Benflis aux béjaouis: « Vous êtes des agitateurs d’idées »

Benflis aux béjaouis: « Vous êtes des agitateurs d’idées »

Il propose ni plus ni moins que de «se mettre à la table des négociations, sans exclure aucune partie».

«L’Algérie est dans une impasse politique économique et sociale», a estimé hier, le président du Parti de l’avant-garde des libertés dans un discours prononcé à Béjaïa devant plusieurs centaines de militants et sympathisants venus des quatre coins du pays et quelques curieux de la ville de Béjaïa.

Plaidant par la même occasion pour «une solution politique», Ali Benflis propose ni plus ni moins que de «se mettre à la table des négociations, sans exclure aucune partie». Après avoir glorifié et relevé les vertus et les valeurs de la ville de Béjaïa, qu’il a choisie pour sa première sortie et où «la cause qu’il défend y trouve racine», le président du Parti de l’avant-garde des libertés brossera un tableau des plus sombres de la gestion du pays mettant en valeur quelques évidences qui, à ses yeux, le prouvent allègrement. Estimant que l’Algérie «n’est pas condamnée à l’énergie (..)», Benflis saluera les Bougiotes, qu’il qualifiera «d’agitateurs et de producteurs d’idées» avant d’aborder avec méthodologie les évidences qui «mettent à nu» la gestion du pays. Du bien-être et l’opulence promis on en est arrivé à une crise multidimensionnelle sans précédent», l’Algérie a, certes, connu des crises, mais pas dans l’état présent, aujourd’hui, cette situation difficile.

Il a dans ce sens soulevé l’«inexistence de projet politique et social à même de nourrir l’espoir et pousser les Algériens à résister». «Où sont passées les promesses du respect des libertés, aujourd’hui bafouées? Où est la pleine citoyenneté promise bafouée?» s’est-il interrogé. Dans la foulée, il soutiendra qu’à la place «de la souveraineté de l’Etat, des libertés et des droits, nous avons un totalitarisme et un Etat de non-droit».

«Qu’en est-il du décollage économique pour faire de l’Algérie un pays émergent?», s’interroge-t-il encore pour conclure qu’«après une dépense de 800 milliards de dollars nous avons hérité d’une économie moribonde». «Le pouvoir, qui continue dans le déni des réalités et la fuite en avant? qualifie les opposants de main étrangère dès la moindre manifestation et depuis 2014, le début de la crise, il retrouve ses vieux réflexes fait de répression, qui s’illustre à travers l’interdiction de conférences, le harcèlement des syndicalistes et des militants des droits de l’homme, les médias et les élites de la nation», indique-t-il avant de plaider pour «le changement qui reste la solution-clé».

«Nous revendiquons ce changement qui passe par des réformes sociales» et «nous sommes contre la violence que certains cherchent pour ne pas aller vers la bonne solution», ajoute-t-il. «L’Etat ne peut pas fonctionner avec des institutions élues frauduleusement», soutient-il en allusion au prochain scrutin des législatives sur lequel il jette d’ores et déjà le doute sans pour autant clarifier sa position en la matière, mais la déclaration de la coordination locale du parti précise en estimant que «le 5 mai sera le point de démarcation entre ceux qui se battent aux côtés du peuple opprimé et ceux qui seront les bouffons de cette mascarade», considérée comme «un non-événement qui risque d’aggraver encore plus la situation du pays».

A noter enfin qu’Ali Benflis s’est recueilli sur la place de la Liberté d’expression Saïd-Mekbel avant de rejoindre avec une heure de retard la Salle bleue, le lieu du meeting, située à 500 mètres de là.