Benflis promet de libérer les services de sécurité «Ils n’ont pas à faire le travail des politiques»

Benflis promet de libérer les services de sécurité «Ils n’ont pas à faire le travail des politiques»

Les N’memchas de Tébessa ont accueilli aujourd’hui le candidat indépendant aux élections présidentielles, Ali Benflis. La salle omnisports dans laquelle il s’est adressé à ses hôtes était essentiellement composée de jeunes.

Et comme Tébessa est une région frontalière, il était évident que le sujet de la contrebande s’invite au meeting du postulant à la candidature suprême. M. Benflis a admis que ce fléau existait bel et bien au niveau des frontières Ouest et Est du pays. « Mais cela n’est pas propre à notre pays », précise-t-il en s’en allant expliquer les raisons qui poussent, notamment les jeunes à s’adonner à ce trafic.



« On ne vous a pas fourni des postes d’emplois ni de logements. L’écrasante majorité de ces jeunes n’ont pas le sou pour se payer un café. Comment alors s’étonner qu’ils recourent au trafic et à la contrebande », justifie l’orateur. Lequel ajoutera qu’il avait fait, en dix ans le tour du pays et que là où il a été il a fait le même constat. « Celui d’une Algérie qui sombre dans l’errance en raison de la mauvaise gestion des affaires de l’Etat. Celui d’une Algérie qui s’est transformée en propriété d’une minorité au détriment de la majorité. Et des jeunes qui n’ont d’autres perspectives que de suicider en se pendant ou alors en se jetant à la mer pour se faire dévorer par les requins. « Tout cela, dira-t-il, parce que nous avons des responsables qui ne savent pas écouter le peuple et les jeunes»

En revanche, renchérit-il, au lieu de trouver des solutions aux problèmes objectifs qui sont posés, ils recourent à la répression. Les gendarmes et les policiers se retrouvent contraints de mener une mission qui incombe aux politiques. «Le tout sécuritaire est loin de constituer une solution ». Pour Ali Benflis, les gouvernants en place trouvent tout de suite des raccourcis. Au lieu, par exemple « de s’en prendre aux contrebandiers du carburant qui ont réussi à prendre la fuite, ils s’attaquent, selon lui, aux stations d’essence dans le but des les appauvrir et mettre les employés au chômage. Il qualifie cette pratique «de peine collective. Alors que, ajoutera-t-il, le code pénal prévoit que la peine est individuelle. Le candidat s’est engagé à libérer les services de sécurité (gendarmes et policiers) de « la sale besogne qu’est de réprimer le peuple en les confinant dans leur mission essentielle qui est la protection des biens et des personnes ».

Il reviendra sur les retraités de l’ANP et promet d’ouvrir le dossier, s’il est élu avec le ministère de la Défense et prendra des mains d’un homme âgé une pancarte où l’on pouvait lire la revendication des anciens combattants algériens au Moyen Orient.

Benflis explique les raisons de sa candidature

« Je ne me retirerai pas des présidentielles». Ali Benflis est catégorique. Pas question pour lui d’abandonner la bataille du palais d’El Mouradia, même si, comme il l’a affirmé à partir de Aïn Defla, dans l’une de ses bourgades (Zeddine) qui a abrité la première réunion qui a présidé à la constitution de l’OS (Organisation secrète) en 1948, que des proches ont tenté de l’en dissuader en exerçant des pressions sur lui.

« Je sors de l’école du patriotisme, dira-t-il et j’estime que cette élection est décisive tant les défis sont grands. Il dira que le pays est menacé dans son intégrité en raison de la détérioration de la situation sécuritaire à nos frontières (crise du Sahel). Il faut sortir le pays de la crise, lance-t-il en affirmant qu’il a un projet de société pour ce faire. Il n’ira pas avec le dos de la cuillère à l’encontre des concepteurs des quatre lois fondamentales qu’à connues le pays. « Ce sont des constitutions de règlement de comptes», a-t-il insisté. « Je suis venu en rassembleur, je veux renforcer la réconciliation nationale en n’excluant aucun acteur politique, personnalité ou société civile». En d’autres termes, Ali Benflis se pose comme l’unique alternative à la sortie de crise du pays.

De notre envoyée spéciale à Ain Defla et Tébessa Faouzia Ababsa