Les syndicats des enseignants semblent déjà brandir la revendication salariale puisqu’ils soutiennent que les augmentations ne suffisent plus.
Le secteur de l’éducation nationale est sur le point de rebondir sur ses revendications sociales et professionnelles, dès la prochaine rentrée scolaire 2011/2012.
Aux revendications salariales, aux menaces de débrayage, se greffe la question de la disponibilité des manuels scolaires, des surcharges des classes et de la qualité des programmes. Il faut dire que cette rentrée risque d’empêcher de dormir le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid. Les syndicats des enseignants semblent déjà brandir la revendication salariale puisqu’ils soutiennent que les augmentations ne suffisent plus.
«Toutes les augmentations qui ont été enregistrées par le secteur de l’éducation nationale, sont absorbées par l’inflation du marché. C’est le retour à la case départ de nos revendications. Pis encore, il y a eu suppression des primes des enseignants», a regretté Meziane Meriane, secrétaire général du Snapest, joint hier par téléphone. Il a soutenu que son syndicat ira vers un autre appel à la sensibilisation pour, éventuellement aboutir, à la reconduction de la grève des enseignants. La réponse sera donnée après la réunion du conseil national du Snapest qui aura lieu à la deuxième quinzaine de septembre prochain, selon M. Meriane.
Une rencontre avec le ministère de l’Education nationale aura lieu dans les prochains jours, pour examiner ces revendications, ainsi que d’autres questions qui seront au coeur des discussions entre le Snapest et autres syndicats des enseignants avec la tutelle. De l’avis des enseignants, la revendication salariale n’est pas le seul critère ou condition qui permet d’aller vers l’amélioration du système éducatif national: «Il n’y a pas que l’augmentation des salaires qui compte pour les enseignants. Il y a aussi la question de l’amélioration de l’environnement socio-professionnel interne. Il faut aussi s’appuyer sur l’importance de la discipline et la propreté dans le milieu scolaire», tonna F.B. enseignant en sciences naturelles à Hussein Dey à Alger.
Après les incompressibles dépenses souvent spéculatives pendant le mois du Ramadhan, suivies ensuite par les achats des habits et autres de l’Aïd El Fitr, voilà d’autres charges qui arrivent pour répondre à l’exigence de la rentrée scolaire 2011/2012, et qui sont tout de même, «beaucoup plus importantes pour les ménages, tant qu’il s’agit de l’avenir des enfants», nous dit-on..
La rentrée scolaire de quelque 8 millions d’élèves à l’échelle nationale, aura beaucoup plus d’impact sur les budgets de toutes les couches sociales, notamment celles défavorisées. Que diront alors les familles à très faible revenu ou les chômeurs? Il en existe.
Dans un contexte social et économique différent des autres rentrées sociales, les fonctionnaires dans leur majorité, seront beaucoup plus sensibles à la situation. Trousseaux, livres scolaires, blousons, cantines scolaires, transports et autres tabliers durant le cursus scolaire, sont des charges qui s’ajoutent aux ménages.
Prévue pour le dimanche 11 septembre 2011, les enseignants eux seront présents dès le 6 septembre, la rentrée scolaire en Algérie s’annonce d’ores et déjà tendue. Il faut noter qu’en termes d’infrastructures, le ministère de l’Education a été bien doté.
Le parc des infrastructures de l’éducation nationale atteindra à la prochaine rentrée scolaire 24.932 établissements (écoles primaires, collèges d’enseignement moyen et lycées) pour accueillir un effectif global de 8.239.000 élèves, a-t-on indiqué de source officielle.
«Les zones rurales ont bénéficié de 565 nouvelles cantines pour la prise en charge de 113.000 nouveaux bénéficiaires, 206 demi-pensions et 19 nouveaux internats», indique une communication présentée par le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, lors de l’audition accordée par le Président Bouteflika.
L’exposé met en exergue, en outre, le «vaste» programme d’équipement didactique, de rénovation, de mise à niveau et d’adaptation qui a concerné plus de 1 600 établissements scolaires tous cycles confondus. En outre, la rentrée scolaire de septembre 2011 enregistrera une hausse significative avec un effectif global de 406.285 enseignants pour 8.239.000 élèves.
A propos de la distribution du manuel scolaire en prévision de la prochaine rentrée scolaire, produit à près de 60 millions d’exemplaires, elle a été achevée à la fin du mois de juin dernier.
Par ailleurs et dans le cadre de la stratégie nationale d’alphabétisation, il est prévu l’inscription, pour la rentrée prochaine, de 1.620.000 apprenants encadrés par environ 26.000 agents d’alphabétisation. Le taux d’analphabétisme devrait être réduit à 19% à fin 2011, précise l’exposé du ministre de l’Education nationale.
