La ministre de l’Education
La ministre s’en est prise aux médias, les accusant d’être à l’origine de l’amplification de la situation qui a prévalu dans son secteur ces derniers jours.
C’est d’un ton rassurant qu’a présidé la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, le Forum des citoyens du groupe de presse Ouest Tribune. Abordant le sujet d’actualité, la ministre est allée droit au but en déclarant que «le spectre de l’année blanche est écarté». Une telle annonce est, vraisemblablement, destinée aux candidats des examens du baccalauréat. C’est du moins ce qu’elle a laissé croire quand elle a expliqué que «le retard accusé dans les cours, ne dépassant pas en tout 10 jours, est rattrapable». Pour la ministre, rien n’est donc perdu.
Des efforts supplémentaires seront fournis en vue de mettre à jour les cours ratés. En plus des compact disques (CD) mis en place par le ministère de tutelle, Benghebrit est plus que déterminée à aller de l’avant dans sa logique, en mobilisant le personnel de l’éducation durant la période de son congé trimestriel, les vacances de printemps. Elle a annoncé en ce sens que «des cours de soutien aux candidats de la terminale seront donnés durant les vacances de printemps. «Toutes les mesures ont été prises en vue de rattraper les cours perdus», a-t-elle affirmé avant de s’en prendre aux médias, les mettant à l’index d’être à l’origine de l’amplification de la situation qui a prévalu dans son secteur ces derniers jours. «C’est devenu comme une ritournelle», a ricané un journaliste expliquant que «la presse et les journalistes sont souvent les proies faciles des responsables hiérarchiques lors des situations de crise». Benghebrit, telle que connue dans la wilaya d’Oran, en ayant dirigé pendant de longues années le Crasc, est tout d’abord didactique dans ses interventions en abordant scientifiquement, tout en argumentant fortement son sujet.
Sa position prise à l’encontre des journalistes est donc sa dernière «innovation» consistant en la remise des CD aux élèves du cycle secondaire. Une telle mesure a, en un laps de temps record, constitué les sujets dominants des débats sur la Toile, notamment le Facebook. C’est fort probablement ce qui lui a valu sa sortie contre les journalistes en les tenant pour responsables de l’aggravation de la situation lorsque les journalistes ont rapporté fidèlement ses propos ainsi que ceux des meneurs de la grève dont le principal gréviste, le Cnapest. C’est d’ailleurs d’un ton étonnant que la ministre a défendu sa dernière «trouvaille», en affirmant que «les établissements scolaires sont dotés de l’outil informatique permettant d’assister les élèves». «Je me demande pourquoi tant de tapage médiatique? a-t-elle fini par lâcher avant de revenir encore une fois à son sujet en lançant ingénieusement tant de diatribes vis-à-vis du système éducatif recommandé durant les 10 dernières années.
D’ailleurs, elle juge que le secteur a vécu une situation «catastrophique durant les 10 dernières années», a-t-elle souligné, expliquant que «pour des raisons futiles, le secteur de l’éducation a été cassé par la multiplication des mouvements de grèves». De tels propos ont été sur le champ suivis par l’annonce d’un traitement de choc qui sera préconisé dans les jours à venir. Ce traitement, tel qu’envisagé par Nouria Benghebrit, porte dans ses visées la stabilité de l’école. Qu’à cela ne tienne, tant que le Cnapest a fini par céder en annonçant la fin de son mouvement la veille du départ des élèves en vacances. Cette annonce, aussi bien ironique
qu’heureuse, constitue, elle aussi, un autre sujet dominant des débats locaux!