Benchikha explique la défaite de Bangui

Benchikha explique la défaite de Bangui
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Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Abdelhak Benchikha n’a pas digéré une telle défaite et dans des circonstances pareilles. Il lui faudra des jours et des jours pour retrouver le sourire qu’on lui connaît.

«J’aurais souhaité débuter par une victoire»



Ce n’est un secret pour personne. Benchikha est sous pression depuis le jour où Raouraoua lui a demandé de prendre les rênes de l’EN et de remplacer Rabah Saâdane. En fait, c’est simple, gagner ce match était pour lui une question de vie ou de mort. Il voulait faire de la victoire le socle sur lequel il aurait bâti son équipe. «Je voulais commencer par une victoire. Et je perds par deux buts à zéro. C’est vraiment regrettable, mais c’est comme ça. C’est mon destin et je ne peux rien y changer maintenant.

«C’est mon destin, je ne peux rien changer»

«Aujourd’hui, tout était contre nous. Nous avons commencé le match sous une chaleur suffocante. Il faisait 40° et le taux d’humidité était de 95%. Je le sais parce que ma montre me permet de relever ces paramètres climatiques. Comme par hasard, en deuxième mi-temps, le temps est passé de l’été à l’hiver. La pluie, puis le vent qui était contre nous, le manque d’éclairage…»

«J’ai fait sortir Yebda parce qu’il était cuit physiquement»

Toujours en parlant des conditions dans lesquelles s’est déroulée cette rencontre, et surtout de son impact sur les joueurs, Abdelhak Benchikha nous donna l’exemple de Hassan Yebda. «Le pauvre Yebda ne pouvait même pas lever le pied. Il était visible qu’il faisait beaucoup d’efforts.

Il voulait exercer des pressings hauts, mais après chaque accélération de plus de 30 mètres, on le voyait traîner la jambe. Et c’est d’ailleurs pour ça que je l’ai fait sortir. La plupart des joueurs ont eu du mal à jouer à cause des conditions climatiques très difficiles.»

«Lemouchia était entré pour stabiliser le milieu de terrain»

Lemouchia a été incorporé en deuxième mi-temps à la place de Yebda. Sur ce changement, Abdelhak dira : «J’ai vu que Yebda était très fatigué. Hassan est un joueur très important dans l’équipe, c’est lui qui stabilise le jeu au milieu. Parce qu’il était cuit, j’ai préféré faire entrer Khaled Lemouchia qui est un joueur de valeur pour faire ce travail. Il était frais, motivé et il a en plus de l’expérience en Afrique.»

«Voilà pourquoi Djabou n’a pas joué»

Tout le monde attendait la rentrée de Djabou avant-hier. Abdelhak Benchikha avait d’autres priorités que de faire entrer un attaquant. Et dès qu’il a pensé à lui, Belhadj s’est blessé et a demandé à sortir : «J’ai demandé à Djabou de s’échauffer en début de la deuxième période, il était dans mes calculs. Dommage que Belhadj ait demandé à sortir après sa blessure, ça a faussé tous mes calculs. Voilà pourquoi Djabou n’a pas joué.

«Ne me jugez pas maintenant, je viens de débarquer !»

Le coach national a tenu à rappeler aux gens qu’il a accepté de prendre le train en marche, parce qu’il croyait en ses capacités et à son pouvoir de changer les choses en EN.

Il ajoute qu’il n’a que quatre séances d’entraînement et un match à son actif avec cette équipe : «Il ne faut pas juger l’équipe maintenant, ni moi d’ailleurs. J’ai pris le train en marche. J’ai choisi les meilleurs joueurs algériens. J’ai eu que quatre séances d’entraînement avec eux, et on est venus jouer dans ce bled dans des conditions très difficiles et avec un effectif très réduit.

«Ziani, Boudebouz, Halliche, Guedioura, Matmour et Kadir nous ont beaucoup manqué»

«Sans dévaloriser les joueurs qui ont joué aujourd’hui, je dirais que les six titulaires absents nous ont beaucoup manqués. Ziani, Matmour, Kadir, Halliche, Guedioura et Boudebouz sont des joueurs très importants dans mon échiquier. J’aurais préféré les avoir avec moi pour ce match, mais comme je vous l’ai dit auparavant, c’est mon destin, tout était contre moi ce jour de dimanche», dira avec regret Benchikha.

«On n’a pas joué face à des manchots»

L’entraîneur Abdelhak Benchikha n’a pas oublié de parler de cette surprenante équipe de la Centrafrique. «Beaucoup a été dit sur cette équipe de la Centrafrique. Tout le monde a dit que l’Algérie va gagner facilement et avec un score lourd. Seulement, moi, je savais qu’ils étaient difficiles à jouer sur leur terrain. On a joué face à une équipe très solide.

Motivée et soutenue par tout un pays, ses joueurs ont démontré qu’ils étaient forts dans les trois compartiments. Franchement, je dirais que nous n’avons pas joué face à des manchots. Le foot a beaucoup évolué en Afrique et cette équipe de la Centrafrique en est la preuve vivante.»

«Il y a des choses qui dépassent la volonté»

Avant le match, Benchikha nous avait dit que le plus important était la volonté et la détermination. Il nous a aussi dit que ce match serait celui des hommes. Après cette rencontre, il a tenu un autre discours.

«Malheureusement, il y a des choses qui dépassent la volonté, Il y a des cas aussi où la détermination toute seule ne suffit pas et c’est notre cas. On voulait gagner ce match, mais face aux conditions qui ont entouré la rencontre, on n’y pouvait rien.»

«Maintenant, il faut glaner les 12 points en jeu»

La situation de l’équipe nationale est devenue très compliquée. C’est simple, pour passer, il faudra battre le Maroc en aller-retour, d’aller chercher la victoire en Tanzanie et écraser la Centrafrique à Alger. A ce propos, le sélectionneur national dira : «Il est clair qu’on est dos au mur. Il faudra gagner les quatre matchs restants, à commencer par celui du Maroc.

On est capables de le faire. Nous avons les moyens de réaliser cela. Il nous reste plus de quatre mois pour préparer cette rencontre. D’ici là, on aura récupéré nos blessés et les joueurs seront en pleine compétition avec leurs clubs. C’est jouable, il faut y croire jusqu’au bout.»

«On n’est pas encore éliminés, on se battra jusqu’au bout»

Toujours sur les chances des Verts quant à la qualification pour la Coupe d’Afrique des nations, Abdelhak Benchikha ajoutera : «Il ne faut pas trop dramatiser les choses. On est des Algériens, et nous, on se bat toujours jusqu’à la dernière goutte de sang. A ce que je sache, on n’est pas encore éliminés. On peut encore se qualifier. Restons sereins et optimistes, c’est très jouable.»