Benflis dans un meeting à Blida, « La police aura son syndicat »

Benflis dans un meeting à Blida, « La police aura son syndicat »

«Le peuple veut Benflis son président», entonne en choeur une salle chauffée à blanc.

Lors de son troisième meeting électoral, le candidat Ali Benflis a prôné, s’il est élu le 17 avril prochain, de permettre la création d’un syndicat pour les policiers.

Une promesse figurant déjà sur son programme de campagne de 2004 qu’il a réitérée hier. «J’ai plaidé pour ce syndicat même en 2004, une période marquée par un climat politique qui était électrique, en revanche aujourd’hui, cela est plausible car l’atmosphère est relativement apaisée», a-t-il soutenu à Blida, dans une salle pleine à craquer de ses partisans. Aux retraités, «une catégorie marginalisée et réduite à la misère après une vie laborieuse au service du pays», M.Benflis a promis une conséquente augmentation de pension.

La «blague» et les propos diffamatoires de l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal sur les Chaouis, revient telle un leitmotiv dans la bouche du candidat Ali Benflis durant ses trois premières sorties électorales. «On ne gère pas le pays avec des blagues et des insultes», n’a-t-il cessé de répéter.

«Le terme (fakhamatouhou), est totalement révolu et obsolète. Seul le Bon Dieu est digne d’ en porter ce nom», a-t-il lancé en guise d’une pique à son rival le candidat président parmi les cinq autres aspirant à la magistrature suprême. Cela n’a pas manqué de déclencher l’applaudimètre dans la salle de conférences de la maison de jeunes du centre-ville. «Chaâb yourid Benflis président» littéralement «le peuple veut Benflis son président», entonne en choeur une salle chauffée à blanc.

Celui qui se présente en vrai outsider de cette course au Palais d’El-Mouradia, fait remarquer que son cheval de bataille, à savoir l’élaboration d’une Constitution consensuel est d’ores et déjà enfourchée par ses concurrents. Cela sonne comme une réplique à la dernière lettre de Bouteflika aux Algériens où il promet des réformes constitutionnelles en cas de réélection. Mais, pour M.Benflis «on ne peut pas faire en 5 ans ce qu’on n’a pas pu faire en 15 ans». «Je ne suis pas seul», souligne-t-il depuis le début de la campagne. «25 partis et près d’une quarantaine d’associations me soutiennent sur la base de mon programme», fait-il encore savoir. Sans radicaliser son discours, Ali Benflis lénifie ses critique en évoquant le bilan des trois mandats présidentiels du président sortant. Alors que les membres de la coalition pour le boycott l’appellent sans cesse à se retirer de la course, l’ ancien chef de gouvernement Ali Benflis, a indiqué qu’ «il partage le même combat pour l’enracinement de la démocratie avec ce groupe qui appelle à bouder les urnes, quoi qu’il diverge avec eux uniquement sur la manière de le faire».

Ali Benflis qui tâte le terrain durant ses premiers meetings, voue continuellement aux gémonies la situation globale ou le statu quo général auquel est parvenue l’Algérie d’aujourd’hui.

«La décomposition du système politique qui a atteint ses limites», «des institutions vidées de leur substance, l’échec économique, la misère sociale et la généralisation du phénomène de la corruption», sont autant d’éléments structurant le constat du candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2004. Le statu quo et le fait accompli sont tels que Benflis qualifie cette situation d’«un début de privatisation de l’Etat et de ses institutions». De fil en aiguille, l’ex-ministre de la Justice plaide pour le changement pacifique et ordonné en proposant pour alternative, à chaque occasion qui lui est offerte, son projet intitulé «Renouveau national». Il a promis encore hier, une nouvelle Constitution pérenne et Consensuelle. «Un projet de révision qui sera élaboré par l’ensemble des forces actives, acteurs politiques, société civile et même les opérateurs économiques», explique-t-il. «Ce beau monde qui participe à un dialogue national, aura le temps qu’il faut pour parvenir à un consensus», fera-t-il savoir. Cette loi fondamentale qui mettra un terme à la culture de la constitution-costume sur mesure en faveur du maître du moment, déterminera des gardes-fous à l’exécutif qui s’immisce actuellement dans tout. A travers le rétablissement de l’équilibre des pouvoirs, l’exécutif se chargera de ses missions spéciales dans les limitesde la loi».

Les parlementaires seront libérés du joug de l’exécutif, légiféreront et enquêteront à leur guise en tant que représentants du peuple, indique-t-il. La justice sera indépendante et délivrée des interférences et des injonctions», promet-il. Toutefois, «si rien ne va à l’école, la santé, la Cour des comptes…, la responsabilité incombe au pouvoir en place pas au personnel ou cadres de ses secteurs». L’ex-chef de Gouvernement qui refuse de faire siens les qualificatifs «sinistrée» et fabrique de terroristes» ou l’«incompétence», «médiocrité» à l’égard de l’école et les magistrats, il promet aux enseignants, aux personnels paramédicaux, les jeunes… de meilleures considérations et prise en charge. Par ailleurs, il affirme qu’il est pour le vrai multipartisme et la pluralité syndicale jusqu’à la moelle. Enfin, il fait constamment référence aux héros de la guerre de Libération, Houari Boumediene, Rabah Bitat…, des hommes exemplaires dont il convient de s’inspirer.