Benflis dénonce « la vacance du pouvoir » et accuse Bouteflika de ne se soucier que sa propre personne

Benflis dénonce « la vacance du pouvoir » et accuse Bouteflika de ne se soucier que sa propre personne

C’est un Ali Benflis extrêmement virulent contre le président Bouteflika, mais sans jamais le citer qui a rencontré la presse pour lui souhaiter la bonne année, à l’occasion du nouvel an 2015, du Mawlid Enabaoui et Yennayer.

Ces trois anniversaires constituent pour lui une halte pour poser un regard critique sur la situation politique du pays. Un pays qu’il décrit en situation de crise profonde dont il impute la responsabilité au présient Bouteflika qu’il juge incapable de diriger un pays à cause de son « invalidité ».

Pour lui, l’Algérie est dans une situation d’impasse « dans laquelle un régime politique finissant veut la maintenir ». Mais il propose aussi une alternative : la voie de la réforme et du renouveau qu’offre, selon lui « une opposition nationale, unie, clairvoyante et déterminée ».

Pour l’ex candidat à la présidence, l’Algérie a aussi un choix entre « un régime politique qui lie le devenir de toute une Nation au destin d’un pouvoir personnel et un régime politique où le peuple se réapproprie la maîtrise de sa propre destinée et avec elle celle du pays qui est le sien ; le choix, enfin, entre un régime politique dont la nature est associée à l’immobilisme et à la régression et un régime politique porteur de perspectives d’avenir et de motifs d’espoir ».

Ces deux choix étant posés, Benflis invite ensuite les journalistes à revisiter avec lui ses dernières déclarations politiques en avouant à regret que le temps lui a finalement donné raison. Au sujet de la présidentielle d’avril 2014, il a précisé qu’ « elle n’a pas servi à élire un Chef d’Etat mais à reconduire une vacance du pouvoir.

Même constat par rapport aux institutions du pays :« j’ai déclaré, aussi, que face à une telle situation inédite tout ce que compte notre pays comme institutions, comme administrations et comme structures de toutes sortes seront plus occupées à gérer cette vacance du pouvoir qu’à assurer une saine gestion des affaires publiques ».

Cette vacance qu’il met en relief à travers un usage itératif du mot dans sa longue déclaration a selon lui « aggravé la crise du régime » en mettant en danger la pérennité de l’Etat national, la cohésion de la Nation ainsi que la stabilité et la quiétude de notre société ». Benflis considère que la crise de régime s’est aggravée à un rythme « difficile de soupçonner ou de prédire ».

Première source de cette crise « la vacance du pouvoir qui devient, de son point de vue « de jour en jour plus ingérable y compris pour ceux qui ont fait de sa seule gestion leur priorité absolue et leur objectif ultime ». Implacable, il juge que « le pays n’a plus de guide; il n’a plus de visibilité quant à son devenir ». L’une des conséquences de cette vacance est son impact sur l’action de l’exécutif dont sont pointés « l’incohérence, les contradictions ou les inopportunités des décisions prises ».