Abdelhak Benchikha n’a pas mis beaucoup de temps à connaître ses joueurs. Il a vite su, en effet, que s’ils ont choisi de jouer pour l’Equipe nationale, c’est parce qu’avant tout ils aiment l’Algérie même si la majorité d’entre ont vécu loin de leur pays.
C’est cette fibre patriotique qu’il a utilisée au match aller pour les galvaniser en leur montrant les images du match héroïque d’Oum Dorman avec comme résultat une prestation d’hommes qui leur a permis de rester encore vivants pour les qualifications en Coupe d’Afrique. C’est cette fibre patriotique qu’il va encore utiliser pour leur permettre d’aborder le match de Marrakech avec un esprit de guerriers. Celui-là même qui leur a permis de mettre fin à six ans de disette en se qualifiant la même année en Coupe d’Afrique et au Mondial.
La cassette d’Oum Dorman les a fait pleurer
Montrer les images d’Oum Dorman était une véritable trouvaille pour Benchikha qui a réussi à atteindre les joueurs au plus profond d’eux-mêmes, à la veille d’une rencontre capitale. Des joueurs avaient les larmes aux yeux en revoyant ces images et s’étaient jurés de laisser leur peau sur le terrain pour entretenir l’espoir d’une qualification en Coupe d’Afrique. «Je n’ai pourtant rien prévu, c’était venu comme ça, spontanément», nous a dit Benchikha qui n’a jamais douté de l’engagement de ses joueurs.

Mardi soir, Benchikha a écouté ses joueurs
Mardi soir juste après le dîner, Abdelhak Benchikha a profité de l’arrivée de Ryad Boudebouz pour tenir le premier discours à ses joueurs. Le sélectionneur national n’a pas beaucoup parlé, préférant laisser la parole à ses joueurs qui, chacun, a donné son point de vue sur le match. Comme il fallait s’y attendre, ce sont les cadres qui ont le plus parlé en insistant sur l’état d’esprit et le respect des choix de l’entraîneur.
Même Lacen est intervenu
Ceux qui connaissent Medhi Lacen vous diront que le milieu de terrain algérien est peu loquace, que ce soit avec la presse ou le groupe. Lors de la réunion de mardi soir et pris par la frénésie du match, il est intervenu pour donner son avis à Benchikha. «Coach ! Il ne faut pas les laisser jouer, on doit presser au milieu», a-t-il lancé à un Benchikha agréablement surpris par l’engagement à toute épreuve du nouveau joueur de Getafe. Arrivé timidement après la dernière CAN pour les raisons que tout le monde connaît, Lacen semble avoir mis les pieds à l’étrier. On le voit souvent plaisanter avec Ziani, discuter avec Bougherra et Yebda qui semblent l’avoir définitivement adopté.
«Si vous voulez que je reste, gagnez ! »
Lors de la longue interview qu’il nous a accordée dans sa chambre, Abdelhak Benchikha nous a dit quel discours il compte tenir aux joueurs. «Ce sont des hommes qui aiment beaucoup leur pays et sont prêts à mourir sur le terrain, je vais leur demander de penser aux 35 millions d’Algériens qui les attendent au moment de pénétrer sur le terrain», nous a-t-il confié. Il leur dira aussi et surtout que ce match sera le dernier pour lui, si l’Algérie ne gagne pas. Et comme les joueurs ont appris à apprécier Benchikha, ils vont sans doute tout faire pour gagner.
Alors que Benchikha ne semble pas inquiet
Après avoir été mis au repos durant la journée de mardi, Rafik Djebbour a été de nouveau ménagé hier matin pour la séance technico-tactique, la dernière au programme des Verts au centre de La Manga Club. Au moment où les troupes de Benchikha s’apprêtaient à prendre part à ladite séance, Djebbour, lui, prenait la direction de la salle des soins en compagnie du docteur Boughlali pour un programme spécifique, afin d’accélérer sa guérison. Il était donc légitime de notre part de nous interroger sur la gravité de la blessure de l’attaquant de l’Olympiakos et sur les possibilités de s’en remettre à temps, d’autant que quatre jours seulement nous séparaient hier du grand rendez-vous du 4 juin. «Tranquille, tout va bien», a-t-il lancé en notre direction lorsque nous lui avons demandé comment il se portait au moment où il allait se faire soigner. Il est utile de savoir qu’une blessure aux adducteurs, même sans grande gravité, nécessite un repos total accompagné des soins nécessaires. C’est donc tout à fait normal que Djebbour soit ménagé, mais toute la question est de savoir, comme indiqué plus haut, combien de temps faut-il pour que le joueur soit remis sur pied. «J’ai assez de temps pour le récupérer», répond Benchikha qui ne semble pas du tout inquiet. «Je préfère qu’il rate deux ou trois séances d’entraînement que de le perdre pour le match», a ajouté le sélectionneur national qui a été sans doute rassuré par le staff médical. Cela dit, et comme nous l’indiquions hier, il est fort probable que Djebbour reprenne les entraînements aujourd’hui, à l’occasion de la première séance à Marrakech. En tout cas, on connaîtra au moins une partie de la réponse ce matin.