Il n’est un secret pour personne que la qualification de l’EN au second tour de ce CHAN qu’organise actuellement le Soudan sera une bonne chose pour les A’. Le joueur local a souvent souffert ces dernières années d’une marginalisation qui a eu raison de son talent,…… notamment après la naissance d’une génération de joueurs émigrés qui ont mené la sélection à la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud.
Mais comme chaque belle chose a une fin, cette équipe première est en train de connaître un déclin, et ce, depuis le retour du pays de Mandela l’été dernier. Ni Saâdane ni Benchikha n’ont pu rallumer cette flamme qui, cela ne fait pas longtemps, avait brûlé la sélection égyptienne et a privé le peuple égyptien d’une joie qui aurait pu permettre à Moubarek & fils d’aspirer à des jours meilleurs…
Pour commencer, le sélectionneur national a opté cette fois pour un discours visant à mobiliser la troupe, à l’encourager à fournir des efforts afin d’attirer son attention. Il a joué une carte importante qu’il détient, du moins jusqu’à la fin de l’aventure soudanaise, lui qui est sélectionneur des A et des A’ en même temps.
Ayant remarqué plusieurs choses qui n’ont pas été de son goût, et ce, lors des deux stages précédents de l’EN A, et après l’annulation du match face au voisin tunisien, à quelques semaines seulement du choc face au Maroc, Benchikha s’est dit que la meilleure option était de faire comme avant, c’est-à-dire, former un team à partir des meilleurs joueurs du championnat et la renforcer par quelques éléments seulement évoluant en Europe, c’est la seule issue qu’il a trouvée pour pouvoir réunir un maximum de fois ses joueurs et travailler la cohésion qui fait défaut à cette équipe malgré sa qualif’ à la Coupe du monde.
La fougue et l’envie du group avec lequel il travaille actuellement, mais aussi celui d’Aït Djoudi qui n’en finit pas d’ébahir les observateurs, sont des facteurs qui ont pris le dessus sur la dure réalité que nos «pros» sont en train d’endurer dans les différents championnats européens. Dans toute cette affaire, ce n’est pas seulement la sélection qui en tirera profit, mais aussi le championnat et le football national en général, c’est pour cela qu’on vous a choisi 15 raisons valables qui nous font croire que le projet du «Général» peut s’avérer fructueux.
1 Un bon mélange expérience-jeunesse
Avec une moyenne d’âge de 26 ans, cette équipe A’ est un vrai mélange de jeunesse et d’expérience.
La présence dans le groupe de joueurs tels Messaoud, Lemouchia et Laïfaoui avec leurs 30 ans et donc leur expérience a rendu la mission facile aux plus jeunes, à l’image de la tour de contrôle de la JSK, Saïd Belkalem, et autres Djabou. La différence d’âge n’est pas trop grande, ce qui a facilité l’osmose au sein de ce groupe, le travail avec un max de joueurs de cette équipe et même, pourquoi pas, quelques-uns des joueurs de l’équipe d’Aït Djoudi ne sera que bénéfique.
L’avenir de l’EN sera rose et un travail à long terme, en présence d’un minimum de joueurs pros, portera sans doute ses fruits.
2 Ils aiment trop fort l’Algérie…
A voir les visages des Djabou, Lemouchia, Belkalem et autres Soudani, au moment où l’hymne national retentit dans le ciel de Khartoum, on s’aperçoit de leur amour à leur pays, ils n’ont rien de différent par rapport à leurs aînés chez les A, qui, grâce à cette fierté ont pu mettre K.-O. une formation égyptienne, pourtant plus forte. Certains avancent même que ces A’ peuvent sentir plus que d’autres joueurs l’obligation des résultats, eux qui vivent en Algérie et qui respirent l’air de leur cher pays et eux seuls peuvent comprendre combien le football compte dans la vie du citoyen algérien.
3 Ils sont peu exigeants
La FAF a dépensé des milliards l’an passé avant d’assurer la qualif’ à la Coupe du monde, même durant et après cette compétition des sommes faramineuses ont été versées dans les comptes des Verts. Ajoutons à cela, les frais de transport que paie à chaque fois la FAF pour assurer que les pros arrivent à temps au pays, avec toutes les escales que cela comporte. Certes, la Fédération algérienne de football n’a pas lésiné sur les moyens financiers pour assurer la présence des pros dans les temps, vu les moyens dont elle dispose après la signature de nombreux contrats avec de grandes sociétés, mais cet argent pouvait bien servir le financement d’autres projets et cela n’est que partie remise si on refait confiance aux locaux.
4 Ils connaissent bien l’Afrique
Etant concernés par les compétitions africaines avec leurs clubs, la plupart des actuels joueurs de l’EN A’ connaissent l’ambiance des stades africains, et tout ce qui se fait comme pratiques dans leurs coulisses, notamment avec la présence massive des joueurs de l’ESS et de la JSK dans l’effectif actuel. Ce point pourrait leur être, dans un futur très proche, une carte importante qu’ils brandiront en faveur de l’équipe A. Ils se déplaceront à chaque fois avec des atouts que les Ghezzal, Belhadj, Meghni et autres Yebda n’ont pas forcément, ce qui constitue un avantage de taille, mais aussi une autre raison qui nous pousse à saluer le projet du «Général».
5 Ils ont la mentalité algérienne
Benchikha nous a récemment déclaré à l’issue de la victoire des Verts face à l’Ouganda 2-0, que son équipe n’a fait que jouer à l’algérienne, et de ce fait, c’est tout à fait logique qu’elle a empoché les trois points. Cette déclaration en dit long sur les capacités du pur joueur algérien, possédant la mentalité algérienne. Celle-ci s’avère être un réservoir duquel l’EN locale peut puiser la force qu’il faut. Durant les années 1990, on appréciait la mentalité des Dziri, Moussouni, Meftah ou encore Tasfaout, qui se transformaient en de vrais guerriers dès qu’ils endossaient le maillot de l’EN.
6 Ils jouent régulièrement dans leurs clubs
Ce point est l’une des principales raisons qui ont poussé Benchikha à revoir ses plans. La situation de plusieurs joueurs de l’EN au sein de leurs clubs respectifs n’est guère rassurante en prévision de ce qui attend l’EN à l’avenir, alors que tout le monde est compétitif chez les A’.
7 Ils seront tout le temps disponibles
On se souvient bien l’an passé quand la FAF était dans l’obligation d’écrire aux clubs de nos pros pour les avoir dans les temps, notamment lors des éliminatoires, certaines équipes se sont montré compréhensives à l’image des Rangers de Bougherra, mais d’autres l’étaient moins. Cette année aussi, ce problème est en train de se poser sérieusement, le coach a du mal à avoir ses joueurs à temps et ce qui est arrivé à la veille du match en Centrafrique avec Sochaux, qui a refusé de laisser partir Boudebouz tôt en est la parfaite illustration. Les clubs algériens ne peuvent pas avoir ce comportement et devraient même permettre au coach d’avoir ses internationaux dans d’autres moments de l’année pour travailler différents aspects techniques.
8 Le public algérien les connaît bien
Les Metref, Yahia-Chérif, Soudani, Laïfaoui, Doukha ou même Delhoum et Belkalem sont des stars dans notre championnat. Chaque semaine, ils prennent part aux chocs de la Ligue 1, et le public ne rate pas une miette de leurs prestations. Ils savent qui mérite d’être en sélection et qui ne le mérite pas, cela ne peut qu’aider le travail du staff technique qui pourra aussi être présent dans les différents stades pour suivre les prestations de ses poulains.
9 Revaloriser le produit local
Le jeu algérien est spécial, une marque déposée, comme l’est à vie la talonnade de Rabah Madjer. Les connaisseurs n’hésitent pas à comparer notre football dans sa technicité, à celui du Brésil, un foot offensif comme on l’aime tant. D’autres, par contre, apprécient l’engagement physique qui le caractérise, un mélange de talent qui n’est pas exploité comme il se doit, vu l’absence de vraies écoles de foot. Pire, le jeu algérien a carrément viré vers la défensive, Saâdane avec ses cinq défenseurs a certes réussi, mais l’effet de sa magie n’a pas longtemps opéré, la folie des joueurs de cette génération comme Soudani devrait réhabiliter le joueur local.
10 Ils ne formeront pas de clans
C’est le sujet tabou par excellence, on n’en parle pas souvent, mais ce problème existe bien en sélection A. Les groupes se forment automatiquement, les pros dominent au moment où les deux ou trois habituels locaux convoqués sont loin dans leurs coins. Le retour en force des pensionnaires du championnat national en sélection apportera l’équilibre qui manquait en ce qui est de ce point sensible.
11 Et ont soif de gloire
La nouvelle génération des joueurs du championnat national ne connaît pas trop la joie des consécrations à l’échelle continentale, contrairement aux anciens, notamment ceux de la JSK, qui ont goûté à la saveur des titres africains, et vu le niveau actuel du championnat, seule l’EN peut emmener les meilleurs éléments de la Ligue 1 à vivre ces joies. Les défis ne manquent pas, ce qui a été réussi par les hommes de Saâdane leur a montré la voie de la gloire, ils auront la dure tâche de la suivre, leur soif peut les pousser à aller au-delà de leurs limites.
12 Le championnat national ne pourra que progresser
En présence d’un maximum de joueurs issus du championnat local, ce dernier ne peut que progresser. Il sera plus important à suivre et même les médias étrangers s’y intéresseront, surtout si Benchikha réussit le miracle de récolter les fruits de ce changement dans un temps record. Aussi, le public retrouvera sans doute les gradins, des équipes comme le MCA et la JSK jouent sous les yeux de moins en moins de monde dans les gradins, le niveau technique a sensiblement baissé et seule une motivation comme celle de l’EN boostera les joueurs et fera revenir les fans et du coup, fera progresser la Ligue 1.
13 Revoir le produit local dans les grands championnats européens
Cela fait longtemps qu’on n’a pas vu un joueur algérien issu du championnat national aller embrasser une carrière pro en Europe. Les clubs du Vieux continent ne sont plus intéressés par le profil du joueur algérien, et cela est dû au niveau du championnat et à l’absence des locaux en sélection. Leur retour en Europe est tributaire de leur incorporation en sélection, les managers auront toujours sous l’œil ces joueurs.
14 Ils apprendront beaucoup aux côtés des Ziani, Bougherra…
Certes, Benchikha songe à réintégrer de façon progressive les locaux s’ils arrivent à le convaincre dans ce CHAN. Mais cela ne veut nullement dire qu’il se passera définitivement des joueurs pros. Au contraire, leur présence est plus qu’importante, un Ziani, un Bougherra, un Boudebouz ou d’autres éléments seront d’un grand apport à cette sélection, nos locaux pourront dès lors apprendre aux côtés de leurs compatriotes établis à l’étranger, ce qui leur permettra de progresser.
15 Jouer le CHAN chaque deux ans pour le gagner
Dans le cas où les A’ seraient promus chez les A, et avec toutes les compétitions qu’ils enchaîneront, le groupe sera homogène et compétitif. De ce fait, ce CHAN sera un objectif, et ce, tous les deux ans, cela permettra à l’équipe de préparer la CAN qui suivra l’année d’après.