Après l’humiliation de Marrakech et le départ volontaire de Benchikha, qui est en fait la moindre des décences pour cet entraîneur, peut-on encore se satisfaire de ce nouveau fusible qui saute dans une éclipse quasi simultanée des principaux décideurs et commanditaires de cette Berezina qui n’a pas de précédent dans notre football et dans toute l’histoire de l’équipe nationale depuis l’indépendance ?
On serait même tenté de dire au suivant ou à qui le tour… tant la formule de la démission suggérée ressemble à une échappatoire qui ne règlera rien au problème de l’équipe nationale, aujourd’hui virtuellement éliminée de la plus basique des compétitions, à savoir la CAN, et réduite à se poser des questions sérieuses sur son avenir. Cette assommante défaite est en fait l’effondrement de tout un système basé sur le monologue d’un président de fédération qui a imposé depuis son arrivée à la FAF la politique du tout professionnel, qui est un échec total pour le football algérien et a aussi généré des dépenses faramineuses pour la FAF. Si on ne prend pour exemple que le dernier stage de la Manga en Espagne et qu’on apprend qu’il a coûté 4 milliards de centimes à l’Algérie, on ne peut qu’être interloqué par la légèreté avec laquelle les moyens financiers ont été déployés en faveur de cette équipe nationale.
Et pour quels résultats ? Si on ne prend que la dernière période Benchikha et qu’on lui dresse un petit bilan, on s’aperçoit que sur trois matches officiels, il en a perdu deux, gagné un à Annaba, encaissé six buts et que son équipe n’en a marqué qu’un seul sur penalty. Et si on fait un petit décompte avec salaires et primes confondus, c’est hallucinant ce que l’Algérie a dépensé pour cette équipe infructueuse et qui nous a même fait honte samedi soir à Marrakech avec des supporters marocains qui se confondaient en excuses à notre passage en nous disant « nous sommes désolés pour vous ». Benchikha et Raouraoua nous ont assurément fait toucher le fond de l’abîme avec cette équipe de barons et de touristes qui a été en fait surdimensionnée. Composée en majorité de joueurs de deuxième voire troisième division, le plus souvent remplaçants ou blessés imposés par leurs managers, elle a montré toutes ses limites déjà en de multiples occasions, notamment lorsque nous avions été balayés par l’Egypte (4-0) en Angola lors de la CAN et que nous avions tout mis sur le dos de l’arbitre Coffi Kodjia, qui n’était peut-être pas aussi présumé coupable qu’on l’avait dit, et aussi lorsque nous avions perdu 2 à 0 face à la Centrafrique, l’une des plus faibles équipes de la planète, avions-nous oublié de le signaler. A tout cela on fournissait à chaque fois des alibis ou on donnait des explications scientifiquement farfelues pour cacher, comme on dit chez nous, le soleil avec un tamis. C’est d’ailleurs ce qu’on tente encore une fois de faire aujourd’hui en annonçant du côté de la FAF la démission de Benchikha, dont on se demande franchement aujourd’hui par quel miracle il est arrivé à ce poste qui est incontestablement un costume largement trop grand pour sa taille. Qui sera le prochain dindon de la farce que nous proposera Raouraoua et ses compères du bureau fédéral qui, de toutes les façons, approuvent tout ce qu’il propose ? N’est-il pas temps pour le MJS de mettre le holà à cette mascarade quitte à en faire les frais auprès de la FIFA ? Car il vaut mieux mettre un terme provisoire à ce football ruineux et improductif que d’aller se faire humilier par la première équipe venue du continent africain.
A. Raïs