L’ancien candidat à la dernière élection présidentielle, Ali Benflis, a accusé mardi le gouvernement de mentir sur la crise du pétrole en minimisant ses effets sur l’économie du pays.
« Nous attendons de lui (le gouvernement) qu’il cesse de vouloir anesthésier nos concitoyens en prétendant que la crise énergétique n’aura pas de répercussions d’une exceptionnelle gravité sur notre pays », a déclaré M. Benflis lors d’une conférence de presse.
Observant que les « recettes pétrolières s’effondrent de moitié », il a jugé que le gouvernement devrait dire »avec franchise et rigueur quel est l’objectif global d’économies que le pays devra viser pour compenser cette perte considérable de recettes ».
Pour rappel, au début de décembre dernier, le ministre des Finances Mohamed Djellab avait assuré que les équilibres financiers du pays ne seraient pas affectés par la chute des cours du pétrole car, avait-il expliqué, le gouvernement dispose de mécanismes à même de faire face à ce genre de situation, notamment ses réserves de change. Ces dernières ont baissé de 8 milliards de dollars en trois mois, entre fin juin et fin septembre.
Pour faire face à la chute des prix de l’or noir, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé fin décembre le gel des recrutements dans la fonction publique et le report des grands projets ne revêtant pas un caractère urgent.
Pour Benflis, le gouvernement n’a qu’un seul plan d’urgence: « il consiste à vider les caisses des réserves de change et du Fonds de régulation des recettes (FRR) ».
Depuis des années, l’Algérie calcule son budget sur la base d’un baril à 37 dollars. Le surplus va au FRR qui finance le déficit et tous les programmes spéciaux du gouvernement.