L’ancien chef de gouvernement algérien Ali Benflis, candidat à l’élection présidentielle du 17 avril, a estimé qu’ »il faut traiter en priorité la décomposition de notre système politique. Il a atteint ses limites, a conduit le pays dans l’impasse et met en péril la stabilité de l’Etat et la cohésion de la nation. Il doit céder la place à une alternative démocratique réelle ».
S’exprimant dans un entretien publié par le magazine Jeune Afrique, Benflis appelle à une « alternative démocratique » et promet une nouvelle constitution pour « rétablir l’équilibre des pouvoirs » en cas de victoire.
Benflis dénonce aussi « la dérive des institutions, la perdition économique, la désagrégation sociale et la généralisation de la corruption » en Algérie.
Le candidat promet de soumettre un projet de révision de la constitution « en ouvrant un dialogue national » pour parvenir à un consensus. « Cette constitution rétablira l’équilibre des pouvoirs.
L’exécutif gouvernera dans les limites prévues par la constitution, le parlement légiférera et enquêtera, et la justice sera affranchie des interférences et des injonctions », promet-il, en précisant que cette nouvelle constitution serait adoptée par voie référendaire.
Interrogé par le magazine sur ses motivations, dix ans après sa défaite au scrutin de 2004, Benflis, 69 ans, répond: « Nos voisins empruntent, certes dans la douleur, le chemin du changement. Dans ces conditions, l’Algérie ne peut rester un îlot d’anachronismes politiques et de gouvernance obsolète. Ma motivation reste donc d’œuvrer à la mettre sur la voie d’un changement, apaisé et ordonné ».