Benchikha «J’ai l’équipe en tête»

Benchikha «J’ai l’équipe en tête»

Il nous a reçus en privé dans sa suite à l’hôtel Principe Felipe où séjourne l’équipe nationale d’Algérie ici à La Manga Club. L’entraîneur national Abdelhak Benchikha nous a fait le point par rapport à la préparation du match face au Maroc. Même si ABC refusa de donner des détails par rapport à sa préparation, chose qu’on comprend vu l’approche du match, il a tout de même expliqué, concernant la disponibilité des joueurs, sa vision du match ainsi que l’état d’esprit du groupe avant le départ au Maro

– Tout le monde s’inquiète pour la blessure de Djebbour, qu’est-ce qu’il a au juste ?

– Djebbour a été touché aux adducteurs lors de l’entraînement lundi, il va passer des examens approfondis et on verra après. A l’entraînement, on ne voulait pas le laisser terminer la séance par précaution. Aujourd’hui, il y aura un examen plus approfondi, espérons que ce n’est pas aussi méchant.

– Est-ce qu’il y a un doute quant à sa participation au match ?

– Il n’y a aucune incidence grave par rapport à cette blessure, surtout concernant la participation du joueur au match. Pour le moment, la forme de Djebbour n’est pas remise en cause, on va voir avec les résultats de cet examen plus approfondi.

– Mis à part Djebbour, tout le reste du groupe est en bonne forme…

– Pour le moment, tout va bien, il n’y a que Mehdi Mostefa qui souffre d’un petit bobo à la cheville à la suite de son dernier match, sinon, tous les autres joueurs vont bien.

– Vous avez entamé le travail tactique, sans que le groupe soit au complet, est-ce que ça vous a gênés ?

– Cela ne nous a pas gênés, car, personnellement, je me suis préparé à cette situation dès l’entame du stage, on a justement entamé la préparation tôt pour récupérer les joueurs qui ont terminé la saison tôt, pour ne pas laisser les joueurs aller traîner ailleurs. J’ai préféré les regrouper ici en stage, s’ils étaient un peu éparpillés, on aurait eu du mal à les regrouper, et on serait obligés de faire un travail complètement différent, j’aurais été contraint de faire une autre préparation.

– Où on en est avec la préparation jusqu’à maintenant ?

– Tout se passe comme on l’avait prévu. On a effectué un stage de 15 jours, qu’on a divisé en deux microcycles. Le premier était un travail à la carte, du fait qu’il y avait des joueurs qui avaient 40 matches dans les jambes et d’autres moins. Le deuxième est consacré au travail tactique. On va se mettre en place individuellement et collectivement.

– Etes-vous satisfait de votre travail jusque-là ?

– Oui, je suis très satisfait. On travaille dans des conditions agréables, vous êtes ici et vous avez vu de vos propres yeux, la Fédération a mis tous les moyens pour que l’équipe soit mise dans les meilleures conditions possibles. On n’a aucune excuse, on ne veut surtout pas avoir des regrets après le match. Je souhaite que notre discours après le 4 juin tourne autour du fait que nous aurions fait un bon match. On ne veut rien regretter, on veut vivre nos 90 minutes, après on parlera du match.

– Par rapport au match aller face au Maroc, vous avez plus de choix de joueurs, une situation que vous avez qualifié de solution, est-ce toujours le cas ?

– Exactement, c’est toujours des solutions en plus pour nous, je suis aux anges par rapport à ça. Dieu merci, je récupère 3 mondialistes, ce n’est pas rien, je récupère Ziani qui est plus compétitif, aussi Lacen, Bougherra, Yebda qui est qualifié pour la Champions League. Moralement, les joueurs sont bien, des joueurs qui ont bien terminé la saison, tels Boudebouz, Kadir. Des joueurs bien dans leurs têtes. Tout ça est une grande solution tactique pour moi, ce ne sont pas des problèmes comme le disent certains. Une bonne chose n’est jamais source de problèmes.

– Par rapport à cette disponibilité, le choix des titulaires serait difficile, n’est-ce pas ?

– Non ce n’est pas du tout difficile. Pour vous dire, l’effectif qui va jouer, je l’ai en tête.

– Donc, vous avez l’équipe déjà ?

– Oui, à 90%, j’ai établi l’équipe ; à deux ou trois joueurs près, j’ai l’équipe. Tout le monde estconcentré sur ce sujet. N’oubliez pas qu’il y a des surprises des fois, au match aller, on a perdu Bougherra juste avant et Ziani à l’échauffement, donc, il faut grader tout le monde en concentration maximale. La sélection n’est pas un club.

– Quels sont les critères que vous avez établis pour choisir les titulaires ?

– Ce sont des critères tactiques, ce que peut donner individuellement chaque joueur, comment qu’il s’adapte en groupe, qu’est-ce que le joueur peut donner à l’équipe.

– Ferradj pourrait être de l’effectif titulaire ?

– Je refuse de répondre à cette question, je ne veux pas parler individuellement de chaque joueur.

– On vous sent lors de ce stage très complice avec vos joueurs…

– Les joueurs ont besoin de l’équipe, moi, j’essaye de faire le guide. Ils ont besoin d’un leader, je suis leur leader. S’ils ont besoin de conseils d’un père ou d’un ami, j’essayerai de le faire. Je suis responsable de ma zone, cette dernière que personne n’a le droit de franchir. Je ne veux pas, par contre, qu’on essaye de franchir notre zone. Il y a une grande relation entre mes joueurs et moi, je ne le dis pas pour pousser les joueurs à m’aimer.

– On a remarqué que même chez les joueurs, on sent cette concurrence d’être titulaire, vous leur avez transmis cela ?

– Oui, c’est un message que j’ai lancé au groupe, et je crois qu’ils ont bien compris et ont reçu convenablement ce message. J’ai demandé aux joueurs de ne pas parler de l’adversaire, et c’est ce qu’ils ont fait, nous sommes tous complices et tant mieux pour cet esprit. Il y a des joueurs qui me comprennent rien que du regard.

– Lors de la dernière conférence de presse, vous avez qualifié cette rencontre de finale, c’est toujours la même idée que vous gardez pour ce match face au Maroc ?

– Je pense que la presse a mal interprété mon idée. J’ai dit que c’est une finale par rapport à ce qu’on voulait nous de ce match. Moi, je suis le miroir de mes joueurs. Ce que je dis, mes joueurs vont le lire, je fais exprès de transmettre le même message à mes joueurs. Je voulais dire qu’on ira au Maroc en conquérants.

– Ça veut dire que les trois résultats sont envisageables…

– Effectivement, il y a deux autres équipes dans le groupe, n’oubliez pas la Tanzanie et la Centrafrique, elles ont aussi 4 points, ça ne se joue pas uniquement entre l’Algérie et le Maroc. Entre le Maroc et l’Algérie, il y a un match important, entre l’objectif de se qualifier et gagner contre le Maroc, ce sont deux choses différentes. Je voulais expliquer aux joueurs qu’ils devront aller en conquérants. C’est ce que je voulais dire par finale. On pourrait bien gagner face au Maroc et ne pas se qualifier. On peut aussi perdre ce match et se qualifier.

– Les joueurs veulent tous partir à Marrakech pour gagner, vous en tant que sélectionneur, quelle serait votre approche pour cette rencontre ?

– Je le dis et je le répète, on part en conquérants. Je ne vais pas dire autre chose que ça.

– Vous avez déclaré aussi que vous faites subir une pression à vos joueurs pour qu’ils réagissent positivement lorsqu’ils sont dos au mur, c’est ce que vous faites dans ce stage ?

– Sans que je le fasse, je sens qu’on s’intéresse à ça. Sans que j’intervienne, je vois les joueurs parler entre eux de ce match face au Maroc. Des fois à deux ou à trois, ils discutent tout le temps, ils parlent de certaines individualités marocaines, font attention à celui-ci, parlent des petits détails qu’ils développent entre eux.

– Est-ce qu’il y aura un discours particulier pour les joueurs comme vous l’avez fait à Annaba ?

– On est encore loin pour ce détail, et ça viendra spontanément.

– On a senti que la pression est moindre que celle qui a prévalu à Annaba.

– Je ne veux pas que cette pression baisse, je parle bien sûr d’une pression positive, celle qui pousse les joueur à se donner à fond comme c’était le cas à Annaba. Je ne veux pas d’une pression qui paralyse les joueurs.

– Et cette équipe du Maroc, vous la suivez certainement ?

– Je suis déconnecté des Marocains. Je souhaite bon rétablissement à Kantari, ainsi qu’à Carcela. L’équipe du Maroc est une équipe qui a de la qualité, encadrée par un bon coach. On a pratiquement le même jeu, on a la même morphologie au niveau des joueurs.

– Les deux séances au Maroc seront justes pour l’adaptation et l’acclimatation, vous allez tout régler avant le départ à Marrakech ?

– Oui, on va tout finaliser ici avant notre départ. On ne laissera rien pour les séances de Marrakech.

– Vous avez transmis les noms des titulaires à vos joueurs ?

– Là, ils savent déjà qui va jouer. Sans que je ne dise rien, ils sentent ça.

– On a vu Belhadj avec les défenseurs…

– Ça ne veut rien dire, j’ai scindé le groupe entre défenseurs et attaquants, c’est pour un exercice d’interception.