Benchikha «lâche» Halliche

Benchikha «lâche» Halliche

Le sélectionneur national a rendu publique la liste des joueurs retenus pour affronter la Tunisie, le 9 février en amical. Le nom de Halliche n’y figure pas. Le joueur de Fulham n’avait pas besoin de ça.

Il y a quelques jours, Abdelhak Benchikha s’est retrouvé face à la presse. En évoquant le cas de l’ancien défenseur du NAHD, le sélectionneur national a lâché une phrase dont on mesure maintenant le sens et la portée. «Je suis très peiné pour Halliche», avait-il laissé entendre. Sur le coup, on pensait que Benchikha s’attendrissait simplement sur le sort d’un international algérien qui ne jouait plus au sein de son nouveau club, Fulham, en l’occurrence. Aujourd’hui, on comprend que Benchikha préparait en fait l’opinion sportive à une information depuis hier devenue officielle : Halliche ne fait plus partie des Fennecs. Il faut l’avouer, par cette décision, Benchikha ne rend pas service à Halliche, un des cadres essentiels des Verts, celui-là même que Rabah Saâdane qualifiait de pièce maîtresse de la défense de l’EN.

Saâdane disait : «Coffi Codjia a ciblé notre meilleur défenseur»

D’ailleurs, on se souvient que lorsque le fameux Coffi Codjia a expulsé Halliche face à l’Egypte, à Benguela, le Cheikh a spontanément déclaré que «l’arbitre avait ciblé notre meilleur défenseur !» Saâdane voulait expliquer que, pour affaiblir les Algériens et réussir son coup (fourré), le referee béninois s’est attaqué à la muraille de l’équipe. A présent, Benchikha semble donner un autre statut à la tour de contrôle des Verts. Au lieu de lui venir en aide en le convoquant, quitte à ne pas le faire jouer contre la Tunisie, il choisit la voie qui enfonce davantage le joueur, lui qui souffre déjà assez de ne pas disposer du temps de jeu qu’il mérite à Fulham. Une convocation, rien de plus, n’aurait sans doute pas fait de mal, ni à Benchikha ni à l’EN, elle aurait au contraire contribué à soutenir moralement l’ancien pensionnaire de Madeira en retrouvant la «famille verte» et la bonne ambiance qui règne en son sein. C’est ainsi qu’opèrent les grands entraîneurs de ce monde. A titre d’exemple, on citera Karim Benzema et comment Laurent Blanc a traité son cas chez les Bleus.

Laurent Blanc, lui, a convoqué et fait jouer Benzema

Relégué au banc des remplaçants par Mourinho au Real Madrid, l’attaquant français d’origine d’algérienne a été convoqué par le «Président» qui l’a également aligné, il ne l’a jamais regretté du reste puisque l’ancien Lyonnais a été la locomotive des tricolores qu’on donnait pour morts. Chez nous, le «Général» agit autrement, il prive le joueur de son soutien psychologique et le présente comme un bleu, laissant ensuite Fulham croire que Halliche fait partie des éléments donnés effectivement pour morts, y compris dans son pays. Au moment où le club londonien remet peu à peu sur selle notre défenseur, en l’extirpant du banc par intermittence, Benchikha l’invite à revenir sur ses pas et à se rasseoir. Ce n’est pas juste. Surtout quand on relève que cette logique n’est pas appliquée équitablement. Mbolhi, quoiqu’on dise, est dans le même cas. Cela fait des mois qu’il ne joue pas. Il recommence à peine à le faire avec son club russe, comme Halliche. L’un est convoqué, l’autre non. En vérité, l’Algérie a besoin des deux, en vérité aussi les grands coaches protègent leurs cadres.