Benflis rejette la prochaine révision de la Constitution et la considère comme « un leurre »

Benflis rejette la prochaine révision de la Constitution et la considère comme « un leurre »

L’opposition, confinée jusque-là à Alger, tente une sortie à l’Ouest du pays, pour se désenclaver. Précisément à Oran où le parti El Fadjr Djadid, de Tahar Benbaibeche organisait une conférence. Etaient présents au premier rang, Benflis, Benbitour, Ahmed Adhimi, Abdelaziz Rahabi, Soufiane Djilali et Nouredine Bahbouh.

Ali Benflis, en attendant de compléter le dossier d’agrément de son futur parti, a profité de cette conférence pour se donner une visibilité médiatique et affirmer une présence sur le terrain. Il a réservé ses premières paroles à Amar Saâdani tout en se gardant bien de le citer, au moment où ce dernier tenait dans la même ville une rencontre avec ses militants. « L’ambassade de l’UE a pris contact avec moi par téléphone pour me demander un rendez- vous, ils m’ont rendu visite à ma permanence. L’UE a signé un accord d’association avec l’Algérie » se justifiera t-il. Une réponse au patron actuel du FLN qui lui déniait toute légitimité pour être reçu par la délégation de l’UE.

Cette mise au point étant faite, Benflis en vient à « l’essentiel », à savoir la révision de la Constitution, projet confirmé par le président Bouteflika dans un récent message adressé à des responsables des Conseils constitutionnels africains réunis à Alger « Il y a cinq jours nous avons pris connaissance d’une lettre émanant semble-t-il du premier responsable du pays, et Dieu seul le sait si elle émane bien de lui, parlant de la révision de la Constitution. Une lettre adressée à un conseil africain et qui n’est concerné ni de près ni de loin, il s’agit là ni plus ni moins que d’un mépris envers un peuple et sa souveraineté » soulignera t-il non sans une certaine ironie dans le propos.

Pour lui, ce message lu est « une nouvelle preuve de la vacance du pouvoir et qu’un tel projet exigerait que le chef de l’Etat s’adresse lui-même à son peuple et lui explique tous les contours et ses intentions. » Mais en dépit de cette annonce faite, selon lui en réponse aux interrogations de la presse, Benflis est convaincu que le pouvoir n’a pas une vison claire de ce qu’il faut faire.

« Le pouvoir est dans l’impasse »

Pour Benflis, les tergiversations relatives à ce projet sont une autre preuve que « le pouvoir est dans l’impasse ». Enfant du système, mais en rupture de ban, Benflis estime que ce projet de révision n’est ni plus ni moins qu’une manœuvre dilatoire, une façon pour le « pouvoir de chercher à gagner du temps ».

Le candidat à la dernière présidentielle reviendra sur la dernière révision de 2008 pour dire qu’elle avait consacré « le pouvoir personnel et absolu ». Se mettant sur la même ligne que la CNLTD, il considère la révision constitutionnelle comme une non priorité. Évoquant le « Pôle du Changement » nom provisoire de sa future formation politique, il explique qu’il « n’est pas dans l’optique d’un processus de construction d’un camp contre un autre, nous partageons les aspirations de ce qui est bon pour notre peuple et la prospérité de notre nation. Nous prônons le dialogue pour parvenir à un consensus national avec un objectif commun sortir le pays de sa crise ».