Benflis : « Si je ne suis pas élu et qu’il n’y a pas de second tour, je ne reconnaîtrai pas ces élections »

Benflis : « Si je ne suis pas élu et qu’il n’y a pas de second tour, je ne reconnaîtrai pas ces élections »

Le candidat à la présidentielle du jeudi prochain, Ali Benflis a menacé de ne pas reconnaitre le verdict des urnes s’il n’y a pas de second tour. Il est allé jusqu’à soutenir que « si je suis pas élu et qu’il n’y a pas de second tour, je ne reconnaîtrai pas ces élections » avant de souligner qu’en cas de fraude « je ne peux pas dire à mes soutiens de l’accepter » et « ce sera au pouvoir de les convaincre ».

Ali Benflis, qui s’exprimait dans un entretien accordé au journal français Le Monde à paraître demain mercredi, a déclaré que « si l’élection se passe normalement, j’accepterai le verdict du peuple, mais la fraude a déjà commencé ». Pour étayer ses dires, il a affirmé que « quand j’ai déposé mon dossier de candidature au Conseil constitutionnel, j’ai produit les deux conditions requises, bien qu’une seule soit nécessaire: la signature de 600 élus et de 60.000 citoyens,et bien plus même. Le président- candidat, nous dit-on, en a fourni 4millions, réunies en quarante- huit heures… C’est impossible ».

Selon Benflis la seule possibilité pour réunir autant de signature en si peu de temps c’est qu’ »on a pris les listes d’état civil des communes et on s’est mis à les reproduire à l’insu des intéressés. Si cela se trouve, il se pourrait même que j’y figure! Des élèves sont revenus chez eux avec des formulaires d’inscription. On a même instrumentalisé l’école ».

A la question que fera-t-il pour contester les résultats au lendemain du scrutin du 17 avril, il a confié que « les vents dominants me donnent le statut de favori. Si la fraude gagne,si je suis pas élu et qu’il n’y a pas de second tour, je ne reconnaîtrai pas ces élections programmées » avant d’avertir qu’ »l y a une jeunesse décidée à vivre dans une démocratie, une nouvelle Algérie. Je suis un homme politique, un pacifiste. Mais je ne peux pas dire à tous mes soutiens d’accepter la fraude. Ce sera au pouvoir de les convaincre ».

Revenant sur le 3e mandat de Bouteflika, Ali Benflis a soutenu que « nous aurions dû avoir des élections normales en 2009, avec un nouveau président, et l’Algérie aurait avancé. Non seulement, nous avons eu un troisième mandat du président Bouteflika, mais aujourd’hui, on nous dit: c’est le quatrième ou la fin du monde! C’est aberrant ».

Il n’a pas manqué l’occasion pour critiquer le candidat sortant à propos de ses déclarations sur la déroulement de la campagne électorale faite au chef de la diplomatie espagnol en affirmant que « dois-je rappeler au président candidat que ces élections sont une question algéro-algérienne? Je suis profondément gêné d’entendre un président-candidat fatigué, mal informé, s’exprimer de la sorte devant un ministre d’un pays voisin et ami ».