle doit penser comment à organiser les choses au sein de son secteur avant de penser à celui de l’enseignement supérieur. Idem pour le secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA). Achour Idir a soutenu que la ministre n’a pas innové en matière d’organisation des examens qui est toujours la même. « D’autant que, a-t-il remarqué, le calcul du bac ne subira aucun changement ».
Il faut dire que la question de la modification de l’organisation des examens de fin d’année, notamment le bac, a été évoquée avec acuité l’année dernière. Des syndicats plaident pour le retour du rachat, d’autres proposent l’organisation d’une deuxième session pour donner une deuxième chance aux élèves, alors que certains suggèrent l’organisation d’épreuves anticipées.
Amokrane H.