Il faut le dire, Abdelhak Benchikha est l’un des sélectionneurs de l’équipe nationale, qui a eu la prise de fonction la plus difficile et la plus désorganisée de l’histoire.
…Il a pris ses fonctions au lendemain de la démission surprise de Rabah Saâdane, consécutive à un match nul dans tous les sens du terme.
Algérie-Tanzanie fût la fin de règne pour Rabah Saâdane. Benchikha, avait pour première mission, de préparer un deuxième match Centrafrique-Algérie, devenu capital, avec le groupe de joueurs et le staff de son prédécesseur. Tout cela dans une ambiance nauséabonde faite de rancœurs et de règlements de comptes d’après Mondial. La partie de football qui s’est jouée à Bangui nous a fait rappeler la chute de l’Empire Romain.
Comme il fallait s’y attendre, à Bangui, lors de cet affreux dimanche, le succès ne fut pas au rendez-vous et, dès le lendemain matin, toute la rue algérienne s’est réveillée avec ‘’la gueule de bois’’. Benchikha, très esseulé, lisait dans la presse nationale, que sa place était déjà menacée et que sa «tête» se jouerait sur le résultat du match Algérie-Maroc, qui allait se dérouler le 27 mars prochain, au stade de Annaba.

A partir de ce moment-là, le nouveau sélectionneur national a compris qu’il ne devait compter que sur lui-même et qu’il avait sa réussite ou son échec entre ses mains. Sa seule planche de salut, était de faire table rase du «système Saâdane», et profiter des deux dernières joutes amicales précédant le match du Maroc, face au Luxembourg et à la Tunisie, pour essayer d’inverser la courbe descendante des Fennecs, depuis le match de Khartoum.
Après avoir écarté 7 joueurs pour en incorporer 8 autres face au Luxembourg, le deuxième match amical ayant disparu, il n’était plus question de (re) chambouler le groupe. La seule option qu’il restait à Benchikha pour faire table rase du système Saâdane, a été de «liquider» ce qu’il restait du staff précédent, en mutant l’entraîneur des gardiens Belhadji et en poussant Zoheir Djelloul vers la sortie avec, sans nul doute, «un parachute doré», pour installer son propre staff, ce qui parait plus logique en soit.
Benchikha rattrapera le coup des sept exclus en disant qu’il s’agissait juste d’une mise à l’écart conjoncturelle destinée à tester de nouveaux joueurs face à un adversaire «dit» modeste, ou encore d’une mise à l’écart «thérapeutique» destinée à produire un «électrochoc» chez des joueurs qui n’auraient plus la «grinta» et qui se croyaient titulaires à vie.
La deuxième étape pour se différencier du système Saâdane a consisté à incorporer certains locaux qui avaient fait, avec lui, la campagne du CHAN au Soudan, et d’autres pros, qui étaient dans l’antichambre de l’EN depuis l’ère Rabah Saâdane et dont on différait l’appel pour ne pas froisser les joueurs déjà en place.
Cette deuxième étape, Abdelhak Benchikha, vient de l’achever, avec le soutien de la presse et de la rue algérienne qui réclamaient des changements au lendemain de la défaite de Bangui, que certains nommèrent : «Ziguinchor bis». Le problème, c’est qu’on a l’impression, que dans cette deuxième étape, Benchikha n’a bénéficié d’aucun soutien de sa hiérarchie, qui semble, par son silence, à deux jours du match Algérie-Maroc, souligner le caractère unilatéral des décisions du sélectionneur national. Et comme son nom l’indique, une décision unilatérale s’assume seul au moment du bilan.
Connaissant la versatilité du public algérien en cas d’échec de cette politique, et donc, d’une éventuelle défaite face au Maroc, Abdelhak Benchikha serait le seul à en payer les pots cassés. En prenant ses responsabilités, contrairement à son prédécesseur qui était tout le temps en concertation, Abdelhak Benchikha ne vient-il pas de jouer à la roulette russe ?