Abdelhak Benchikha sait jouer sur les sentiments. Conscient que tout se jouera sur le mental, ce dimanche face à Maroc, le coach des Verts s’est lancé du coup dans une préparation psychologique à même de galvaniser ses joueurs. Il a beau dire qu’il fait fi de ce qui s’écrit dans la presse, il n’en demeure pas moins qu’il ne s’empêche pas de s’en servir, à bon escient cela s’entend, lorsque le besoin s’en fait sentir.
Et comme il s’agit d’un match dont on connaît l’importance, Benchikha n’a pas hésité à demander à ce qu’on lui fasse parvenir tous les titres de presse d’hier qui ont rapporté les heurts qui ont éclaté lors de la vente des billets et où on a dénombré plus d’une cinquantaine de blessés. «Voilà ce que le peuple fait pour vous. Voyez ces unes ! Des blessés qui se comptent par dizaines juste pour acquérir un billet de stade», leur a-t-il fait savoir d’un ton mélodramatique qui visait à titiller la fibre nationaliste des joueurs qui ne sont, il faut le dire, pas restés insensibles à scs images montrant les crânes ensanglantés de ces férus de l’EN qui étaient prêts à verser leur sang pour un ticket d’accès au 19-Mai.
Quelle meilleure preuve d’amour de la patrie que celle-ci, bien que des preuves du genre, les Verts en ont eu à satiété durant leur campagne qualificative à la CAN et au Mondial 2010, avec comme point d’orgue, le mémorable Algérie-Egypte. Abdelhak Benchikha n’a pas omis de revenir sur la «folle» ambiance de Chabou qui avait vu le premier entraînement des Verts se dérouler en présence d’une assistance record. Il n’est pas à écarter que le sélectionneur national ait prémédité le coup, bien qu’il se soit empressé à décréter le huis clos dès le lendemain. Voulait-il mettre ses joueurs à l’abri de toute pression extérieure, après leur avoir fait goûter à l’ambiance «bônoise» d’avant cet Algérie-Maroc ?

«Prouvez-leur que vous méritez ça !»
Enfonçant le clou un peu plus, il a exhorté les joueurs à renvoyer l’ascenseur aux milliers de fans qui ont bravé mauvais temps et policiers pour eux. Pour clore son harangue, il leur a lancé : «Soyez des hommes ! Prouvez-leur que vous méritez tout ça !», a-t-il insisté comme pour faire monter la mayonnaise et le nationalisme qui mijote en leur for intérieur. Le message semble, en tout cas, être passé. Il y a eu du répondant. Abdelhak Benchikha semble avoir obtenu le résultat escompté, des joueurs chauffés à blanc ! Avec des messages comme ça, Benchikha devrait entretenir le feu qu’il a allumé en eux, de manière à garder la motivation à son paroxysme.