Benflis: “Il y a trois murs à franchir”

Benflis: “Il y a trois murs à franchir”

«La partie invitante à ce dialogue doit être d’une autorité morale et politique incontestable et irrécusable.»

Dans sa contribution sur le dialogue national, le président de Talaie El-Hourriyet, Ali Benflis, estime que «le dialogue national n’est pas seulement une nécessité. Il est d’une urgence absolue…». «Dans ce contexte, la partie invitante à ce dialogue doit être d’une autorité morale et politique incontestable et irrécusable», dit-il. Pour Benflis «le cadre du dialogue(…) doit consister en une sorte de feuille de route, assurant au pays une continuité institutionnelle transitoire, jusqu’à l’élection du prochain président de la République».

Il y a, enfin, l’objectif précis de ce dialogue. Il s’agit de l’élection du président de la République dans des conditions qui lui confèrent toute la représentativité, la crédibilité et la légitimité…». Il a soutenu qu’ «une crise qui dure est toujours dangereuse. Chaque jour qui passe apporte son lot de complications qui rendent son règlement plus problématique et plus complexe». «Lorsque je pense à la crise actuelle, c’est immanquablement un alignement de trois murs, qui se forme dans mon esprit», a-t-il noté.«Il y a ce premier mur: il s’agit de l’application stricte et intégrale de l’article 102 de la Constitution. Cet article avait toute sa pertinence pour organiser constitutionnellement la déclaration de vacance de la fonction de président de la République.

Le reste du dispositif qu’il met en place pour pourvoir à cette situation de vacance entre, par contre, en conflit frontal avec les revendications légitimes de la révolution démocratique pacifique en marche…», est-il soutenu.

Toutefois, «le franchissement dudit mur, ne dépend que d’une volonté politique claire et résolue.(…) Son levier se trouve dans l’hybridation politique et constitutionnelle que permet la mise en oeuvre combinée des articles 102, 7 et 8…».

Il y a un deuxième mur qui se profile à l’horizon: avec le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle auprès du Conseil constitutionnel dès le 23 décembre, le processus électoral effectif entamera sa marche. Alors même qu’aucune condition exigible pour la bonne tenue de l’élection présidentielle n’a été remplie…». «Si ce constat est établi comme la raison d’Etat le commande, l’élection présidentielle devrait être reportée (…).

Un accord sur ce report (…) devrait intervenir avant la date fatidique du 23 mai courant. Au-delà de cette date, ce n’est pas un, mais deux processus électoraux qui auront été annulés en un peu plus d’un mois…», a-t-il fait savoir. «Il y a, enfin, un troisième mur: c’est l’échéance du 9 juillet prochain, avec l’arrivée à son terme de la période de 90 jours nécessaires à l’élection d’un nouveau président de la République, conformément à l’article 102 de la Constitution.

Ce troisième mur viendra s’ajouter aux deux précédents et c’est à une course d’obstacles que le pays devra se livrer», peut-on lire sur ce document. «Ici, l’alternative est visible à l’oeil nu. Ou bien, (…), un nouveau président de la République aura été élu dans une opération à marche forcée… Ou bien l’élection, (…), n’aura pas eu lieu et nous serions alors, (…), confrontés au vide institutionnel et constitutionnel…».