C’est un Benchikha étonnant de spontanéité qui nous a accueillis dans le salon de sa suite de l’hôtel Principe Felipe de La Manga Club. C’est la première impression.
La deuxième est que le sélectionneur national dégage une grande sérénité avec un sourire qui ne l’a pas quitté durant la demi-heure qu’aura duré l’entretien. En quittant la chambre de Benchikha, nous avons compris pourquoi les joueurs sont zen, à quelques heures seulement d’une confrontation capitale pour la qualification à la CAN. «Vous savez, l’entraîneur, c’est le miroir du joueur, s’ils voient que je suis décontracté, ils le seront naturellement», nous a dit entre autres Benchikha et il n’avait pas tort. Puisse cette sérénité permettre aux Verts de revenir avec un bon résultat de Marrakech.
Dans quelle ambiance se déroule le stage jusque-là ?

Comme vous avez pu le constater, nous travaillons dans d’excellentes conditions et dans une ambiance extraordinaire. Pendant presque deux semaines, on vit comme une famille et cela me réjouit beaucoup. Tous les objectifs de ce premier micro cycle de préparation ont été atteints et on rentre maintenant dans le travail tactique pour être prêts le jour du match. Le point positif, c’est qu’on n’a enregistré aucun blessé, mis à part quelques petits bobos.
Quelle appréciation faites-vous de cette première partie du stage ?
Jusque-là, nous avons respecté à la lettre le programme tracé. Au début, on a proposé des programmes à la carte aux joueurs, parce qu’un joueur qui a joué 40 matchs ne peut pas s’entraîner de la même manière qu’un joueur qui en a disputé la moitié. Nous avons également misé sur la récupération tout en augmentant de temps en temps la charge pour voir jusqu’où les joueurs peuvent aller. Au bout d’une semaine, nous avons disputé un match amical dont l’objectif n’était pas le résultat technique, puisque j’ai demandé aux joueurs d’essayer de conserver le ballon et de bien se positionner sur le terrain. Heureusement, tout s’est bien déroulé puisqu’on n’a enregistré aucune blessure et c’est le plus important à mon sens. Enfin, j’ai donné quartier libre aux joueurs samedi dernier pour leur permettre de décompresser et entrer dans le vif du sujet avec le programme tactique qui a débuté dimanche et qui prendra fin mercredi, jour de notre départ pour Marrakech.
Peut-on comprendre par là que le plus gros du travail a été réalisé ici à La Manga Club ?
Tout à fait, la préparation réelle a eu lieu ici car au Maroc, on se contentera de l’entretien et de la préparation psychologique. D’ailleurs, j’ai déjà demandé aux joueurs de ne pas faire de déclarations provocatrices ni avant ni après le match. Je leur ai dit que le match durera 90’ et c’est durant ces 90 minutes qu’il faudra parler. Je les veux prêts le 4 juin à 21h. Pas avant, ni après.
On vous voit souvent en grande discussion avec les joueurs. Comment les sentez-vous ?
Ecoutez, de ce côté-là, je suis très rassuré. Je vois dans leurs yeux qu’ils sont impatients d’en découdre. Je les surprends souvent en train de parler du match, au point où il ne me reste qu’à essayer de subir seul la pression pour les libérer, car c’est eux qui seront sur le terrain. Non vraiment, je sens mes joueurs très conscients de la tâche qui les attend.
On parle beaucoup de la chaleur, du public, du stade de Marrakech en tant que facteurs défavorables pour l’équipe d’Algérie. Qu’en pensez-vous ?
Je vais être très sincère avec vous en vous disant que tous ces paramètres nous importent peu. Le match va durer 90 minutes au cours desquelles il faudra tout donner, point barre. Le climat ? Il sera aussi chaud pour nous que pour l’adversaire. Le stade ? C’est un beau stade qui nous permettra de jouer notre jeu. Le public ? La rencontre se jouera sur le terrain et pas ailleurs. Mes joueurs et moi-même sommes conscients de tout cela et nous allons aborder ce match en faisant abstraction de tout ce qui se passera ailleurs.
A quelques jours d’un match aussi important, que dit le coach à ses joueurs ?
Durant la première semaine, j’ai préféré ne pas parler du match pour ne pas leur mettre une pression inutile, mais à mesure que le groupe se complète, je commence à parler aux joueurs tantôt collectivement, tantôt individuellement. Je leur répète ce qui est attendu de chacun d’eux en insistant beaucoup sur le placement, que ce soit en défense ou en attaque. Il m’arrive aussi de leur parler de tactique. Je fais tout ça durant les séances d’entraînement. Mais en dehors de l’entraînement, je préfère les laisser tranquilles, surtout que j’ai constaté leur degré de maturité à tout moment. Pas la peine donc de leur mettre la pression.
Cette pression vous la ressentez en tant que premier responsable technique de l’équipe ?
Vous savez, j’ai toujours vécu avec la pression. Mais el hamdoullah, je crois en Dieu et je sais que tout ce qui peut m’arriver, ce sera par la bonne Volonté de Dieu (il cite un verset coranique). J’ai dit ça aux joueurs parce que je veux subir seul la pression pour qu’eux puissent être libérés sur le terrain. Je leur ai dit aussi que j’assumerai seul, en cas pépin. Au risque de me répéter, mon objectif est de mettre les joueurs dans des conditions optimales avant le match.
Suivez-vous ce qui se passe au sein de l’équipe marocaine ?
Je suis concentré sur mon équipe bien sûr que je prépare à un match très important, mais ce n’est pas un match de vie ou de mort, comme veulent le qualifier certains qui ne m’ont sans doute pas compris lorsque j’ai parlé de finale. Je voulais juste dire qu’on est dans la même situation que nos frères marocains, contrairement au match d’Annaba. C’est vrai que les Marocains joueront chez eux, mais on a le même nombre de points. Tout comme la Tanzanie et la Centrafrique qu’il ne faut surtout pas négliger. Même si on gagne, on n’est pas sûrs de se qualifier. On peut aussi perdre et se qualifier. Notre principal objectif, c’est la qualification en Coupe d’Afrique. Le Maroc n’est qu’une étape.
Mais une étape importante, avouez-le…
Oui, les trois points de ce match seront très importants et on fera l’impossible pour les prendre. Toutefois, il ne faut pas que le match sorte de son cadre sportif, on n’ira pas à Marrakech pour faire la guerre. Ce n’est qu’un match de football qui durera 90 minutes. Après, tout doit rester comme avant entre les Algériens et les Marocains.
Avez-vous visionné des matchs de l’équipe du Maroc ?
Je vais peut-être vous surprendre, mais je n’ai pas visionné et je ne vais pas visionner des matchs de l’équipe du Maroc. Ce n’est pas parce qu’on ne donne pas de l’importance à l’adversaire, mais parce que le match d’Annaba n’est pas un match référence.
Pourquoi ce match ne peut pas être une référence ?
Parce qu’on a joué dans des conditions exceptionnelles, avec la cascade de blessures qu’on a eues. Rappelez-vous la blessure de Bougherra puis celle de Ziani à l’échauffement et d’autres tuiles qui m’ont contraint de jouer pour prendre les trois points en faisant abstraction du jeu. A Annaba, on était dos au mur puisqu’il fallait soit gagner soit disparaître. Maintenant, on est plus sereins, même si cela ne veut pas dire qu’on ira à Marrakech pour jouer un match puis rentrer chez nous. Non, on va aller là-bas pour gagner tout en pensant aux autres équipes du groupe. Il ne faut pas oublier qu’on a été incapables de battre la Tanzanie et la Centrafrique.
Au sein de l’équipe algérienne, tout le monde ne jure que par la victoire. Le nul serait-il un mauvais résultat ?
(Pensif) Vous savez ce que j’ai dit aux joueurs ? Je leur ai dit : «Donnez tout sur le terrain pour ne pas avoir de regrets par la suite.» Depuis que j’ai choisi ce métier, je n’ai jamais joué pour défendre, c’est ma philosophie du football. Maintenant, on ne peut pas gagner à tous les coups. On a beau jouer pour gagner, il y a des choses qu’on ne peut pas maîtriser comme les blessures ou les erreurs arbitrales. C’est pour ça que je ne peux pas vous dire maintenant si je serais satisfait du nul ou pas. Je peux vous dire par contre qu’on donnera tout sur le terrain pour gagner.
C’est ça le message que vous voulez transmettre aux joueurs ?
Oui, car je ne veux pas de regrets à la fin du match. Je ne veux pas que l’un d’eux dise : «Ah, si j’avais tiré au lieu de faire le crochet ! Si j’avais taclé au bon moment !» C’est pour cette raison que je vous ai dit tout à l’heure que je veux que les joueurs vivent les 90 minutes du match à fond. Après, si Dieu veut qu’on gagne, c’est tant mieux. Sinon, on n’aura aucun regret, parce qu’on aura tout donné.
Vous disiez tout à l’heure que le match de Marrakech diffère beaucoup de celui de Annaba. Allez-vous tenir un autre discours aux joueurs ?
Non, car je veux que les joueurs rentrent sur le terrain avec la même pression que celle qui a prévalu avant le match d’Annaba. Je les veux aussi hargneux et volontaires qu’à Annaba, surtout qu’on possède cette fois-ci plusieurs solutions avec le retour de certains éléments importants.
La force de l’équipe algérienne a toujours été la solidarité du groupe. Sentez-vous les joueurs unis depuis le début du stage ?
Ils sont plus qu’unis, parce que le match de Marrakech sera aussi celui de la confirmation. A Annaba, on a tellement parlé de chance et de penalty litigieux que les joueurs ont envie de confirmer la victoire du match aller en allant s’imposer avec l’art et la manière pour prouver qu’on méritait de gagner à Annaba.
Les arrivées tardives de certains joueurs ne vous ont-elles pas perturbé ?
C’est plutôt les dates Fifa qui me dérangent. Je n’y peux rien contre cet état de faits. Je ne pouvais quand même pas prendre des joueurs, alors qu’ils avaient encore des matchs de championnat à jouer. Je ne vais pas non plus pleurer sur mon sort parce qu’un ou deux joueurs sont arrivés en retard. Lorsque le vrai travail a commencé, le groupe s’est presque complété et c’est tant mieux. Cette fois-ci, j’ai pu travailler une dizaine de jours avec un nombre important de joueurs, chose qui ne m’était pas arrivée depuis que je suis à la tête de la sélection. Lors de la prochaine date Fifa par exemple, on nous donnera trois jours seulement. Le temps de convoquer les joueurs, effectuer une seule séance d’entraînement et jouer un match amical. Heureusement, qu’on n’a pas un match amical en Afrique, sinon on passerait les trois jours dans l’avion. Nous ne sommes pas le Brésil, l’Argentine ou l’Espagne pour pouvoir regrouper les joueurs en un temps aussi court.
Depuis que vous avez pris en main l’équipe d’Algérie, vous n’avez eu que des matchs décisifs et des stages de courte durée. Comment avez-vous vécu cette situation ?
C’est mon destin. Je demande juste de la compréhension. Au Maroc, tout le monde pense que Gerets n’a pas eu le temps nécessaire pour bâtir son équipe. Je veux qu’on dise la même chose de Benchikha, surtout que Gerets a pris l’équipe du Maroc avant que je ne prenne l’équipe d’Algérie. Je ne suis pas là depuis cinq ans.
Vous avez accueilli avec satisfaction l’absence de blessés dans le groupe. C’est une bonne chose d’une part, mais de l’autre, elle vous met un peu dans l’embarras au moment de choisir le onze rentrant, non ?
Elle me met peut-être dans l’embarras, mais elle me permet aussi d’avoir des solutions. Finalement, c’est ce que veut un entraîneur : avoir des solutions de rechange. Si certains considèrent cela comme un problème, alors bienvenue aux problèmes ! Les joueurs doivent savoir déjà qu’ils font partie de 22 citoyens privilégiés parmi 35 millions de citoyens. Représenter tout un pays doit constituer un immense honneur pour eux. En club, ils ont peut-être le droit de réclamer de jouer ou de résilier leur contrat, mais dans un pays, c’est différent. Ils n’ont qu’une seule Equipe nationale et ils doivent la défendre à fond, qu’ils soient sur le terrain ou sur le banc. La décision de choisir les onze titulaires m’incombe à moi seul et je l’assumerai seul.
Dites-nous coach, savez-vous qui sera titulaire le 4 juin ?
A quelques postes près, je sais en effet qui va jouer titulaire. Disons que l’équipe est dans ma tête à 90%, même si je répète tout le temps aux joueurs qu’ils doivent être mobilisés car il s’agit de l’équipe de leur pays.
Les joueurs ne savent rien de tout ça ?
C’est sûr que certains joueurs sentent qu’ils seront titulaires et d’autres qu’ils seront sur le banc, mais je n’irai jamais dire à un joueur : «Je ne compte pas sur toi» et à un autre : «Tu seras titulaire.» On ne sait jamais ce qui peut se passer d’ici au match de Marrakech. J’ai 22 joueurs et s’ils sont là, c’est qu’ils méritent tous de jouer ce match.
Vous ne craignez donc pas des réactions négatives de la part de ceux qui ne seront pas alignés d’entrée ?
Ecoutez-moi bien ! On est en Equipe nationale et on défend un pays pour lequel des hommes sont morts. On n’a pas le droit de plaisanter avec les couleurs nationales. Tous les joueurs que j’ai convoqués aiment leur pays par-dessus tout, certains parmi eux ont pleuré pour l’Algérie et je dis ça parce que je les ai vus de mes propres yeux. Je ne crains donc aucune réaction négative comme vous dites. Ils savent qu’il faut quelqu’un pour prendre des décisions et ce quelqu’un, c’est moi. Je vais donc prendre mes responsabilités au moment de choisir les onze titulaires, comme j’ai pris mes responsabilités lorsque j’ai choisi les 22, malgré toutes les critiques qui ont suivi.
Et si un joueur exprimait sa colère en sachant qu’il ne jouera pas ?
Ici, c’est la famille de l’Equipe nationale et celui qui veut penser à sa petite personne n’aura pas sa place parmi nous. C’est aussi simple que ça. Si inch’Allah on réussit un bon truc au Maroc, on ne dira pas c’est Untel ou tel autre qui a gagné. On dira que c’est l’Algérie qui a gagné.
Vous avez sans doute lu l’interview provocatrice de Benatia, le défenseur marocain de l’Udinese. Allez-vous l’utiliser pour motiver vos joueurs ?
Il ne faut pas donner beaucoup d’importance à ces déclarations qui sont beaucoup plus dues à une erreur de jeunesse. Benatia a le droit de dire qu’il veut gagner, mais on n’a pas besoin de ça pour motiver nos joueurs. Ces derniers ont lu les déclarations (parues en exclusivité sur Le Buteur et El Heddaf), mais ils savent que ce Maroc- Algérie est avant tout un match entre frères qu’il ne faut pas chauffer. Le Maroc est une très bonne équipe avec à sa tête un grand entraîneur et je ne permettrai pas à mes joueurs de les sous-estimer. Je profite justement de cette occasion pour souhaiter un prompt rétablissement et un retour rapide sur les terrains à Carcela et El Kantari.
A Annaba, vous avez eu l’idée originale de motiver les joueurs en leur montrant la vidéo du match d’Oum Dorman. Quelle surprise leur préparez-vous pour le match de Marrakech ?
(Après un long silence) Je vous assure qu’avant le match de Annaba, je n’ai rien prémédité. C’est venu comme ça. Pour le match de Marrakech, je n’ai rien préparé, je vais juste leur parler avec mon cœur pour que mon discours atteigne leurs cœurs. Il s’agit quand même de l’Algérie, un pays pas comme les autres et quand on parle de l’Algérie, on ne plaisante pas et on ne le fait pas par hypocrisie. Quand on défend l’Algérie, on doit être prêt à mourir sur le terrain car des hommes se sont sacrifiés pour ce pays (Benchikha s’emporte et sa voix est nouée par l’émotion). Non, je ne vais rien préparer, car je n’ai pas besoin de le faire. Je sais que mon message touchera leurs cœurs car ce sont des garçons qui aiment l’Algérie, sinon ils n’auraient pas laissé leurs familles et leurs proches pour passer 15 jours de stage.
Dans ce genre de rencontres, craignez-vous l’adversité comme l’arbitrage, le public ou le terrain ?
Benchikha ne craint que Dieu. J’ai des hommes sur qui je peux compter, des hommes qui ont un statut de mondialistes à défendre et qui n’ont pas envie de rater la qualification en Coupe d’Afrique, après avoir joué une Coupe du monde. Des hommes qui savent que tout un peuple les attend.
Hier, Djebbour a dû écourter la séance d’entraînement. Sa blessure est-elle grave ?
El hamdoullah, la blessure de Djebbour n’est pas grave. Il a ressenti des douleurs aux adducteurs et on a préféré le ménager pour le récupérer le plus tôt possible et en possession de tous ses moyens. Et comme on a encore le temps avant le match, on va le dispenser de la séance d’aujourd’hui. Je vous rassure, on a largement le temps de récupérer Djebbour en possession de tous ses moyens. Il y a aussi Mbolhi et Mostefa qui sont arrivés fatigués, après une saison dure et qui ont passé des examens qui n’ont rien montré d’alarmant. Comparé au match d’Annaba, je n’ai pas à me plaindre.
Après presque une année loin de l’Equipe nationale, Matmour n’a pas mis beaucoup de temps à briller aux entraînements. C’est une nouvelle rassurante pour vous, non ?
Je suis heureux de voir Matmour en forme, après tout ce qu’il a enduré en cours de saison avec son club. Je suis heureux aussi pour Guedioura et Kadir qui ont eu les ressources morales nécessaires pour revenir vite à leur meilleur niveau, après avoir contracté des blessures graves. Depuis le début du stage, je vois que tous les joueurs luttent à l’entraînement pour me montrer que je peux compter sur eux. Je salue aussi d’autres joueurs qui se sont sacrifiés pour l’Equipe nationale.
Vous pensez à qui en particulier ?
A Ziani par exemple qui a perdu de l’argent en acceptant de jouer en Turquie, juste parce qu’il voulait du temps de jeu qui lui permettra de venir fort en Equipe nationale. On ne parle pas souvent de ce genre de sacrifices, mais c’est important de le signaler.
Vous semblez plus serein par rapport au match d’Annaba.
(il rit) Je suis en effet heureux d’apprendre qu’on n’a pas de blessés. Je suis également content d’apprendre que Bougherra et Djebbour sont arrivés ici avec le titre de champion en poche, que Yebda s’est qualifié à la Ligue des champions, que Boudebouz jouera l’Europa League. Je suis rassuré quand j’apprends que Lacen a signé un contrat à Getafe avant de rejoindre le stage. Je suis même fier du parcours de Yahia qui a réalisé une grande saison avec Bochum, mais qui a échoué à la fin. Non, il n’y a aucune raison pour que je ne sois pas serein.
A l’entraînement, on vous voit souvent discuter avec Karim Ziani. Le considérez-vous comme le relais entre vous et les joueurs ?
Oui. Ziani est le plus ancien joueur de l’Equipe nationale puisqu’il est là depuis 2003. De par son statut de cadre, son poste de meneur de jeu et avec sa forte personnalité, je le considère comme mon représentant sur le terrain. Ziani, c’est l’entraîneur sur le terrain. C’est lui qui fera parvenir mon message à ses coéquipiers. Je n’oublie pas non plus les autres cadres comme Yahia et Bougherra qui peuvent aussi être mon relais sur le terrain. J’ai la chance de posséder des joueurs qui m’aident dans ma mission, je ne vais donc pas m’en priver. Pour revenir à Ziani, j’ai envie de dire une chose que beaucoup ignorent.
Laquelle ?
Je n’ai jamais pu tirer profit de ce joueur depuis que j’ai pris en main l’Equipe nationale puisqu’il n’a joué ni en Centrafrique ni à Annaba. C’est vrai que je connais ses capacités en tant que joueur, mais je suis en train de le découvrir en tant qu’homme. J’ai découvert un homme prêt à mourir pour l’Algérie, un vrai guide capable de tirer le groupe vers l’avant.
La belle surprise, c’est aussi la forme affichée par Soudani qui n’a pas mis beaucoup de temps à se fondre dans le groupe…
Pour moi, ce n’est pas une surprise, car c’est un joueur que j’ai connu en A’. On m’a critiqué lorsque je ne l’ai pas convoqué à Annaba, mais j’ai dit à l’époque que Soudani sera convoqué au moment opportun. Je crois que c’est le bon moment pour lui de prouver qu’il mérite d’être convoqué. Jusque-là, il le fait bien.
Sera-t-il votre joker à Marrakech ?
Pourquoi pas ? Pour moi, les 22 joueurs sont capables d’aider l’équipe et Soudani en fait partie.
Que peut dire Benchikha au peuple algérien, à quelques jours du match Maroc-Algérie ?
Tout le monde doit savoir qu’on fera tout pour rendre heureux le peuple algérien parce qu’on possède le meilleur public du monde. Je demande à tous de prier pour nous et inch’Allah, on ne décevra pas.
Merci coach d’avoir accepté de nous accueillir dans votre chambre ?
C’est à moi de vous remercier.