Benflis n’ira pas aux consultations de Bensalah

Benflis n’ira pas aux consultations de Bensalah

NAZIM BRAHIMI

Ali Benflis n’ira pas aux consultations que mènera, demain, le chef de l’Etat par intérim autour de l’instance chargée de la préparation et de l’organisation de l’élection présidentielle, prévue par le pouvoir politique le 4 juillet, alors que le rendez-vous est désapprouvé par l’ensemble de la classe politique.

Dans sa réponse à l’invitation de Bensalah, et rendue publique hier, l’ancien chef de gouvernement a mis en évidence «le fossé qui sépare la gouvernance politique actuelle du pays, du peuple algérien ». Pour M. Benflis, « la révolution démocratique pacifique, en marche dans notre pays, n’a manqué ni de clarté ni de force dans l’expression de ses attentes et de ses aspirations ». Critiquant l’attitude des autorités, M. Benflis conclut à « une immense divergence entre cette gouvernance politique et la révolution démocratique pacifique qui suit son cours inexorable».

Il a relevé que cette divergence se manifeste à trois titres. A un premier titre, la révolution démocratique « s’honore, revendique avec force le départ d’un régime politique, dont notre peuple a souffert d’une manière indicible », a-t-il estimé. Pour lui, « la démission de l’inspirateur et l’architecte de ce régime politique ne peut, en aucune façon, s’assimiler à une fin du régime politique lui-même ». Bien au contraire, « ce régime politique perdure avec ces figures emblématiques qui restent aux commandes des principales institutions constitutionnelles, en l’occurrence la Présidence de l’Etat, l’APN et le Gouvernement », a-t-il fait remarquer.

Il a fait savoir à son destinataire que « la révolution démocratique pacifique ne s’est pas mise en marche pour le départ d’un homme, qui a porté au plus haut point le culte de l’homme providentiel et le pouvoir à vie ».

A un deuxième titre, M. Benflis a réaffirmé son constat, selon lequel « le pays est dans une impasse politique », estimant que le peuple algérien « réclame que la Présidence de l’Etat, la présidence de l’APN et le gouvernement soient confiés à des mains en lesquelles il puisse placer sa confiance… » Pour lui, il ne s’agit pas là d’une « revendication ordinaire » mais d’une exigence, dont la satisfaction aiderait à sortir le pays de l’impasse politique actuelle, à introduire de l’apaisement et de la sérénité dans les cœurs et dans les esprits et à fournir un déclic au règlement de la grave crise.

M. Benflis a estimé, catégorique, à un troisième titre de réponse, que « l’heure n’est pas aux consultations sur l’instance de préparation et d’organisation des élections », expliquant que « cette heure viendra dans le cadre d’un règlement global de la grave crise actuelle ». Il a estimé que « la création de cette instance ne fera pas avancer la recherche d’un tel règlement d’un iota » et qu’elle

« substitue l’accessoire à l’essentiel ».